Actualités - CHRONOLOGIE
RFY - Les autorités serbes prennent le contrôle d'une chaîne de télévision de l'opposition Milosévic renforce son pouvoir sur les médias
le 18 mai 2000 à 00h00
Les autorités serbes ont renforcé leur mainmise sur les médias en faisant intervenir la police hier pour prendre le contrôle de Studio B, la chaîne de télévision de la municipalité de Belgrade, dirigée par l’opposition. Le gouvernement a pris cette mesure en accusant Studio B d’avoir appelé à «renverser le pouvoir» du président yougoslave Slobodan Milosevic. «Studio B a diffusé à plusieurs reprises un appel public au renversement par la violence du pouvoir élu légalement et appelé les citoyens à s’insurger contre leur propre État et le peuple», affirme le gouvernement dans son décret qui a été lu à la télévision Studio B dans un bulletin d’informations. Le texte, dont une copie a été montrée à l’écran, porte les signatures des vice-Premiers ministres de Serbie Vojislav Seselj et Milovan Bojic. Studio B a appelé «simultanément à des actions terroristes et criminelles contre la République de Serbie», a accusé le gouvernement. Le décret annonce que Ljubisav Aleksic – peu connu dans les milieux de la presse – a été nommé nouveau directeur et rédacteur en chef de Studio B. Un responsable du gouvernement serbe, qui a requis l’anonymat, a déclaré que «Studio B n’a pas été interdit». «Le collège rédactionnel a été changé, car celui qui était en place appelait à l’insurrection et au renversement de l’ordre constitutionnel», selon ce responsable. Il a ajouté qu’«un communiqué plus détaillé» serait diffusé après une session du gouvernement prévue dans l’après-midi. Studio B avait retransmis en direct lundi un meeting de l’opposition serbe à Belgrade, au cours duquel des leaders avaient appelé les citoyens, la police et l’armée à la désobéissance contre le pouvoir du président Milosevic, devant plus de 20 000 personnes. Les manifestants avaient scandé «Insurrection» et «Résistance». Les responsables de l’opposition ont condamné, dans leurs premières réactions, la prise de contrôle de Studio B. Vuk Obradovic, président de la Social-démocratie (SD), cité par l’agence Beta, a estimé que la décision du gouvernement serbe «introduit l’état d’exception et la dictature en Serbie», et annoncé une réunion d’«urgence» des leaders de l’opposition serbe. Le conseil municipal de Belgrade, dominé par l’opposition, s’est réuni d’urgence pour examiner la situation. Vladan Batic, coordonnateur de l’Alliance pour des changements (SZP), coalition dominée par le parti démocratique de Zoran Djindjic (DS), a averti que la prise de contrôle de Studio B «évoque une introduction dans une guerre civile». Ognjen Pribicevic, conseiller de Vuk Draskovic, a déclaré que cet événement aurait «des conséquences incommensurables sur la situation politique dans le pays», selon Beta. La mesure du gouvernement a eu également pour effet d’empêcher la diffusion des programmes réguliers de la radio indépendante B2-92, qui émet sur une longueur d’ondes de la station de radio Studio B, a-t-on appris auprès de la rédaction de B2-92. La diffusion des programmes de la radio indépendante Index, dont les locaux se trouvent dans le même bâtiment, a également été bloquée, a indiqué à la presse son rédacteur en chef Aleksandar Vasic. Des policiers ont par ailleurs pris le contrôle d’une antenne locale de Studio B, la télévision de Mladenovac, ville à 50 km au sud de Belgrade, a rapporté l’agence Beta. Dragan Kojadinovic, le directeur de Studio B nommé par la municipalité, a estimé que la prise de contrôle de la chaîne représente «le premier acte de (l’instauration de) l’état d’exception». Une dizaine de véhicules de police étaient stationnés hier à quelque 200 mètres du bâtiment, dont l’entrée était étroitement surveillée par des hommes en civil.
Les autorités serbes ont renforcé leur mainmise sur les médias en faisant intervenir la police hier pour prendre le contrôle de Studio B, la chaîne de télévision de la municipalité de Belgrade, dirigée par l’opposition. Le gouvernement a pris cette mesure en accusant Studio B d’avoir appelé à «renverser le pouvoir» du président yougoslave Slobodan Milosevic. «Studio B a...
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