Actualités - CHRONOLOGIE
Zimbabwé - Un troisième éleveur battu à mort par les squatters noirs Les fermiers blancs en appellent à la communauté internationale
le 09 mai 2000 à 00h00
Un représentant des fermiers blancs au Zimbabwe a appelé hier la communauté internationale à réagir après le décès d’un éleveur battu à mort par des assaillants dans sa ferme au sud d’Harare. La mort d’Alan Dunn, connu pour son soutien à l’opposition, porte à trois le nombre des exploitants agricoles blancs tués depuis le début de l’occupation en février de centaines de fermes par des squatters noirs. Dans le même temps, le syndicat des fermiers blancs (CFU), qui accuse le pouvoir du président Robert Mugabe de mener une campagne de terreur contre ses membres et contre l’oppositions a annoncé une réunion d’urgence à Harare de son comité exécutif. «Il est temps que la communauté internationale réagisse contre M. Mugabe», a déclaré David Coltart, membre du CFU et responsable juridique du principal parti d’opposition, le MDC. «Des Noirs comme des Blancs sont agressés et tués au Zimbabwe», a-t-il ajouté, faisant état d’un nouveau bilan de 17 personnes tuées depuis le début de la crise des fermes en février. La majorité des victimes sont des Noirs, membres du MDC, le Mouvement pour le changement démocratique, qui bénéficie d’un large soutien et menace la mainmise sur le pouvoir du parti présidentiel, la ZANU-PF. Des élections législatives sont prévues au Zimbabwe, où la ZANU est au pouvoir depuis 20 ans, mais la date en reste incertaine. «Ce qui se déroule au Zimbabwe est une campagne de violence orchestrée», a poursuivi M. Coltart, qui a accusé le président Mugabe d’être à l’origine de ces violences. «Je n’ai aucun doute sur le fait que cette campagne est orchestrée à partir du bureau du président», a-t-il affirmé. Alan Dunn a eut le crâne fracassé et les bras cassés. Tombé dans le coma, il «est resté inconscient jusqu’à la fin. Les dommages au cerveau étaient trop étendus pour qu’il puisse rester en vie», a déclaré Malcolm Boyland, directeur de la clinique où il est mort. «Nous savions que ce n’était qu’une question de temps avant qu’un autre fermier soit tué», a déclaré le président du CFU pour la région du Matabeleland (sud-ouest), Mac Crawford. «Il y a eu de plus en plus d’intimidation et de violence», a-t-il ajouté. Selon un voisin de Dunn, Guy Watson-Smith, le fermier tué était un partisan du MDC qui défie pour la première fois en vingt ans la mainmise sur le pouvoir de la ZANU-PF, le parti de M. Mugabe. Le meurtre du fermier «montre qu’on ne peut négocier avec des bandits et des assassins», a commenté M. Coltart, dans une allusion aux négociations entre le CFU et le chef des vétérans, Chenjerai Hitler Hunzvi, qui s’était engagé à pratiquer désormais des occupations de fermes non violentes. «La ZANU-PF se rend compte que sa seule chance de gagner les élections est de continuer les intimidations, les agressions et les meurtres», a poursuivi M. Coltart. Le mouvement d’occupation des fermes – qui a touché quelque 1 200 exploitations – a été lancé juste après la défaite du président Mugabe au référendum de février prévoyant des expropriations sans compensation. La victoire du «non» a poussé l’opposition à croire à la possibilité d’une nouvelle défaite aux législatives du président Mugabe qui a fait de la réforme agraire son cheval de bataille pour la campagne.
Un représentant des fermiers blancs au Zimbabwe a appelé hier la communauté internationale à réagir après le décès d’un éleveur battu à mort par des assaillants dans sa ferme au sud d’Harare. La mort d’Alan Dunn, connu pour son soutien à l’opposition, porte à trois le nombre des exploitants agricoles blancs tués depuis le début de l’occupation en février de centaines de...
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