7000 policiers déployés pour quarante millions de visiteurs La sécurité dans tous ses états

L’Allemagne assurera l’essentiel de la sécurité à l’Exposition universelle de l’an 2000, mais elle a voulu y associer des policiers d’une vingtaine de pays étrangers. Début avril, le ministre allemand de l’Intérieur, Otto Schily, et les organisateurs de l’Expo-2000 ont réuni trois jours durant à Hanovre quelque 150 experts en sécurité venus de plus d’une quarantaine de pays participants. La tâche est immense : quelque 190 États et organisations internationales seront présents à Hanovre, pendant les cinq mois que dure l’exposition. «Nous avons élaboré un concept de sécurité globale» avec l’État fédéral, la police des frontières et l’État régional de Basse-Saxe, assure M. Schily. Au total, 7 000 policiers seront mobilisés à Hanovre, dont plus de 2 500 déployés en permanence sur le site de l’exposition universelle, auxquels viendront s’adjoindre «130 à 150 policiers étrangers», venus de 19 des pays participants dont ceux de l’Union européenne. Ces policiers invités seront opérationnels et patrouilleront dans leurs uniformes nationaux avec leurs collègues allemands dans l’enceinte de l’exposition. «Nous estimons qu’un bobby londonien sera plus efficace en cas de problème avec, par exemple, des jeunes Britanniques», explique un porte-parole d’Expo-2000. Quarante millions de visiteurs sont attendus sur les cinq mois que durera l’exposition, soit une moyenne de 263 000 par jour, avec des pointes à plus de 400 000. Dans ce flot de visiteurs, qui passeront tous par des portiques électroniques de détection d’armes ou d’explosifs, les autorités estiment à 750 environ le nombre de personnes susceptibles d’être réellement exposées à un danger, dont les quelque 150 chefs d’État et de gouvernement dont la visite est prévue. «Nous nous attendons en principe à un déroulement pacifique de l’Expo-2000», souligne pour sa part le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe, Heiner Bartling. Selon lui, «nous n’avons jusqu’à présent pas connaissance d’activités des milieux terroristes ou extrémistes étrangers», tandis que «les milieux d’extrême droite allemands ne manifestent aucun intérêt pour l’exposition universelle». Le ministre régional de l’Intérieur a évoqué en revanche «depuis un certain temps» des «tentatives de mobilisation contre l’Expo-2000» de la part de l’extrême gauche, mais «avec une résonance marginale au niveau fédéral». Il n’a pas exclu «réunions et manifestations». Mais M. Bartling a regretté par avance une croissance probable pendant l’exposition «des délits dans la catégorie de la délinquance de rue ou les vols de voitures».