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Actualités - CHRONOLOGIE

Festival - Une cuvée de bonne tenue mais pas de révélation Déjà le jeu de la Palme à Cannes(photos)

Entre «Les destinées sentimentales» de Olivier Assayas, «Tabou» («Gohatto») de Nagisa Oshima, tous deux présentés en compétition, et «Saint-Cyr» de Patricia Mazuy, dans la section Un certain regard, l’heure était à la recherche formelle et au film en costumes pour la septième journée du Festival de Cannes. Deuxième des quatre films français en course pour la Palme d’or, Les destinées sentimentales est une adaptation soignée du roman de Jacques Chardonne. Il est signé par Olivier Assayas, encore jeune réalisateur plutôt connu comme cinéaste de l’art et essai. Il tourne cette fois le dos à l’intimisme pour s’attaquer à une saga romantique qui court sur une trentaine d’années au début de notre siècle et raconte la passion entre un pasteur ayant renoncé à sa charge (Charles Berling) et Pauline (Emmanuelle Béart). En dépit des pressions de la bonne société protestante, Jean divorce de Nathalie (Isabelle Huppert), dont il a une fille, pour vivre cet amour. Mais, homme de devoir, il sera sa vie durant partagé entre la passion et son sens moral. C’est par devoir qu’il consent ainsi à prendre la direction de l’entreprise familiale de porcelaine de Limoges, au moment où commencent à se faire sentir dans l’industrie les premiers effets d’une «mondialisation» qui n’en porte pas encore le nom. Film d’époque, qui montre les fastes menacés de la belle société, Les destinées sentimentales a les ingrédients des films de «qualité française». Les fans d’Olivier Assayas risquent d’être désarçonnés par cette œuvre assez formelle, qui semble presque écrite pour la télévision. Beauté troublante Isabelle Huppert figurait aussi – en vedette cette fois – à l’affiche d’un autre film, Saint-Cyr de Patricia Mazuy. On remonte encore un peu plus loin dans l’histoire, sous Louis XIV. Préoccupée par son salut, Madame de Maintenon (Huppert) fonde la Maison royale de Saint-Louis (à Saint-Cyr) pour accueillir 250 orphelines de la noblesse ruinée par la guerre et en faire des femmes libres. Mais l’épouse secrète du Roi Soleil (Jean-Pierre Kalfon), effrayée par trop de liberté, prend peur et fait appel à un abbé mystique (Simon Reggiani) pour ramener le troupeau dans le droit chemin... À la différence de Olivier Assayas, Patricia Mazuy a su garder l’originalité qui lui avait valu d’être remarquée avec son premier long-métrage Peaux de vaches. La mort encore est au terme de Tabou (Gohatto) de Nagisa Oshima, qui se passe en 1865 dans une milice de samouraïs. L’arrivée d’un nouveau venu à la beauté troublante provoque un séisme au sein de la virile communauté. Cette œuvre marque le retour au cinéma du grand réalisateur après 14 ans d’absence. À 68 ans, et en dépit d’une hémiplégie, le maître japonais fait preuve de toute sa force et d’un talent avec une œuvre stylisée à l’extrême, aussi codée qu’un combat de kendo. À mi-parcours, le jeu de la Palme commence à alimenter les conversations entre festivaliers. Depuis le début, aucun film ne s’est imposé d’une façon incontestable. Le sentiment général est celui d’une cuvée de bonne tenue, avec des candidats solides, sans déception flagrante mais, en contrepartie, sans révélation indubitable. Au palmarès de Screen, revue professionnelle anglaise, Infidèle («Trolosa») de la Norvégiennne Liv Ullmann, sur un scénario de Ingmar Bergman, se détache parmi les douze films présentés jusqu’ici. Au hit-parade du «Film français», il fait aussi bonne figure au sein d’un tableau beaucoup plus disputé où figurent en bonne place Yi Yi de Edward Yang (Taïwan), Harry, un ami qui vous veut du bien (Dominik Moll, France), Takhte Siah («Le Tableau noir» de Samira Makhmalbaf, Iran), les frères Coen (O Brother, Where Art Thou?, USA) et Guizi Lai Le (Devils on the Doorstep) du Chinois Jiang Wen.
Entre «Les destinées sentimentales» de Olivier Assayas, «Tabou» («Gohatto») de Nagisa Oshima, tous deux présentés en compétition, et «Saint-Cyr» de Patricia Mazuy, dans la section Un certain regard, l’heure était à la recherche formelle et au film en costumes pour la septième journée du Festival de Cannes. Deuxième des quatre films français en course pour la Palme d’or, Les...