Actualités - CHRONOLOGIE
Diplomatie - Bouteflika se rendra à Paris du 13 au 16 juin L'embellie entre Paris et Alger se confirme
le 19 mai 2000 à 00h00
La visite en France, à la mi-juin, du président Abdelaziz Bouteflika consacre l’embellie entre Alger et Paris, après une année d’efforts, pour rétablir des relations malmenées en avril 1999 lors de l’élection présidentielle algérienne. L’annonce officielle de cette visite d’État, du 13 au 16 juin, a été faite mercredi après l’entretien qu’ont eu à Paris le président français Jacques Chirac et le président du Conseil de la nation (Sénat) Bachir Boumaza. Tumultueuses mais toujours passionnées, les relations entre les deux pays avaient connu une phase difficile, après la réprobation de Paris sur le déroulement de l’élection présidentielle algérienne du 15 avril 1999. Paris avait exprimé des doutes sur la régularité du scrutin se disant «préoccupé». Les six adversaires de M. Bouteflika s’étaient retirés, la veille, pour protester contre «la fraude organisée par l’Administration» en sa faveur. M. Bouteflika avait réagi en se déclarant «profondément choqué» alors que pour lui, les relations algéro-françaises sont de nature particulièrement «profondes». Il avait, à cet égard, déploré que le président Chirac n’ait «même pas eu une demi-journée à consacrer à Alger» alors qu’il s’est rendu souvent à Rabat et Tunis. Le réchauffement entre les deux pays avait commencé avec la venue en juin à Alger du ministre français de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, un vieil ami de M. Bouteflika, particulièrement apprécié à Alger. La visite du chef de la diplomatie française, fin juillet dans la capitale algérienne, avait consacré ce réchauffement, avec une rencontre de cinq heures «très chaleureuse» entre MM. Bouteflika et Hubert Védrine. M. Bouteflika avait, alors, annoncé une reprise de la coopération et indiqué qu’une visite à Alger du président Chirac était «programmée» et que le Premier ministre Lionel Jospin était également invité. M. Védrine avait, notamment, exprimé l’espoir qu’Air France reprenne ses vols, interrompus depuis une prise d’otages sanglante par des islamistes sur un Airbus à Alger à Noël 1994. Cet espoir n’a pas été concrétisé alors que l’Algérie en fait un test de la volonté française de renouer de «solides» relations. La reprise du dialogue avait permis au ministre algérien des Affaires étrangères Youcef Yousfi de faire une visite remarquée à Paris en janvier. Alger et Paris avaient réaffirmé, à cette occasion, leur désir de développer leurs liens, notamment dans le domaine militaire. Une visite d’un navire français à Alger est programmée fin mai. Des chefs d’entreprise français étaient aussi venus en mars à Alger «pour tâter le terrain». Aucun gros investissement n’a encore été programmé en Algérie par des entreprises françaises ou d’autres sociétés étrangères. La violence des groupes armés, qui tuent plus de 200 personnes par mois, ainsi que la lourdeur de la bureaucratie algérienne, dénoncée régulièrement par M. Bouteflika, semblent faire hésiter les investisseurs à venir dans un pays qui a du mal à passer d’une économie socialiste obsolète à une économie de marché. M. Bouteflika sera le deuxième président algérien à venir en voyage officiel en France. Seul M. Chadli Bendjedid (1979-92) s’était déplacé dans l’Hexagone en novembre 1983. Le président Ahmed ben Bella (1962-1965) avait eu une entrevue, en 1964, avec le général de Gaulle au château de Champs, près de Paris. Les présidents Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand s’étaient rendus en visite officielle en Algérie, respectivement en avril 1975 et octobre 1984.
La visite en France, à la mi-juin, du président Abdelaziz Bouteflika consacre l’embellie entre Alger et Paris, après une année d’efforts, pour rétablir des relations malmenées en avril 1999 lors de l’élection présidentielle algérienne. L’annonce officielle de cette visite d’État, du 13 au 16 juin, a été faite mercredi après l’entretien qu’ont eu à Paris le président...
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