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Actualités - CHRONOLOGIE

Santé - Assemblée mondiale de l'OMS De plus en plus de médicaments contrefaits circulent dans le monde

Les participants à une réunion sur les médicaments contrefaits, dans le cadre de l’Assemblée mondiale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont mis l’accent à Genève sur l’intensification de la diffusion dans le monde de médicaments de mauvaise qualité et de contrefaçons. Selon les derniers chiffres disponibles, 771 cas de médicaments contrefaits avaient été signalés à l’OMS jusqu’en avril 1999. Sur 325 de ces cas à propos desquels des informations ont pu être obtenues, 59 % ne contenaient pas de molécules actives, 17 % étaient incorrectement dosés, 16 % contenaient d’autres produits et 7 % seulement contenaient la bonne proportion du bon produit. L’OMS, qui a lancé une initiative il y a deux ans pour aider les États à lutter contre ces médicaments contrefaits en partenariat avec l’industrie pharmaceutique, rappelle que leur utilisation dans certains cas peut être mortelle. Ainsi, en 1995, quelque 2 500 personnes sont mortes au Niger après avoir reçu un vaccin contrefait contre la méningite. La même année, 89 sont décédées à Haïti après avoir absorbé un sirop au paracétamol contenant du glycol, une substance chimique toxique utilisée comme antigel. Toutefois les informations sur l’ampleur du problème sont insuffisantes, note un document de l’OMS qui ajoute qu’il n’y a pas d’études en cours à l’échelle mondiale. «Nous souffrons d’un manque d’informations pour alimenter nos bases de données», a indiqué Michael Hosltein, spécialiste de la contrefaçon de médicaments à Interpol. Il a préconisé une «approche régionale structurée» alliant gouvernements, industriels et organisations non gouvernementales, ainsi qu’une sensibilisation du public. Le Dr Margarit Den Boer (Médecins sans frontières, MSF-Pays-Bas) a stigmatisé l’attitude de certaines multinationales qui commercialisent sous la même marque connue des produits de qualités différentes, suivant qu’ils sont distribués dans des PVD ou des pays développés. Le Dr Jean-Yves Videau, de la Centrale humanitaire médico-pharmaceutique basée à Clermont-Ferrand (France) qui procède dans son laboratoire de contrôle de qualité à quelque 350 à 400 analyses par an, s’est dit surpris de constater que «les matières premières sont de sources plus ou moins connues et la qualité laisse à désirer. Plus elle est pure, plus elle est chère», a-t-il rappelé. Il a mis l’accent sur les impératifs de dosage qui doivent être scrupuleusement respectés, notamment pour les antibiotiques, un sous-dosage entraînant des résistances en cas de traitements antibiotiques. MSF attribue la circulation accrue des médicaments contrefaits aux lacunes des législations en matière pharmaceutique notamment dans les pays en développement (PVD). Pour cette organisation humanitaire, la lutte contre les contrefaçons passe par l’encouragement à la production de médicaments génériques dans les PVD, tout en développant une législation très stricte dans le domaine pharmaceutique, en liaison avec l’OMS qui apporte une aide technique. Nazarita Lanuza, du Bureau de lutte contre les contrefaçons de médicaments aux Philippines, a donné l’exemple de son pays qui a adopté une législation renforcée en 1996, les contrevenants pouvant être condamnés dorénavant à des peines allant de six mois de prison ferme jusqu’à la détention à perpétuité, tandis que les amendes maximum sont passées de 125 dollars avant 1996 à 25 000 dollars actuellement. «En dépit de tout cela, la prolifération de ces médicaments contrefaits se poursuit. Nous avons besoin du plein appui des gouvernements, de la police, des douanes, du secteur industriel pour une action conjointe», a-t-elle dit.
Les participants à une réunion sur les médicaments contrefaits, dans le cadre de l’Assemblée mondiale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont mis l’accent à Genève sur l’intensification de la diffusion dans le monde de médicaments de mauvaise qualité et de contrefaçons. Selon les derniers chiffres disponibles, 771 cas de médicaments contrefaits avaient été signalés...