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Actualités - CHRONOLOGIE

Sierra Léone - Londres s'enfonce dans le bourbier Foday Sankoh arrêté sur une plage de Freetown(photo)

L’arrestation hier du très redouté chef rebelle Foday Sankoh et le premier affrontement direct entre son mouvement, le Front révolutionnaire uni (RUF), et les forces britanniques a un peu plus plongé Londres dans le bourbier sierra-léonais. Les forces britanniques, autorisées à riposter en cas d’agression, ont ouvert le feu sur des rebelles du RUF, non loin de la capitale sierra-léonaise. Les soldats britanniques présents depuis 10 jours en Sierra Leone, et venus, selon la version officielle, pour évacuer des étrangers et soutenir logistiquement les forces de l’Onu, ont également participé à l’ex-filtration du chef historique de la rébellion, Foday Sankoh, vers l’aéroport de Lungi, selon Londres. Sankoh, blessé d’une balle au pied tirée par un soldat loyaliste, selon un témoin, a été arrêté près de son ancienne résidence de Spur Road, attaquée et pillée par une foule en colère le 8 mai dernier. Il a été transféré tout d’abord à la résidence de l’ancien chef de la junte sierra-léonaise, Johnny Paul Koroma, puis emmené au quartier général de l’armée. De là il aurait été transporté à bord d’un hélicoptère britannique à Lungi, l’aéroport international de la capitale dont il est séparé par un bras de mer. L’Onu et les porte-paroles de l’armée britannique ont insisté sur le fait que le chef du RUF, mouvement qui s’est fait connaître au niveau international en amputant les civils durant la guerre civile, est «sous la garde» de la police sierra-léonaise. Depuis l’arrivée du contingent britannique, Lungi est fortement gardée par des parachutistes et des soldats gurkhas de l’armée britannique. Outre ce transfert en hélicoptère et le rôle qu’ont eu les soldats britanniques pour garder Sankoh dans les premières heures de sa captivité hier matin au QG de l’armée sierra-léonaise, ces mêmes soldats britanniques ont, pour la première fois, affronté militairement les guérilleros de Sankoh sur le terrain. Le porte-parole du Premier ministre britannique Tony Blair a indiqué que les parachutistes ont répliqué aux tirs nourris d’une quarantaine de rebelles, tuant trois d’entre eux. Une civile a été blessée au cours de la fusillade, survenue à proximité d’un carrefour crucial commandant l’accès à l’aéroport de Lungi où les bérets rouges effectuaient une patrouille. Aucun des 800 parachutistes britanniques dépêchés dans l’ex-colonie britannique n’a été blessé au cours de l’incident. Pour ce qui est du chef rebelle, reconnu par un civil qui se rendait à la prière musulmane de l’aube, il a été arrêté alors qu’il tentait de gagner l’ambassade du Nigeria. Il était, selon ce témoin, en caleçon et portait un tissu sur la tête. Honni par les habitants de Freetown, qui était calme hier après quelques manifestations de joie à la nouvelle de son arrestation, Sankoh avait disparu après l’attaque de sa résidence de Spur Road où il vivait en compagnie de gardes du corps et de partisans. Suivi aveuglément par ses hommes depuis la création de son mouvement, l’ancien caporal de l’armée sierra-léonaise, qui, selon un de ses discours cité par la presse locale, a participé à la force de maintien de paix de l’Onu au Congo en 1961, était donné pour mort, en fuite à l’étranger ou réfugié dans les locaux de l’Onu à Freetown. L’Onu, qui a toujours près de 350 Casques bleus retenus en otage par le RUF, s’est empressée, dès hier matin, de préciser qu’elle n’avait «aucune implication dans l’arrestation» du chef rebelle. Une de ses unités, composée de soldats nigérians, est venue sous le feu des rebelles non loin de Freetown, prouvant qu’en dépit de la présence des parachutistes britanniques et de l’arrivée de renforts, notamment indiens, de l’Onu, les hommes de Foday Sankoh maintiennent leur pression.
L’arrestation hier du très redouté chef rebelle Foday Sankoh et le premier affrontement direct entre son mouvement, le Front révolutionnaire uni (RUF), et les forces britanniques a un peu plus plongé Londres dans le bourbier sierra-léonais. Les forces britanniques, autorisées à riposter en cas d’agression, ont ouvert le feu sur des rebelles du RUF, non loin de la capitale...