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Actualités - CHRONOLOGIE

Partage de la souveraineté sur la partie orientale de la Ville sainte Une responsable travailliste brise le tabou sur Jérusalem

Une dirigeante du Parti travailliste israélien du Premier ministre Ehud Barak a brisé hier un véritable tabou sur Jérusalem en prônant un partage de la souveraineté entre Israéliens et Palestiniens sur la partie orientale de la Ville sainte. «À long terme, on peut envisager une souveraineté commune sur Jérusalem» a déclaré à la radio publique la députée Colette Avital, responsable des relations internationales du Parti travailliste. C’est la première fois qu’un responsable travailliste de haut rang envisage publiquement un partage de souveraineté sur Jérusalem, dont la partie orientale a été annexée par Israël après sa conquête en juin 1967. Cette idée «ne peut être réalisée dans l’immédiat, mais il faut songer à des formules permettant d’entrevoir une souveraineté partagée» sur Jérusalem-Est, a-t-elle précisé. «C’est une opinion personnelle mais je ne suis pas seule à la partager», a affirmé Mme Avital. Israël doit «renoncer à certains privilèges», a ajouté la responsable travailliste, estimant qu’on ne «pouvait envisager que les 200 000 Arabes de Jérusalem-Est restent des citoyens de seconde zone», résidents d’une ville annexée sans avoir la nationalité israélienne. Cette position, minoritaire au sein du Parti travailliste et plus encore au sein de l’opinion, révèle des failles dans ce qui paraissait jusqu’alors un consensus dans la population juive et reflète une évolution des mentalités jusqu’aux sphères dirigeantes de l’État. Le gouvernement israélien a écarté tout compromis sur la souveraineté, se contentant d’envisager une autonomie municipale pour les Palestiniens de Jérusalem-Est dans le cadre d’un accord intérimaire sur le statut de la Ville sainte, selon la presse. L’ancienne ambassadrice d’Israël au Portugal a estimé qu’Israéliens et Palestiniens pourraient s’inspirer à cet égard de l’Europe et que la question de Jérusalem-Est ne devait pas être envisagée uniquement sous un «angle géographique» et territorial. Elle a souligné qu’il ne s’agissait que de suggestions, formulées dans le cadre d’un forum de réflexion interne au Parti travailliste, organisé par le «Groupe des 21» qui réunit des militants du camp des «colombes», sous la direction du ministre de la Justice Yossi Beilin. Le porte-parole du Parti travailliste Yerah Tal a écarté pour sa part tout compromis au sujet de la souveraineté israélienne sur Jérusalem. «Jérusalem doit rester unifiée et sous souveraineté israélienne», a-t-il déclaré, soulignant que le programme travailliste, qui engage le parti, était sans ambiguïté sur cette question. Il a estimé toutefois que la députée avait «parfaitement le droit d’exprimer son point de vue sur cette question», même s’il n’était pas représentatif. Une responsable de l’opposition de droite, la députée Limor Livnat, du Likoud, a en revanche vivement dénoncé les suggestions de Mme Avital. «Ces déclarations sont très graves», a-t-elle déclaré à la radio, estimant qu’elles affaiblissaient la position d’Israël dans les négociations avec les Palestiniens et montraient qu’en dépit des démentis, il existait un courant important au sein du Parti travailliste prêt à «partager Jérusalem». Le Likoud a fait adopter le 17 mai en première lecture un projet de loi renforçant l’annexion de Jérusalem-Est, qui exige une majorité absolue pour toute modification des limites municipales de la ville fixées par Israël. Le statut de Jérusalem, dont les Palestiniens revendiquent la partie orientale comme capitale de l’État qu’ils entendent proclamer cette année, est l’un des thèmes les plus épineux et les plus passionnels des négociations sur un règlement final du conflit, actuellement dans l’impasse.
Une dirigeante du Parti travailliste israélien du Premier ministre Ehud Barak a brisé hier un véritable tabou sur Jérusalem en prônant un partage de la souveraineté entre Israéliens et Palestiniens sur la partie orientale de la Ville sainte. «À long terme, on peut envisager une souveraineté commune sur Jérusalem» a déclaré à la radio publique la députée Colette Avital,...