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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Pour la deuxième fois, un accusé rejette les accusations d'espionnage Les avocats français dénoncent la méthode des aveux

Djavid Bentyaghoub, 30 ans, l’un des 13 juifs iraniens accusés d’espionnage au profit d’Israël, a rejeté hier à Chiraz cette accusation, tandis que la défense et deux avocats français ont dénoncé la méthode des «aveux», notamment télévisés. M. Bentyaghoub, qui est vendeur de chaussures, devient ainsi le deuxième des dix accusés ayant jusqu’ici comparu dans ce procès, commencé le 13 avril, à ne pas accepter les accusations et à ne pas se livrer à des «aveux». Les trois autres, qui sont en liberté provisoire, sont appelés à comparaître lundi prochain, 22 mai. Lors de la septième audience hier, a indiqué devant la presse son avocat, M. Karim Sadeghi, le prévenu a rejeté l’accusation d’avoir participé à un «réseau d’espionnage», affirmant avoir appartenu à «un groupe religieux». Il a nié avoir «ramassé des informations secrètes», expliquant avoir «rassemblé des informations à caractère social et religieux, qui n’étaient pas secrètes». Il a toutefois admis «avoir photographié des sites militaires» et avoir «recruté, pour son groupe, Ramine Néematizadeh», un des 13 accusés, qui s’était livré lui-même à des «aveux» lors des premières audiences. M. Bentyaghoub a reconnu aussi s’être rendu en Israël – ce qui est interdit aux Iraniens, mais n’est pas considéré comme un «crime» –, il y a sept ans, où il est resté 45 jours, et a «rencontré trois personnes». L’avocat, dans son compte rendu à la presse, a relevé «certaines contradictions dans les déclarations de l’accusé», les mettant sur le compte «de sa fatigue après quinze mois de prison». Peu avant l’ouverture de l’audience, le porte-parole de la défense, maître Ismaïl Nasseri, a, avec beaucoup de fermeté, dénoncé la radio et la télévision pour avoir «diffusé des aveux et des entretiens» des accusés, qui sont à ses yeux «illégaux». «Les conférences de presse et les entretiens de la télévision avec M. Hossein-Ali Amiri (porte-parole de la justice de Chiraz), en tant que représentant du ministère public sont également illégales, car il est plaignant dans cette affaire», a-t-il ajouté. «L’année 1379 (mars 2000/mars 2001) a été déclarée l’année de l’imam Ali par le Guide de la République islamique, ce qui nous appelle tous à respecter la justice, car il était le symbole de la justice», a poursuivi M. Nasseri. Il a également, comme l’avaient fait mardi les deux avocats français maîtres Pierre Dunac et Stéphane Zerbib, exprimé sa conviction que la peine de mort ne serait pas prononcée contre les accusés. Mardi soir, M. Amiri avait qualifié de telles déclarations de «spéculations». Les deux hommes, mandatés par l’Association avocats sans frontières – France, ont à nouveau échoué hier dans leur tentative de pouvoir assister au procès. Ils n’ont pas non plus, comme ils le souhaitaient, pu rencontrer l’accusé sans la présence de la presse et de la télévision. «Nous voulions rencontrer les accusés, mais hors caméra, hors la présence de la presse. Pour nous, la justice n’est pas un show télévisé et nous ne sommes pas d’accord avec des aveux télévisés», a indiqué Me Pierre Dunac.
Djavid Bentyaghoub, 30 ans, l’un des 13 juifs iraniens accusés d’espionnage au profit d’Israël, a rejeté hier à Chiraz cette accusation, tandis que la défense et deux avocats français ont dénoncé la méthode des «aveux», notamment télévisés. M. Bentyaghoub, qui est vendeur de chaussures, devient ainsi le deuxième des dix accusés ayant jusqu’ici comparu dans ce procès,...