Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES
Conférence - Vingt et un pays participent aux sessions Congrès sur les marchés de capitaux arabes sur fond d'espoir(photo)
Par DE HAUTEVILLE Gérard, le 19 mai 2000 à 00h00
La grand-messe annuelle des milieux financiers des pays arabes a été inaugurée, hier, à Beyrouth, dans la nouvelle salle de l’hôtel Phoenicia. Plusieurs centaines de professionnels ont assisté à ce sixième rendez-vous annuel, devenu incontournable, parce qu’étant le baromètre de la situation économique et financière de la région. Unanimement, les différents orateurs de la cérémonie d’ouverture ont développé le credo de la modernisation, devenue impérative, des marchés de capitaux arabes et des économies de la région. Deux présences significatives : celle du Premier ministre égyptien, invité d’honneur, et celle du vice-Premier ministre syrien pour les Affaires économiques, dont le discours a clairement indiqué le virage entouré par Damas vers la modernité. Six orateurs prestigieux ont pris la parole hier, lançant les journées consacrées aux investissements, aux capitaux arabes et d’une façon plus générale, à l’économie d’un monde qui se cherche encore. Ainsi, M. Raouf Abou Zaki, directeur général du groupe organisateur al-Iktissab wal-Aamal a ouvert la conférence, puis a cédé la parole à MM. Farid Raphaël, président de l’Association des banques libanaises, Adnan Kassar, président de la Chambre de commerce internationale qui a largement contribué cette année à cette conférence, Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban, Khaled Raad, vice-Premier ministre syrien, Atef Obeid, Premier ministre égyptien et Sélim Hoss, président du Conseil libanais. À noter la présence, sur le même banc, des ministres actuels de l’Économie, M. Nasser Saïdi, et des Finances, M. Georges Corm, et de ceux, passés depuis dans l’opposition, MM. Fouad Siniora et Yassine Jaber. Le président de l’ABL, M. Raphaël, a rappelé que les banques libanaises sont particulièrement impliquées dans les derniers développements économiques. Dans une période particulièrement difficile, les banques régionales doivent croître et s’assurer des transferts de technologies nécessaires à une intégration au marché mondial des capitaux. Cet aspect demande aussi une meilleure organisation et une dynamisation des marchés de capitaux arabes, a expliqué le représentant des banquiers libanais. Pour sa part, M. Adnan Kassar s’est félicité du soutien de la Chambre de commerce internationale à l’action du monde arabe. Le président de la CCI a dressé une vision claire de la globalisation et de la place que le monde arabe doit tenir dans les très prochaines années. Il a en outre insisté sur la nécessaire accélération des opérations de capitalisation au niveau des marchés arabes, dans le cadre d’une législation appropriée et libérale, liée aux outils proposés par les nouvelles technologies de communication. Pour M. Kassar, l’expérience libanaise en la matière doit être propagée dans la région, afin de réaliser un véritable marché des capitaux arabes qui doivent avoir, non seulement un rôle dans le monde globalisé, mais une place de choix. En écho aux propos de M. Kassar, M. Riad Salamé, gouverneur de la BDL, a rappelé les éléments de sa politique monétaire ayant pour effet la jugulation de l’inflation ( à taux zéro, cette année) et la stabilisation de la monnaie nationale. Le patron de la Banque centrale a insisté sur la coopération de son institution avec l’Association des banques libanaises qui a permis les réformes structurelles du secteur bancaire et l’établissement d’une législation concernant les nouveaux outils de la banque électronique, entre autres. Il a aussi mentionné que la BDL était ouverte à un soutien des secteurs publics et privés des pays frères, dans le cadre de l’évolution des marchés de capitaux arabes. Le vice-Premier ministre syrien aux Affaires économiques, M. Khaled Raad, a évoqué l’évolution des dispositions plus libérales, prises par son pays, sur le plan économique. Il a insisté sur la coopération entre la Syrie et le Liban sur ce plan, coopération qui s’est accélérée ces derniers mois et qui devrait être un phare pour la coordination régionale entre les pays arabes. M. Raad a aussi souligné l’importance de rejoindre un marché global qui respecterait les spécificités du monde arabe. Le Premier ministre égyptien, quant à lui, a longuement évoqué l’expérience de l’Égypte dans le passage d’une économie étatique, classique dans le monde arabe, à une économie de marché. Cette évolution est née d’une utopie : celle d’un développement socio-économique parfaitement équilibré. La réussite de cette utopie est, selon M. Obeid, proportionnelle à l’évaluation du coût que ce développement représente pour une nation. Cette transition est forcément liée à une attraction des capitaux étrangers, a stipulé M. Atef Obeid, mais ce changement doit être soigneusement préparé et les coûts de l’«argent frais» particulièrement évalués. Le responsable égyptien a aussi rappelé qu’il était important de pouvoir filtrer les capitaux d’investissements durables de ceux qui ne sont que spéculatifs et attirés par des profits à court terme. «Le plus important dans la démarche tient dans la mise en place d’une infrastructure stable, prête à accueillir un développement durable», a déclaré M. Obeid, afin de drainer des investissements «classiques» du type de ceux effectués par les capitalistes, dans le monde industrialisé. «La sécurité et la paix dans la région, seront certainement un facteur déterminant dans les prochains mois et je le souhaite ardemment», a lancé M. Obeid. Pour le président du Conseil égyptien, il est important que les économies arabes se rapprochent, dans leur mode de fonctionnement, des économies occidentales, par l’instauration d’un courant d’affaires transparent. La confidentialité arabe pourrait être, tout de même, un plus de la région, dans le contexte de la globalisation. M. Obeid a aussi évoqué l’importance de l’épargne régionale qu’il faut drainer et transformer en une source durable d’investissements. L’intervention de Hoss Le président du Conseil, M. Sélim Hoss, a saisi l’occasion d’un tel parterre de qualité pour évoquer le Liban martyr, que la résistance a rendu victorieux sur l’ennemi israélien. Le Premier ministre a rappelé que le développement du Liban était basé, depuis l’arrêt des combats, sur sa reconstruction. «Celle-ci, a-t-il déclaré, a été pourtant amputée, à plusieurs reprises par les attaques israéliennes qui sont aujourd’hui, autant de préjudices». Cependant, M. Hoss s’est empressé de signifier que son gouvernement avait préparé et œuvre actuellement à une réforme administrative, en vue de la paix. «Avec la paix, c’est le retour des investisseurs étrangers et arabes qu’il faut saluer, et à cet effet, a déclaré M. Hoss, mon gouvernement s’est engagé à simplifier l’ensemble des formalités administratives, afin de faciliter les opérations d’investissements durables». Puis, le chef du gouvernement a présenté brièvement le plan quinquennal adopté par le Conseil des ministres, dernièrement. Il s’agit d’un programme d’envergure d’investissement de quelque 6 553 millions de dollars, à l’endroit de l’eau, du réseau routier, de l’électricité, mais aussi concernant l’environnement, la scolarisation, le tourisme, équilibrant le développement des secteurs financiers et sociaux. Ce plan, applicable à partir de l’an 2000 et jusque 2005, a pour objectif un développement équilibré au plan socio-économique du Liban, lui permettant, selon le Premier ministre, d’intégrer les contextes de l’Union européenne et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Après une pause qui a permis une visite des stands d’exposition prévus par certains participants pour promouvoir des produits financiers régionaux, le programme des sessions a porté sur les priorités de la réforme économique, l’intégration des métiers de la nouvelle économie, les nouveaux systèmes prévus pour les investissements étrangers dans la région, la banque sans frontière et la fusion des marchés de capitaux de la région. Aujourd’hui, seront débattus les thèmes sur les privatisations et leurs derniers développements dans les pays arabes, les banques arabes face à l’Internet et la promotion des investissements dans les pays arabes.
La grand-messe annuelle des milieux financiers des pays arabes a été inaugurée, hier, à Beyrouth, dans la nouvelle salle de l’hôtel Phoenicia. Plusieurs centaines de professionnels ont assisté à ce sixième rendez-vous annuel, devenu incontournable, parce qu’étant le baromètre de la situation économique et financière de la région. Unanimement, les différents orateurs de la...
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