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Royaume-Uni - Des contrats de cinq milliards de livres privilégiant l'industrie continentale au détriment des USA Londres donne un coup d'accélérateur à la défense européenne
le 18 mai 2000 à 00h00
La Grande-Bretagne a annoncé des contrats de défense de 5 milliards de livres (8,33 milliards d’euros), qui privilégient l’industrie européenne au détriment des Américains et comportent les premières commandes pour le futur Airbus militaire. Londres a choisi le missile du consortium européen Meteor, conduit par le franco-britannique Matra BAe Dynamics, au détriment de celui de l’américain Raytheon pour équiper ses futurs Eurofighter, son avion de combat du XXIe siècle, a annoncé aux Communes le ministre de la Défense Geoffrey Hoon. Meteor, qui comprend également l’allemand LFK (filiale de Dasa), l’espagnol Casa, l’anglo-italien Alenia Marconi Systems et le suédois Saab, devrait entrer en service «dans la dernière partie de cette décennie», selon M. Hoon. En attendant, la Grande-Bretagne continuera d’acheter des missiles à Raytheon. Le choix du missile pour l’Eurofighter était très attendu alors que la Grande-Bretagne, plus gros acheteur avec 232 exemplaires du futur avion, est la première à l’annoncer. Les gouvernements américain et européens avaient multiplié les pressions ces derniers mois au plus haut niveau. Parallèlement, la Royal Air Force va remplacer sa flotte vieillissante d’avions de transport de troupes Hercules. Elle achètera dans un premier temps en leasing quatre C17 à l’américain Boeing, qui entreront en service à partir de la mi-2001. Mais ensuite, «plus tard dans la décennie» selon M. Hoon, c’est le futur Airbus militaire (A400M) qui sera acheté. Londres prévoit dans un premier temps de commander 25 exemplaires de ce qui «promet être un superbe avion, spécifiquement conçu pour répondre à nos besoins militaires» selon M. Hoon. Il a espéré signer «urgemment» un contrat avec l’Airbus Military Company – dans lequel est présent le britannique BAE Systems – mais a insisté sur le fait que cela devrait se faire sur la base de «chiffres d’achat réalistes», qui dépendent des commandes que feront d’autres pays. L’Allemagne devrait annoncer prochainement ses intentions. «Nous sommes le premier pays à nous engager officiellement envers l’A400M», a souligné M. Hoon devant la presse. «Bien sûr il s’agit d’un projet international et il dépend d’autres partenaires afin d’être viable», mais «nous sommes confiants», a-t-il ajouté en se disant certain que «d’autres pays reconnaîtront les qualités de ces avions». Globalement, les contrats annoncés représentent 5 milliards de livres, dont un milliard pour les missiles, 3,5 milliards pour l’A400M et 500 millions pour le leasing de C17. Ils permettront de créer ou confirmer 5 000 emplois directs dans les compagnies britanniques. Tout en concédant que ces contrats constituent «une contribution significative aux capacités de défense de l’Europe», M. Hoon s’est refusé à convenir qu’ils constituent une victoire pour les Européens sur les États-Unis. La «capacité» a été la raison déterminante du choix, selon lui, tandis qu’«une bonne partie du travail sera réalisée aux États-Unis». Mais selon un spécialiste du secteur, Paul Beaver, «il s’agit d’importants messages politiques» pour assurer la survie de l’industrie européenne des missiles et faire en sorte que l’Eurofighter «n’ait pas besoin de l’autorisation du Congrès américain pour être exporté». Le choix d’un missile américain soulevait des inquiétudes sur la possibilité que le Congrès américain, qui a déjà bloqué par le passé des contrats d’exportation d’avions étrangers équipés d’armes américaines, mette son nez dans des contrats pour l’Eurofighter. Quant à l’A400M, «le gouvernement britannique prend la tête d’un mouvement européen», a observé M. Beaver. Selon lui, la Grande-Bretagne est en pointe, tant sur les missiles que sur l’A400M, «loin devant la France et l’Allemagne». «Cela démontre que malgré toutes les critiques, la Grande-Bretagne n’est pas la perfide Albion et qu’elle travaille à créer un projet européen, a estimé M. Beaver. Maintenant, il faut que le gouvernement français en particulier manifeste son soutien tant à Meteor qu’à l’A400M».
La Grande-Bretagne a annoncé des contrats de défense de 5 milliards de livres (8,33 milliards d’euros), qui privilégient l’industrie européenne au détriment des Américains et comportent les premières commandes pour le futur Airbus militaire. Londres a choisi le missile du consortium européen Meteor, conduit par le franco-britannique Matra BAe Dynamics, au détriment de celui de...
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