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Actualités - CHRONOLOGIE

Union européenne La BCE va se préoccuper de l'euro mais n'augmentera pas ses taux

La Banque centrale européenne (BCE) devrait laisser ses taux inchangés demain mais elle va devoir trouver une riposte convaincante pour empêcher les marchés des changes de continuer à solder l’euro. Wim Duisenberg donnera sans doute l’une des plus difficiles conférences de presse de sa jeune carrière de président de la BCE, dans la foulée de la réunion du conseil des gouverneurs à Francfort. Pour nombre d’experts, la BCE est dans une impasse. Un relèvement de ses taux n’attirerait guère les investisseurs vers l’euro puisque la Réserve fédérale américaine doit augmenter les siens très prochainement. Par ailleurs, une intervention solitaire sur les marchés des changes serait sans beaucoup d’effet et les Américains ne semblent pas près à une action concertée, ce qui serait la seule solution réellement efficace, comme l’a reconnu hier Klaus-Dieter Kühbacher, membre du conseil central de la Bundesbank. «Nous avons l’impression que les opinions négatives sont majoritaires (sur le marché) en ce moment et, dans ce cas, une intervention serait de l’argent jeté par la fenêtre», a renchéri Jürgen Pfister, principal économiste de la Commerzbank. George Soros, l’investisseur tombeur de la livre sterling en 1992, n’est pas de l’avis de la majorité. Il juge que la BCE dispose d’assez de dollars pour intervenir efficacement. L’euro, un temps porté par des menaces d’intervention proférées la semaine passée par plusieurs responsables français, est repassé en dessous de 0,89 dollar lundi et se stabilisait à ce niveau. «Le marché commence à penser qu’à trop jouer contre l’euro, il y en a plus d’un qui risquerait de se faire prendre les doigts dans la porte en cas d’intervention massive», indique Patrick Jacq, stratégiste obligataire à la BNP. Le chancelier allemand Gerhard Schröder a une nouvelle fois pris le contrepied hier en minimisant la glissade de la monnaie unique. Elle «ne constitue en soi pas un développement qui justifie que l’on monte sur les barricades», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision RTL. La semaine dernière, le ton était pourtant nettement monté. Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France, avait affirmé que la BCE allait «aider» les marchés à comprendre que le niveau actuel de l’euro ne correspondait pas à la bonne santé économique de la zone euro. Il avait été appuyé par le Premier ministre français Lionel Jospin. Vendredi, le vice-président de la BCE, le Français Christian Noyer, qualifiait de «ridicule» la valeur actuelle de l’euro et déclarait que la BCE pourrait intervenir sur les marchés pour le soutenir si elle le «jugeait nécessaire». Mais, après le week-end, le communiqué des ministres des Finances des onze pays de la zone euro, réunis lundi à Bruxelles, a déçu les cambistes. Le texte ne fait pas allusion à une intervention, même si nombre de ministres ont ensuite souligné que l’instrument de l’intervention était à disposition. Une petite phrase distillée aussi bien par le ministre portugais, Joaquim Pina Moura, que par son homologue français, Laurent Fabius, ou allemand, Hans Eichel. Les déclarations à l’issue de la réunion mensuelle de la crème des banquiers centraux lundi à Bâle (Suisse) n’ont pas non plus impressionné. Le niveau de la monnaie européenne ne reflète pas la «bonne situation économique» de la zone euro, s’est contenté de dire le gouverneur de la Banque d’Angleterre Eddie George, tout en soulignant qu’une intervention n’avait pas été discutée.
La Banque centrale européenne (BCE) devrait laisser ses taux inchangés demain mais elle va devoir trouver une riposte convaincante pour empêcher les marchés des changes de continuer à solder l’euro. Wim Duisenberg donnera sans doute l’une des plus difficiles conférences de presse de sa jeune carrière de président de la BCE, dans la foulée de la réunion du conseil des gouverneurs à...