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Actualités - CHRONOLOGIE

Technologie - Gagner de l'argent ou soigner son look ? La fièvre du téléphone portable embrase l'Iran (photo)

La frénésie du téléphone mobile a gagné Téhéran où les bureaux de poste sont pris d’assaut par des milliers d’Iraniens avides d’acheter une ligne avec l’espoir de la revendre le double d’ici à un an. Par centaines, ils se pressent et s’entassent, jour et nuit depuis samedi, pour décrocher une ou plusieurs des 700 000 lignes que le ministère des Postes et Télécommunications a mis sur le marché pendant 10 jours au prix unitaire de 600 dollars. Les spéculateurs sont quasiment assurés de pouvoir revendre les lignes sur le marché noir au moins 1 100 dollars dans un an, lorsque les numéros seront effectivement attribués. «Je me suis inscrit pour cinq lignes. J’ai dû y mettre la majeure partie de mes économies, mais tout ira bien dans un an, j’aurai doublé la mise», affirme Hanif Bazargan, qui est encore au lycée. Afin d’assurer la réussite de l’opération qui devrait lui rapporter une cagnotte de 420 millions USD, le ministère a demandé aux bureaux de poste de rester ouverts 24 heures sur 24 pour pouvoir servir le maximum de clients. Au risque de paralyser les activités normales de la poste, comme l’envoi et la distribution du courrier dans la capitale. Bien entendu, une partie des souscripteurs sont là non pas pour spéculer, mais pour se payer réellement un téléphone mobile afin de soigner leur «look». «Si je vais demander une fille en mariage, la première chose à laquelle ses parents et elle-même s’intéresseront c’est ma situation sociale et économique. Or tous deux se conjuguent avec le portable», déclare Mani Mahmoudi, 27 ans. Le «mobile» est également devenu le moyen de transmission idéal pour tous ceux qui rêvent de se lancer dans les affaires, pour acheter et vendre toutes sortes de marchandises, parfois mêmes illicites, sans avoir besoin d’un bureau. Bon nombre d’Iraniens, qui possèdent déjà un emploi, ont choisi ce métier de courtier dont la propagation dans la société est bien «la preuve de difficultés qui existent pour pouvoir trouver un travail et subsister à ses besoins», relève la sociologue Nachmile Razavi. Le succès remporté depuis samedi par l’opération de la poste révèle également l’existence d’une épargne importante que les Iraniens ne veulent ni investir dans la production ni placer dans les banques, tant leur méfiance à l’égard de l’avenir économique est grande. En Iran, les épargnants préfèrent traditionnellement placer leurs économies dans les devises ou l’or, afin de se prémunir contre une perte de pouvoir d’achat. Le quotidien Bahar a d’ailleurs relevé que la vente de lignes de téléphones portables qui avait déjà eu lieu en 1999 a provoqué une chute des cours de l’or et des devises en Iran, en raison de la désaffection du public au profit des mobiles, beaucoup plus spéculatifs. «Ce qui pourrait être une bonne nouvelle montre toutefois à quel point l’économie de l’Iran est fragilisée par les fluctuations éphémères», a déploré le journal. L’Iran compte à ce jour 400 000 lignes de portables, dont 250 000 sur Téhéran. En avril, le constructeur suédois Ericsson a été choisi pour faire passer la capacité nationale à 1,1 million de lignes.
La frénésie du téléphone mobile a gagné Téhéran où les bureaux de poste sont pris d’assaut par des milliers d’Iraniens avides d’acheter une ligne avec l’espoir de la revendre le double d’ici à un an. Par centaines, ils se pressent et s’entassent, jour et nuit depuis samedi, pour décrocher une ou plusieurs des 700 000 lignes que le ministère des Postes et...