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Actualités - CHRONOLOGIE

UE - Paris assure à partir du 1er juillet la présidence des Quinze La France va proposer de nouvelles priorités européennes

Critiqué pour son absence de vision de l’avenir de l’Europe, le gouvernement français cherchera à convaincre mardi de son ambition, en présentant les priorités de la prochaine présidence française de l’UE. Pour ajouter le symbole aux paroles, le Premier ministre socialiste Lionel Jospin s’adressera à l’Assemblée nationale le jour même du cinquantenaire de la déclaration de Robert Schuman, ancien chef de la diplomatie française qui, en 1950, posa les bases de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). La réforme des institutions de l’UE, indispensable à l’élargissement à l’Est, constituera le passage obligé de cette présidence, qui débutera le 1er juillet. Du résultat de cette réforme dépendra en très grande partie la réussite ou l’échec de la présidence. Le sommet européen de Nice, en décembre, doit accoucher d’un nouveau traité, portant des institutions renouvelées, à même de permettre le fonctionnement d’une grande Europe. Bien que cette réforme se limite à quatre grandes questions, le gouvernement rejette les critiques et appelle ses partenaires à l’audace. «Plutôt qu’un mauvais traité de Nice, nous préférons pas de traité de Nice du tout. La France devra avoir un profil assez ferme et exigeant dans la négociation de la Conférence intergouvernementale (CIG)» de réforme des institutions, indique-t-on à Paris. «Nous avons un double malaise» face à la démarche adoptée pour cette CIG, réplique la députée centriste Anne-Marie Idrac, présidente de la section française du Mouvement européen, organisation qui regroupe des personnalités de tous les bords politiques. «Il y a un décalage entre ce qui peut apparaître comme une frilosité diplomatique et les progrès de l’idée européenne dans l’opinion publique (...) et il y a un décalage entre l’ordre du jour de la CIG et les enjeux de l’élargissement», a-t-elle déclaré à l’AFP. Cette réforme apparaît, il est vrai, plutôt fonctionnelle, même si elle sera extrêmement difficile à mener. Les positions seront difficiles à concilier, et le couple franco-allemand, en dépit des dénégations officielles, peine à retrouver son rôle de moteur de la construction européenne. Toujours aussi flou, le projet politique à long terme des Quinze ne devrait pas en sortir clarifié. Ils vont chercher à résoudre les trois questions qui n’avaient pas été réglées lors de la précédente négociation institutionnelle: extension des votes à la majorité qualifiée, nombre de membres de la Commission européenne, pondération des voix des États au sein du conseil. Ils vont aussi essayer de jeter les bases d’une «Europe à géométrie variable», jugée indispensable lorsque l’UE comptera 27 ou 30 pays, et dans laquelle tous les États n’adhéreront pas forcément à toutes les nouvelles politiques. L’élargissement de l’Union européenne est «une tâche historique» et une «chance de tourner définitivement la page de la guerre froide», a souligné la semaine dernière Lionel Jospin, au cours d’un déplacement à Budapest. Mais le gouvernement entend attaquer un autre front : celui de l’Europe des citoyens. Il veut progresser dans les domaines de la sécurité alimentaire, avec la création d’une agence européenne pour la sécurité des aliments, de la sécurité maritime et même jusqu’au dopage ou à l’argent dans le sport. Au-delà des questions européennes, le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin abordent une période politique extrêmement délicate. Contraints de cohabiter à la tête de l’Exécutif par les subtilités des institutions françaises, le président conservateur et son Premier ministre socialiste devront cogérer cette présidence et afficher l’unité de la France, à deux ans d’une élection présidentielle qui les opposera presque à coup sûr.
Critiqué pour son absence de vision de l’avenir de l’Europe, le gouvernement français cherchera à convaincre mardi de son ambition, en présentant les priorités de la prochaine présidence française de l’UE. Pour ajouter le symbole aux paroles, le Premier ministre socialiste Lionel Jospin s’adressera à l’Assemblée nationale le jour même du cinquantenaire de la déclaration de...