Actualités - CHRONOLOGIE
Sierra Léone - Le RUF veut reprendre les pourparlers Les rebelles exigent la libération de Sankoh
le 20 mai 2000 à 00h00
Le Front révolutionnaire uni (RUF) a offert hier de reprendre le processus de paix et a exigé la libération de son leader Foday Sankoh, dont le gouvernement sierra-léonais n’a toujours pas indiqué s’il le considère toujours comme un interlocuteur possible. «Notre leader doit être relâché et nous devons retourner à la table des négociations», a déclaré Jibril Masaqoi, porte-parole du RUF à Makeni (140 kms à l’est de la capitale Freetown), un des fiefs de la rébellion. Il s’est refusé à dire explicitement si la libération de Foday Sankoh constituait une précondition, mais la réaffirmation de l’allégeance des rebelles à leur chef laisse peu de doute sur le lien établi par le RUF. M. Masaqoi a également mis en garde le gouvernement sierra-léonais contre toute poursuite en justice du caporal Sankoh, affirmant que dans un tel cas la rébellion «ne resterait pas assise». Le gouvernement sierra-léonais, qui officiellement détient le caporal Sankoh dans un lieu tenu secret depuis son arrestation le 17 mai à Freetown, n’avait toujours pas annoncé hier ses intentions concernant le chef rebelle. Les autorités ont accusé Foday Sankoh de préparer un coup d’État et le tiennent pour responsable de la fusillade qui a fait 21 morts devant son domicile le 8 mai. Deux accusations qui peuvent lui valoir la peine capitale. Mais elles ont aussi réaffirmé leur attachement à l’accord de paix signé à Lomé le 7 juillet 1999 par le président Ahmad Tejan Kabbah et le chef du RUF. «La question est débattue. Aucune décision n’a encore été prise concernant des poursuites» contre Foday Sankoh, a déclaré hier le ministre sierra-léonais Solomon Berewa. Or, si le RUF souhaite, selon M. Masaqoi, «retourner à la table des négociations (...) pour assurer que toutes les parties respectent ce qu’elles ont signé», un procès du caporal Sankoh constituerait pour la rébellion un véritable casus belli. La valse hésitation autour de Foday Sankoh semble en tout cas avoir ralenti le processus de libération des Casques bleus capturés par le RUF. Aucune nouvelle libération n’a été annoncée depuis mercredi soir, et la Mission des Nations unies (Minusil) a lancé hier un appel «urgent» au RUF pour qu’il relâche tous ses hommes «blessés ou malades». Selon la Minusil, 334 de ses membres sont toujours captifs de la rébellion, tandis que 150 ont été libérés depuis le début de la semaine. Le président libérien Charles Taylor, chargé d’une médiation pour la libération des Casques bleus, avait souligné jeudi que le sort réservé à Foday Sankoh pourrait influer sur la poursuite du processus de libération. M. Masaqoi n’a mis hier aucune condition à la poursuite du processus de libération, tout en répétant contre toute vraisemblance la version officielle du RUF, à savoir que la rébellion ne détient aucun otage, mais «cherche» les Casques bleus perdus dans la brousse pour les remettre aux autorités libériennes. Ces derniers développements depuis l’arrestation de Foday Sankoh plongent dans l’embarras la Minusil, qui se refuse à évoquer un «échange» entre ses Casques bleus et le chef rebelle, soulignant que ce dernier est «sous juridiction sierra-léonaise». L’Onu n’a officiellement toujours pas eu de contact avec le chef rebelle et se retranche au plan politique dans une position attentiste, renvoyant les différents camps à leurs responsabilités : reprise des négociations ou guerre à outrance. «Nous ne sommes ici que pour aider à appliquer un accord qui a été négocié entre les parties sans l’Onu», répète fréquemment le porte-parole de la Minusil, David Wimhurst.
Le Front révolutionnaire uni (RUF) a offert hier de reprendre le processus de paix et a exigé la libération de son leader Foday Sankoh, dont le gouvernement sierra-léonais n’a toujours pas indiqué s’il le considère toujours comme un interlocuteur possible. «Notre leader doit être relâché et nous devons retourner à la table des négociations», a déclaré Jibril Masaqoi,...
Les plus commentés
Le duo Hezbollah-Amal prend sa revanche… mais ne coupe pas tous les ponts
Le tandem chiite ne boudera pas le nouveau cabinet
Deux femmes nommées dans l’équipe du président Joseph Aoun