Actualités - CHRONOLOGIE
Russie - Les vétérans de la Deuxième Guerre mondiale défilent sur la place Rouge Poutine fête la Victoire de 1945, en promettant démocratie et liberté (photo)
le 10 mai 2000 à 00h00
Le président russe Vladimir Poutine a présidé hier sur la place Rouge à Moscou les cérémonies de la victoire de 1945 et promis de lever haut «l’étendard russe de la démocratie et de la liberté», devant des vétérans arborant fièrement leurs décorations soviétiques. Installé sur une petite tribune devant le mausolée de Lénine, faisant face à des anciens combattants et des unités d’active rangés en carré, M. Poutine a prononcé un discours patriotique et teinté d’accents soviétiques. Des accents que son prédécesseur Boris Eltsine, assis à ses côtés, avait évités avec application durant ses deux mandats présidentiels. «Nous avons pris l’habitude de la victoire. Cette habitude coule dans nos veines (...) Elle aidera notre génération à construire un pays fort et puissant et à lever haut l’étendard russe de la démocratie et de la liberté», a déclaré M. Poutine. Rappelant que l’ensemble des républiques soviétiques avaient participé à la victoire sur l’Allemagne nazie, il y a associé ces «peuples frères» car «tous ensemble nous avons su défendre notre grande patrie soviétique». «Cinquante-cinq ans, c’est long, mais notre pays n’a rien oublié de cette guerre, des privations, de la faim, des bombardements, du nombre de victimes : c’est une douleur éternelle et il est de notre devoir sacré de respecter la mémoire de nos pères», a-t-il dit. Après le discours du président, le défilé proprement dit a débuté. Contrairement aux années soviétiques, où la fête de la victoire était celle de l’Armée rouge qui en profitait pour présenter toute sorte de matériel militaire sous des déluges d’étoffe rouge, seuls les hommes ont défilé hier au son de la fanfare. Dans les tribunes, le long du mur du Kremlin, des milliers de personnes, dont de nombreux vétérans, étaient venues avec des fleurs du rouge de la victoire. «Je revis, je retrouve la nouvelle Russie, une Russie forte», lâche un ancien combattant préférant ne pas donner son nom. Plus loin, la poitrine bardée de médailles, Nikolaï Orlov ne cache pas sa fierté. L’œil clair et le verbe facile, cet ancien combattant de 78 ans a été très grièvement blessé à trois reprises durant la Seconde Guerre mondiale, notamment aux jambes. L’une a dû être amputée et remplacée par une prothèse, l’autre a pu être sauvée. «Ce matin, ma femme m’a demandé “mais où tu te traînes encore ?”. Mais moi, j’ai survécu à Stalingrad, Moscou et Koursk, alors je peux quand même aller au défilé !», lance-t-il en s’esclaffant. Les Russes fêtent la capitulation allemande le 9 mai parce que les Soviétiques avaient organisé leur propre cérémonie de signature après celle des Alliés occidentaux la veille. Tandis que les bataillons défilent sur les pavés de la place Rouge en direction de la cathédrale Basile le Bienheureux, des «Bravos les vétérans» fusent depuis les tribunes sous les applaudissements. Après le défilé, des communistes se sont rassemblés non loin, sur la place Loubianka, devant le siège des services secrets russes (FSB, ex-KGB) pour une manifestation de nostalgie du régime soviétique. La victoire est «l’œuvre des légendaires commandants (militaires soviétiques) et de Staline», a déclaré le chef du Parti communiste, Guennadi Ziouganov. Selon les chiffres officiels, 27 millions de Soviétiques ont péri lors de la Deuxième Guerre mondiale, que les Russes appellent la Deuxième grande guerre patriotique (1941-1945), la première étant celle contre les armées napoléoniennes en 1812. Certains historiens estiment cependant que ces chiffres ont été exagérés afin de dissimuler dans les études démographiques les millions de morts des purges staliniennes dans les années qui ont précédé et suivi la guerre.
Le président russe Vladimir Poutine a présidé hier sur la place Rouge à Moscou les cérémonies de la victoire de 1945 et promis de lever haut «l’étendard russe de la démocratie et de la liberté», devant des vétérans arborant fièrement leurs décorations soviétiques. Installé sur une petite tribune devant le mausolée de Lénine, faisant face à des anciens combattants et des...
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