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Actualités - CHRONOLOGIE

Sierra Léone - Des affrontements font quelque cinq à sept tués dans la capitale Freetown plonge dans le chaos, les étrangers évacués

Freetown a plongé dans le chaos lundi : au moins cinq personnes ont été tuées par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) qui ont tiré sur une manifestation, alors que l’armée britannique s’apprêtait à évacuer les étrangers. Selon des témoignages concordants, des hommes du RUF gardant la maison de leur chef Foday Sankoh ont ouvert le feu sur une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes opposées au chef rebelle, qui scandaient : «Nous voulons la paix» et cherchaient à s’approcher du bâtiment. Les Casques bleus nigérians de garde devant la résidence «ont tiré en l’air pour tenter de se dégager, ils étaient acculés dans un coin devant la grille de la maison et alors les rebelles ont tiré dans le tas», a déclaré le député Mohammed Kallon, un des organisateurs de la manifestation. Selon une source onusienne, entre 5 et 7 personnes ont été tuées, dont un seul Casque bleu de l’Onu. Un journaliste a pu voir 4 corps dans le principal hôpital de la capitale. De source médicale, plus de 30 blessés, la plupart par balles, ont été hospitalisés. Plusieurs étaient dans un état critique. Suite à la fusillade, l’armée sierra-léonaise – théoriquement désarmée – est intervenue apparemment pour attaquer la maison de Sankoh et des tirs intermittents ont été entendus venant de la zone dans le milieu de l’après-midi. Le sort du caporal Sankoh n’était pas immédiatement connu. Selon certaines informations, non confirmées, il aurait été évacué par les Casques bleus. La capitale a été précipitée dans le chaos par ces événements. Les magasins ont tous fermé, tandis que des milliers de personnes marchaient le long des rues sous une chaleur écrasante pour regagner leurs domiciles. Des dizaines de soldats en armes sillonnaient la ville à bord de véhicules militaires et de voitures civiles visiblement réquisitionnées. Un hélicoptère de l’armée sierra-léonaise a également pu être vu volant vers l’est, où de nouveaux affrontements ont opposé dimanche Minusil et combattants du RUF. Un hélicoptère de la Minusil a quant à lui dû être abandonné aux rebelles après avoir été la cible de tirs alors qu’il effectuait une mission de ravitaillement – autorisée par le RUF – de Casques bleus encerclés à Makeni (centre). Sa mission de paix en ruines, avec 500 hommes captifs des rebelles à travers le pays, la Minusil semblait se préparer, avec l’aide des parachutistes britanniques à défendre le quartier d’Aberdeen, petite péninsule de l’ouest de la ville où sont installés le QG de la force et le plus grand hôtel de Freetown. Des renforts équipés de véhicules blindés ont été postés aux accès du quartier. 250 soldats britanniques étaient arrivés dans la matinée à l’aéroport de Lungi, séparé de la capitale par un bras de mer, pour «sécuriser» l’aéroport en vue d’une opération d’évacuation des ressortissants étrangers. Face à la dégradation de la situation, Londres a annoncé en fin d’après-midi le déclenchement effectif de l’opération, tandis que des hélicoptères gros porteurs Chinook effectuaient des rotations entre l’aéroport et le quartier général de la mission des Nations unies, la Minusil. Les États-Unis se sont déclarés lundi prêts à apporter une aide logistique pour renforcer la Minusil, mais n’entendent pas s’engager davantage dans le bourbier sierra-léonais, excluant tout envoi de troupes au sol pour venir en aide aux 8 700 Casques bleus présents dans le pays. L’Onu à New York pour sa part plaçait lundi ses espoirs dans un sommet prévu mardi à Abuja de neuf dirigeants d’Afrique de l’Ouest pour convaincre Foday Sankoh de respecter l’accord de paix, qu’il a signé à Lomé en juillet dernier avec le président Ahmad Tejan Kabbah. «La question est de savoir si nous pouvons travailler avec Sankoh», a déclaré le porte-parole de l’Onu Fred Eckhard, ajoutant : «Si l’accord de paix est enterré, nous n’avons plus de mandat».
Freetown a plongé dans le chaos lundi : au moins cinq personnes ont été tuées par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) qui ont tiré sur une manifestation, alors que l’armée britannique s’apprêtait à évacuer les étrangers. Selon des témoignages concordants, des hommes du RUF gardant la maison de leur chef Foday Sankoh ont ouvert le feu sur une manifestation de plusieurs...