Actualités - CHRONOLOGIE
Iran - Le guide suprême se prononce pour la validation du scrutin à Téhéran Khaméneï opte pour l'apaisement
le 20 mai 2000 à 00h00
En intervenant pour que les résultats des élections législatives à Téhéran soient validés, le guide de la République islamique opte pour l’apaisement de la crise politique et permet au président Mohammad Khatami de disposer officiellement de sa majorité parlementaire. L’ayatollah Khamenei est intervenu trois mois jour pour jour après le premier tour des élections législatives, exhortant solennellement le conseil de surveillance, instance conservatrice chargée de valider les élections, à proclamer les résultats sur Téhéran, invoquant «l’intérêt supérieur» du pays. La capitale iranienne compte 30 sièges (sur les 290 du Majlis, le Parlement) dont une majorité, selon des résultats non officiels, a été remportée par les partisans du président Khatami qui ont opéré un véritable raz-de-marée dans l’ensemble du pays. Auparavant, le conseil avait validé les résultats dans 28 des 66 sièges du second tour, le 5 mai, permettant ainsi au Parlement de siéger mais avait précisé qu’il n’était pas en «mesure» de proclamer tous les résultats sur Téhéran en arguant de très nombreuses fraudes. «Le guide, qui conserve des pouvoirs constitutionnels prépondérants, a voulu montrer que la défaite des conservateurs n’était pas la sienne. La validation des élections à Téhéran évitera une crise politique majeure», explique le politologue irano-allemand Iradj Rachti. «M. Khamenei s’est posé en arbitre. Il est le porte-drapeau des conservateurs, mais il n’a cessé d’appeler à la conciliation entre les deux courants, conservateurs et réformateurs, dès l’instant qu’ils sont religieux. Ce qu’il combat, c’est l’intrusion de laïcs chez les khatamistes», dit de son côté l’analyste Khosro Abedi. L’intervention du guide de la République islamique intervient dans un climat de tension marqué par une offensive contre les réformateurs qui s’est traduite par la fermeture de journaux (18 publications dont 13 quotidiens) et les poursuites judiciaires à l’encontre de nombreux journalistes. Iradj Rachti expliquait que ces mesures illustraient la déroute des conservateurs. «Avant l’entrée en fonctions du nouveau Parlement, les gardiens du temple de la République islamique, qui ont subi une déroute électorale, veulent montrer leur force», avait-il expliqué. Auparavant, le conseil devrait toutefois proclamer les résultats d’au moins 20 des 30 sièges de la capitale dont celui des «ténors» au premier rang desquels figure Mohammad-Reza Khatami, frère du dirigeant iranien et président du Mocharekat (Front de la participation, gauche réformatrice). Il avait été élu dès le premier tour de scrutin avec 61 % des voix. Vient ensuite Jamileh Kadivar, une journaliste progressiste, épouse du ministre de la Culture Ataollah Mohadjerani, «bête noire» des conservateurs. Mme Kadivar est en outre dans le collimateur de la justice iranienne. On lui reproche d’avoir assisté à la Conférence de Berlin, très controversée, où des scènes jugées «anti-islamiques» avaient été diffusées à la télévision iranienne. Un second tour serait nécessaire pour les élus dont les résultats ne seraient pas validés, au premier rang desquels figure la délicate position de l’ancien président de la République et du Majlis Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, arrivé 30e à Téhéran, et seul représentant du courant conservateur et modéré dans la capitale.
En intervenant pour que les résultats des élections législatives à Téhéran soient validés, le guide de la République islamique opte pour l’apaisement de la crise politique et permet au président Mohammad Khatami de disposer officiellement de sa majorité parlementaire. L’ayatollah Khamenei est intervenu trois mois jour pour jour après le premier tour des élections législatives,...
Les plus commentés
Naïm Kassem à l'État libanais : « Ne testez pas notre patience »
Macron appelle à « accélérer » la mise en œuvre du cessez-le-feu au Liban
Un bain de foule, mais deux ambiances, pour Emmanuel Macron à Beyrouth