Actualités - CHRONOLOGIE
Zone euro - La décision de la Fed défavorise la monnaie unique La BCE sous pression après la hausse des taux US
le 18 mai 2000 à 00h00
La Banque centrale européenne pourrait relever ses taux plus vite que prévu pour éviter que le resserrement monétaire américain n’augmente les risques d’inflation dans la zone euro via une dégringolade de l’euro face au dollar, estimaient hier des analystes. «Il est clair que la dernière hausse des taux américains a augmenté la pression sur la BCE, étant donné la faiblesse et l’instabilité de l’euro. La BCE doit suivre la Fed», a indiqué Gerhard Grebe de la banque Julius Baer à Francfort, pour qui un geste de la BCE est imminent. Pour la Banque centrale européenne, le risque est que le dollar dopé par le relèvement des taux américains et la faiblesse de l’euro n’entraîne à moyen terme une hausse des prix à l’importation dans la zone euro. Le dollar se montrait invincible hier face à l’euro, après la décision, certes attendue, de la Réserve fédérale américaine (Fed) de resserrer fortement sa politique monétaire, portant son principal taux directeur de 6 % à 6,5 %, son plus haut niveau depuis février 1991. Selon les analystes, c’est surtout l’allusion limpide à de prochaines hausses, dans le communiqué du comité monétaire de la Fed de mardi, qui a mis l’euro sous pression et indirectement la BCE. Le président de la Bundesbank Ernst Welteke, interrogé avant la décision de la Fed par le quotidien allemand Handelsblatt de mardi, a clairement évoqué un geste de la BCE, en réponse à de probables nouvelles hausses des taux américains. Si les taux américains augmentent à 7 % d’ici à la fin de l’année, comme le recommande l’OCDE, la question se posera alors pour la BCE de savoir «si nous allons aussi augmenter les taux», a déclaré M. Welteke au journal. Un tel resserrement monétaire américain «implique un nouvel afflux de capital vers les USA avec des répercussions sur l’euro», a justifié le chef de la Buba. Nombre d’analystes estiment toutefois que la BCE veut éviter de passer pour suiviste par rapport à la Fed, et qu’elle ne relèvera donc pas ses taux avant juin. Mais nombre d’entre eux estiment que son principal taux directeur, à 3,75 % depuis le 27 avril, va monter progressivement à 4,5 % dans le courant de l’année. Certains analystes doutent toutefois de l’efficacité d’une hausse des taux sur la faiblesse de l’euro. «Pour que son geste ait un impact sur le taux de change de l’euro, il faudrait que la BCE relève d’emblée ses taux d’un point», ce qui est exclu, estime Michael Schubert, analyste à la Commerzbank. «Le différentiel de croissance entre les États-Unis et l’Europe ne va pas se résorber dans les mois qui viennent, on peut donc s’attendre à ce que la monnaie unique atteigne de nouveaux planchers», quoi que fasse la BCE, a-t-il ajouté. Reste alors à la BCE l’arme de l’intervention sur le marché des changes, souligne Eckard Schulte, de Bank Industrial of Japan à Francfort, même si une opération concertée avec la Fed reste très peu probable. «La BCE et la Banque du Japon pourraient le faire ensemble et arriver à un résultat», a estimé M. Schulte. La prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE aura lieu le 25 mai. Elle ne sera pas suivie d’une conférence de presse.
La Banque centrale européenne pourrait relever ses taux plus vite que prévu pour éviter que le resserrement monétaire américain n’augmente les risques d’inflation dans la zone euro via une dégringolade de l’euro face au dollar, estimaient hier des analystes. «Il est clair que la dernière hausse des taux américains a augmenté la pression sur la BCE, étant donné la faiblesse et...
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