Actualités - CHRONOLOGIE
Cannes - Lever de rideau aujourd'hui Art, paillettes et business au Marché du film
le 10 mai 2000 à 00h00
Le festival de Cannes, qui débute aujourd’hui mercredi, ce n’est pas seulement de l’art et des paillettes, c’est aussi le plus grand marché de films du monde, le MIF, avec pour l’an 2000 quelque 6 000 participants, plus de 1 100 projections et 1 800 films proposés à la vente. Et, depuis trois ans, alors que l’arrivée du numérique et de l’internet promet de bouleverser le cinéma du troisième millénaire autant que l’arrivée du parlant, c’est aussi un rendez-vous où l’on fait le point sur les nouvelles technologies dans le cadre du Mitic, le Marché international des technologies et de l’innovation du cinéma. Pour sa 41e édition, le MIF s’installe dans le bâtiment flambant neuf du Riviera, construit à côté du Palais du festival, sur 8 000 mètres carrés avec huit nouvelles salles de projection. «Des petits bijoux avec un niveau de qualité optique et sonore extraordinaire», dit avec fierté Jérôme Paillard, le directeur du MIF. «Ce sont de vrais salles de projection, pas comme dans d’autres marchés où, malheureusement, on prend des salles de conférences où on met des sièges et un écran». Ce centre d’affaires, d’un coût de 180 millions de francs, a attiré nombre de grosses sociétés de ventes internationales, qui occupaient jusque-là les suites des grands hôtels, ou d’autres qui étaient confinées dans les entrailles du palais, avec les incontournables vendeurs spécialisés dans le X. «C’est très international», dit le directeur du MIF. «Il y a les poids lourds de la vente en France, mais on a aussi des Américains, des Australiens, des Japonais, tous les Allemands, pas mal d’Italiens, pas mal d’Anglais, pratiquement tous les Espagnols...» Retour des Asiatiques Pour l’an 2000, Jérôme Paillard note un «retour très significatif des Asiatiques et en particulier des Japonais qui représentent presque 11 % des acheteurs, juste derrière les Américains». Le MIF est, selon son directeur, «le premier marché au monde, que ce soit en nombre de projections ou de participants (6 000) auxquels il faut ajouter tous les professionnels qui sont là sans être inscrits, soit 1 000 à 2 000 de plus». Au Riviera, le gros producteur Havane à la bouche pourra croiser le Jean-Luc Godard de demain qui débarque avec ses bobines sous le bras et dort dans un camping. En termes de volume d’affaires, Jérôme Paillard hésite à donner des chiffres «faute de statistiques précises : c’est entre 2,3 ou 4 milliards de francs». À titre d’exemple, il cite Studio Canal qui réalise 40 % de son chiffre d’affaires annuel à Cannes. «Chaque marché a ses caractéristiques, le Mifed à Milan est plus porté sur les séries B, les films d’action et les ventes télé, l’AFM à Santa Monica (Californie) est plus important pour les ventes intra-US. Cannes est le festival le plus international, selon son directeur, le Mifed est assez tourné vers l’Asie, l’AFM est plus tourné vers l’Amérique latine, Berlin est très européen». Au total, 1 800 films sont en vente au marché. «Six cents sont déjà terminés, précise Jérôme Paillard, et un peu plus de mille en sont à différents stades, projet (scénario, casting), production ou post-production». Sur ce nombre, il est difficile de dire ceux qui font l’objet de transactions, car «il y a tout un processus qui prend du temps : on prépare le terrain, on sensibilise les acheteurs, on se reparle de mois en mois à chaque marché. Plus le film est gros, plus les négociations se font en amont», souligne Jérôme Paillard.
Le festival de Cannes, qui débute aujourd’hui mercredi, ce n’est pas seulement de l’art et des paillettes, c’est aussi le plus grand marché de films du monde, le MIF, avec pour l’an 2000 quelque 6 000 participants, plus de 1 100 projections et 1 800 films proposés à la vente. Et, depuis trois ans, alors que l’arrivée du numérique et de l’internet promet de bouleverser le...
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