Actualités - CHRONOLOGIE
Philippines - Cinq tués et 70 blessés dans deux attentats à l'explosif Otages : reprise imminente des négociations (photos)
le 19 mai 2000 à 00h00
Cinq personnes ont péri et 70 autres ont été blessées hier jeudi dans deux attentats qui ont eu lieu dans le sud des Philippines. L’une des explosions s’est produite sur l’île de Jolo où les rebelles musulmans du groupe Abu Sayyaf retiennent 21 personnes en otages dont 10 touristes étrangers parmi lesquels se trouve la ressortissante libanaise, Marie Moarbès. Personne n’a revendiqué les attentats. Cette flambée de violence survient alors que des émissaires du gouvernement de Manille s’apprêtent à reprendre les négociations officielles avec les ravisseurs des Occidentaux, interrompues depuis samedi dernier. Quatre personnes sont mortes et 39 autres ont été blessées dans l’explosion de trois grenades sur un marché public de la ville de Jolo, située non loin de l’endroit où sont détenus les 21 otages. À Zamboanga, ville majoritairement chrétienne située également dans le sud du pays, une personne a été tuée et une trentaine d’autres ont été blessées par l’explosion d’une bombe dans un restaurant situé en face d’un commissariat. «Trois grenades antipersonnel ont explosé sur le marché à environ 15h30 heure locale (7h30 GMT)», a indiqué le chef de la police de Jolo, le colonel Candido Casimiro. «Les grenades ont été lancées par deux inconnus. Des forces de police supplémentaires ont été déployées dans la zone pour sécuriser les lieux et rechercher les suspects qui pourraient faire partie des rebelles qui retiennent les 21 otages», a-t-il ajouté. Les engins ont été lancés devant une petite échoppe de riz dans une des ruelles en labyrinthe du marché central, faisant un cratère rempli de boue et sang, ont constaté des correspondants sur place. «On a retrouvé des fragments de grenades qui pourraient avoir été fabriquées à l’étranger, fréquemment utilisées par les rebelles», a indiqué de son côté l’enquêteur en chef de la police de Jolo, Alpahara Subahani. «Ce ne sont pas des engins utilisés par l’armée ou la police philippine nationale. Elles peuvent avoir été importées», a ajouté M. Subahani. Les blessés ont été transportés à l’hôpital local, vite débordé par l’afflux de victimes, où les premiers arrivés ont été soignés couchés à même le sol dans la plus grande des pagailles. Un journaliste a pu voir un homme évanoui sur un brancard dans l’entrée de l’hôpital où des infirmières lui enlevaient des éclats sur tout le corps au milieu d’une cohue de parents, badauds, amis, policiers et journalistes. Une vieille femme blessée était transportée portée dans les bras de trois jeunes infirmières. D’autres attendaient dans la cour de l’établissement en attendant d’être examinés. «Je marchais dans la rue, j’ai vu quelque chose tomber. Dès que j’ai compris que c’était une grenade, j’ai couru et elle a explosé», a raconté Sadjer Sulaya, 46 ans, le policier blessé, membre de la police nationale philippine (PNP). «C’était la panique, tout le monde criait, pleurait. J’ai vu des blessés à droite à gauche. L’ami qui m’accompagnait a lui aussi été blessé», a ajouté M. Sulaya blessé aux jambes et au bras droit mais conscient. «Je marchais dans le marché pour aller m’acheter un T-shirt. Tout d’un coup, j’ai vu la grenade tomber sur le sol à deux ou trois mètres de moi. J’ai couru, mais je n’ai pas pu m’échapper car il y avait plein de monde. J’étais paniqué. Je suis resté debout incapable de bouger, j’ai vu les autres blessés autour de moi, puis je me suis écroulé», raconte un autre blessé, Jojo Rodriguez, 21 ans, chômeur, atteint à la main. «J’ai vu les autres être secourus, je me suis relevé et j’ai marché tout seul à l’hôpital pour être soigné», a poursuivi le jeune homme. «Je ne pense pas que cela puisse affecter les négociations avec Abu Sayyaf. Je ne pense pas que cela soit lié avec la prise d’otages», a commenté le gouverneur de la province de Sulu, dont dépend Jolo, Abdusakur Tan, après avoir eu vent des explosions. Par ailleurs, l’émissaire spécial libyen Rajab Azzarouq, qui participe aux négociations pour la libération des otages occidentaux, a déclaré n’avoir pas connaissance d’une quelconque demande de rançon des ravisseurs pour libérer l’otage allemande Renate Wallert. Le chef de la diplomatie philippine, Domingo Siazon, avait affirmé mercredi que les ravisseurs avaient réclamé deux millions de dollars en échange de la libération de l’Allemande et que les autorités avaient rejeté cette exigence. Le principal négociateur du gouvernement philippin, Roberto Aventajado, a également démenti l’information. L’espoir de voir libérée rapidement l’otage allemande malade s’amenuise. Les négociateurs, qui espéraient rencontrer les représentants des ravisseurs dès hier jeudi, ont déclaré que la rencontre n’interviendrait probablement pas avant aujourd’hui vendredi ou demain samedi. D’autre part, une équipe de médecins malais et philippins était en route pour examiner les otages. Une équipe médicale malaise du Croissant-Rouge et trois médecins locaux ont également acheminé des médicaments, de la nourriture, des vêtements et deux ambulances sur place. Cette crise des otages, qui s’ajoute à une résurgence des combats entre l’armée et le Front Moro de libération islamique (FMLI), le plus important mouvement séparatiste musulman du pays, est le défi le plus important que doive relever le président Estrada depuis son arrivée au pouvoir en juillet 1998.
Cinq personnes ont péri et 70 autres ont été blessées hier jeudi dans deux attentats qui ont eu lieu dans le sud des Philippines. L’une des explosions s’est produite sur l’île de Jolo où les rebelles musulmans du groupe Abu Sayyaf retiennent 21 personnes en otages dont 10 touristes étrangers parmi lesquels se trouve la ressortissante libanaise, Marie Moarbès. Personne n’a...
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