Actualités - CHRONOLOGIE
Russie - La Douma soutient massivement le choix de Poutine Mikhaïl Kasianov officiellement Premier ministre (photo)
le 18 mai 2000 à 00h00
La Douma (Chambre basse du Parlement) a une nouvelle fois soutenu le président russe Vladimir Poutine, en approuvant hier massivement la candidature de Mikhaïl Kassianov au poste de Premier ministre, après un débat sans surprise. 325 députés sur 450 ont voté pour la candidature de M. Kassianov, 55 contre et 15 se sont abstenus. Les autres n’ont pas voté. La majorité requise était de 226 voix. Mikhaïl Kassianov, un spécialiste des finances nommé par M. Poutine, a cherché à donner l’illusion d’un vrai débat en répondant longuement aux questions des députés, déjà convaincus de la nécessité de son investiture. Dans son discours devant la Douma, M. Kassianov a mis en garde contre les dangers qui guettent encore l’économie russe si des réformes ne sont pas mises en œuvre fermement. «La plus grande erreur serait d’affirmer que nous savons exactement quelle est la bonne voie pour les réformes», a-t-il dit. Le gouvernement «n’a pas encore de programme économique», a-t-il admis, promettant qu’un plan d’action serait présenté en juin. «Même s’il nous avait dit bonjour, il fait beau aujourd’hui, on l’aurait investi», a avoué le député indépendant Vladimir Bryntsalov, à l’issue du vote. «Poutine a donné l’ordre et il faut l’exécuter», a-t-il ajouté avec ironie. Depuis l’élection de M. Poutine, le 26 mars au premier tour, la Douma a toujours voté comme le lui demandait le président. Peu avant le vote, le député Oleg Morozov, chef du groupe Régions de Russie (centre), a lui aussi constaté «l’absence de tout suspens dans le débat». «Il est clair que nous allons tous voter pour Kassianov pour exprimer notre soutien à Poutine pour lequel le peuple a voté», a dit M. Morozov. Les députés ont même préféré ignorer que le candidat de M. Poutine n’avait pas de programme économique à leur proposer. «Kassianov a travaillé ces six derniers mois comme Premier ministre de facto et le peuple l’avait déjà approuvé en votant pour Poutine», a ajouté M. Morozov. À 42 ans, Mikhaïl Kassianov est bien connu des institutions internationales et des banquiers étrangers, qui pendant des années ont négocié avec lui le difficile dossier de la dette étrangère héritée de l’ex-URSS. Les partis proches du pouvoir ont voté presque à l’unanimité pour M. Kassianov. Les réformateurs d’opposition (Iabloko) se sont partagés : huit députés ont voté contre et quatre pour. Les autres, dont le chef de Iabloko Grigori Iavlinski, se sont abstenus. Les communistes, ennemis traditionnels du Kremlin, n’ont pas cette fois donné de consigne de vote. Le chef du PC Guennadi Ziouganov a affirmé que son groupe jugerait le nouveau gouvernement «aux actes», tout en mettant en garde contre toute volonté d’imposer un programme économique trop libéral, organisant notamment la privatisation des terres agricoles. 28 communistes ont toutefois voté pour Kassianov, 36 contre dont M. Ziouganov, 24 n’ont pas voté. «Nous en avons assez de la vacance du pouvoir dans le pays, c’est pour cela que la majorité a voté pour Kassianov», a indiqué Viktor Tchernomyrdine, ex-Premier ministre, député du groupe Unité. «C’est une figure de compromis qui arrangeait tous les partis», a expliqué le numéro deux du parti ultranationaliste LDPR, Alexeï Mitrofanov. L’intéressé a d’ailleurs préféré passer sous silence les affirmations de la presse, l’accusant d’être trop proche de certains groupes financiers, notamment de celui du milliardaire influent Boris Berezovski. «Je ne vais pas me justifier sur ces spéculations, mais je vous dis que je n’ai aucun engagement devant aucun groupe» financier, a-t-il déclaré dans son discours final avant le vote.
La Douma (Chambre basse du Parlement) a une nouvelle fois soutenu le président russe Vladimir Poutine, en approuvant hier massivement la candidature de Mikhaïl Kassianov au poste de Premier ministre, après un débat sans surprise. 325 députés sur 450 ont voté pour la candidature de M. Kassianov, 55 contre et 15 se sont abstenus. Les autres n’ont pas voté. La majorité requise était de...
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