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Actualités - CHRONOLOGIE

Processus de paix - Le Likoud présente un projet de loi qui menace la coalition et les négociations Un an après son élection, Barak est mis à rude épreuve

Un an après le raz-de-marée électoral qui l’a porté au pouvoir, le Premier ministre israélien Ehud Barak se trouve confronté à une rude épreuve parlementaire qui risque de compromettre sa majorité, ainsi qu’un accord de paix avec les Palestiniens. Sa coalition ne compte plus que 63 députés sur un total de 120 après le départ du Parti national religieux (PNR - 5 élus) annoncé lundi en protestation au transfert aux Palestiniens de Abou Dis, el-Azarieh et Suwahara, localités de Cisjordanie proches de Jérusalem. Le député Yéhoshua Matza du Likoud (droite) a enfoncé le clou en présentant hier un projet de loi interdisant tout transfert à une autorité étrangère des secteurs situés à l’intérieur des limites municipales de Jérusalem fixées par Israël après l’annexion de la partie orientale de la ville en juin 1967. Ce projet prévoit aussi une majorité de 80 élus pour modifier ces limites municipales. M. Israël Katz, également du Likoud, propose pour sa part que tout accord éventuel sur le droit au retour de 3,5 millions de réfugiés palestiniens descendant de ceux qui ont fui leurs foyers ou en ont été chassés après la création d’Israël en 1948 soit ratifié par la majorité absolue au Parlement. Les deux propositions de loi ont été approuvées lors d’un vote préliminaire à la Knesset. La première a recueilli 68 voix dont ceux de membres de la coalition de M. Barak, et la seconde 66 voix pour. Pour sa part, le chef du parti laïc Shinouï, Tommy Lapid, a déposé un projet de loi contraignant les jeunes juifs religieux orthodoxes au service militaire, dont ils sont actuellement dispensés s’ils étudient dans des instituts talmudiques pendant cinq ans et ne travaillent pas durant ce laps de temps. Ces projets gênent M. Barak car il les approuve en principe mais n’estime pas judicieux de les soutenir en raison de pragmatiques considérations politiques. M. Barak affirme ainsi vouloir maintenir l’ensemble de Jérusalem sous souveraineté israélienne et s’oppose au droit au retour des réfugiés palestiniens, mais ne veut pas pour autant donner une image d’intransigeance aux Palestiniens alors qu’il tente de relancer le processus de paix. Il ne veut pas non plus hérisser ses ombrageux alliés du parti religieux orthodoxe Shass (17 élus), un des piliers de sa coalition, alors que M. Lapid ne fait que reprendre un projet présenté par M. Barak lors de la précédente législature sur le service militaire des jeunes juifs orthodoxes. Autre souci pour la majorité de M. Barak : le parti russophone Israël Be Aliya (4 élus) de Nathan Chtcharansky a indiqué qu’il réunirait dimanche ses instances pour décider s’il rejoint l’opposition en raison de la décision de transfert à l’Autorité palestinienne des trois localités proches de Jérusalem. En mars, le Likoud avait déjà infligé un sérieux camouflet à M. Barak en réussissant à faire passer en lecture préliminaire un projet de loi prévoyant l’instauration d’une majorité spéciale de plus de 50 % des électeurs inscrits pour le référendum supposé entériner un éventuel accord de paix avec la Syrie impliquant la restitution à celle-ci du plateau du Golan. Le maire de Jérusalem, Ehud Olmer, du Likoud, a estimé mercredi que la décision de céder Abou Dis aux Palestiniens était fatale pour la coalition de M. Barak. «Le compte à rebours a commencé, et ce n’est qu’une affaire de temps», a-t-il déclaré à la radio israélienne. M. Barak a voulu incarner un consensus aussi large que possible, mais ce rêve risque fort de s’effilocher au fil de ses démarches de paix dont il reconnaît lui-même qu’elles nécessitent «des concessions douloureuses». Interrogé à la radio hier sur son bilan, un an après son élection, il a déclaré : «Nous agissons. L’atmosphère a changé. Nous avons relancé l’économie, initié une réforme fiscale, décidé du retrait du Liban, et je suis sûr que l’armée israélienne saura défendre notre frontière. Je ne conseille à personne de tester notre détermination».
Un an après le raz-de-marée électoral qui l’a porté au pouvoir, le Premier ministre israélien Ehud Barak se trouve confronté à une rude épreuve parlementaire qui risque de compromettre sa majorité, ainsi qu’un accord de paix avec les Palestiniens. Sa coalition ne compte plus que 63 députés sur un total de 120 après le départ du Parti national religieux (PNR - 5 élus) annoncé...