Trois matériaux : le verre, le bois et le métal Une architecture neutre et recyclable

Le verre, le bois, le métal. Pratiquement tous les pavillons présents à l’Expo-2000 de Hanovre ont jeté leur dévolu sur ces trois matériaux, qui présentent l’avantage d’être recyclables et donnent aux constructions un aspect «neutre», souhaité par les organisateurs. «Nous avons demandé aux architectes de ne pas jouer sur les couleurs, de conserver l’aspect naturel des matières qu’ils exploitaient pour ne pas étouffer les animations extérieures», explique Regina Luecker, du service de planification et construction de l’Expo. Cette requête se double de la nécessité, pour les pavillons situés dans la zone est du site, où se trouvent notamment les pavillons britannique, allemand, français ou chinois, d’être fonctionnels car ils seront transformés en immeubles de bureaux après l’Expo-2000. Le pavillon chinois, très sobre, destiné à accueillir un centre germano-chinois et des bureaux, se présente sous la forme de deux hangars, l’un rond, l’autre carré, avec pour seule note colorée des bandes rouges. Le français, qui sera, lui, transformé en centre de remise en forme, ressemble à une grosse galette carrée et noire. L’allemand, aux grandes parois concaves de verre et au toit composé de plusieurs gondoles en bois, accueillera des manifestations. La fantaisie est notamment incarnée par le pavillon néerlandais, de loin le plus haut avec ses 40 mètres. Sur plusieurs étages sans façade, le bâtiment offre les différents visages des Pays-Bas, des dunes de sable aux éoliennes en passant par les forêts, les serres, un lac... D’autres pays ont aussi choisi de mettre en valeur leurs paysages, quoique de façon plus classique : les Émirats arabes unis ont ainsi érigé un fortin arabe et récréé un désert. Côté ouest, on longe les halls d’exposition, de grands parallélépipèdes en métal et verre, ainsi que les autres pavillons construits dans des matériaux facilement recyclables, explique Maria de Freitas, une des porte-parole de l’Expo-2000. Le pavillon japonais, un origami géant, blanc et entièrement en papier, sera détruit pour «peut-être être transformé en papier hygiénique», est-il expliqué dans une brochure. Certains ont cependant trouvé acquéreurs. La ville de Hambourg va ainsi récupérer le pavillon du Népal, un temple de bois sculpté surmonté d’un clocheton doré. Celui circulaire, en bois et en verre, du Vatican servira de centre paroissial en Lettonie. Entre ces espaces construits, l’architecte et urbaniste allemand Albert Speer, fils de l’architecte d’Adolf Hitler et concepteur du plan général du site, a inséré cinq grands parcs, dont un jardin méditerranéen, et des lacs, rappelant que la nature est, avec l’homme et la technologie, l’un des trois principaux thèmes de l’Expo-2000. Au total 30 000 nouveaux végétaux, dont 650 arbres, ont été plantés et constituent des oasis de fraîcheur. Pour accéder à l’exposition ou passer d’un espace à un autre, les architectes ont conçu des corridors de verre, de grandes avenues, des places et des ponts larges comme des autoroutes. Ces derniers, en béton, métal et verre, permettent aux visiteurs arrivés par les entrées est et sud d’embrasser du regard le site de 160 hectares, coupé par une route à quatre voies, avant de s’engager plus avant. Plantés de lampadaires gris métallisé qui arboreront drapeaux et bannières, ils sont illuminés la nuit, pour mieux souligner leur élégance. Un téléphérique de 2,6 km de long permettra aux visiteurs d’emprunter la voie aérienne pour passer d’une zone à l’autre. Ils pourront aussi monter tout en haut de l’immense boîte aux lettres dressée par la Deutsche Post pour avoir une vue générale du site qui donne une impression de gigantisme. Impression corrigée par la débauche de verre et de structures métalliques qui font paraître les bâtiments très légers, tout en transparence et en reflets le soir tombé.