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Actualités - CHRONOLOGIE

Monuments en musique Le quintette de Joëlle Khoury à l'école des Trois Docteurs ce soir, 20h In-version : invitation à l'inattendu

Joëlle Khoury fait partie de ces musiciens tardifs qui compensent le temps perdu par une passion démesurée. «Mes parents considéraient que le piano était secondaire et superflu», raconte-t-elle. «Je n’ai recommencé à l’apprendre que parallèlement à mes études de génie». Après une période de doute, elle s’installe aux États-Unis et mène de front une licence en économie et en musicologie. Elle suit aussi des cours de composition, et fait la connaissance de Herbert Smith, professeur de jazz à qui elle doit beaucoup dans sa formation. 1987 : retour au Liban. Joëlle Khoury a une préférence marquée pour la composition. Ses envies sont plutôt confuses, mais avec une franche orientation vers la déstructuration. «J’aime beaucoup la musique classique contemporaine», confie-t-elle. Mais jusqu’en 1995, elle joue dans les pubs et les mariages, et découvre que «le but de l’art en général, et de la musique en particulier, n’est pas d’être agréable». En 1996, elle participe, aux côtés des plus grands groupes de jazz européens, au Festival euro-arabe de jazz. Elle interprète certaines de ses compositions, qu’elle qualifie aussitôt de «médiocres». Miniatures Mais les relations avec les musiciens sont amorcées et, en 1997, elle fonde «In-Version», autour de Maurice Khoury à la guitare basse, de Hratch Kassis au saxophone, de Nidal Abou Samra au second saxophone et de Fouad Afra à la batterie. Tumbling Up, le premier album, sort en 1998. Pendant ces années de musique intense, elle a obtenu une maîtrise en philosophie, durant laquelle elle a travaillé sur les œuvres de Schiller, Schopenhauer et Deleuze, philosophe contemporain qui s’est récemment suicidé. Malgré sa popularité grandissante, elle garde un œil très critique sur sa composition : «Je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais». Joëlle Khoury avoue d’ailleurs détester s’écouter. Elle préfère parler de ses projets, de ses compositions pour orchestre qui se déploient dans son esprit et qui s’appliquent, pour le moment, en «miniature» pour un ensemble réduit. Car elle tient à s’éloigner du jazz pour aborder les contours solitaires du contemporain : «Ce type d’écriture implique qu’on fasse son deuil du grand public». Elle déplore le triste sort réservé à une musique novatrice, même si elle paraît hermétique à la plupart de ceux qui l’écoutent. Tout en enseignant au Conservatoire, elle prépare son diplôme classique et pense sérieusement à suivre un stage d’orchestration à l’étranger. «En voulant m’éloigner de l’harmonie classique, j’ai finalement compris ce que voulait dire chercher la cohérence interne», constate-t-elle. «In-Version» interprétera ce soir des morceaux de Tumbling Up et les nouvelles compositions de la pianiste. Un concert recommandé à un public à la recherche de nouveauté au Liban.
Joëlle Khoury fait partie de ces musiciens tardifs qui compensent le temps perdu par une passion démesurée. «Mes parents considéraient que le piano était secondaire et superflu», raconte-t-elle. «Je n’ai recommencé à l’apprendre que parallèlement à mes études de génie». Après une période de doute, elle s’installe aux États-Unis et mène de front une licence en économie et...