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Actualités - CHRONOLOGIE

Egypte - Un festin d'algues crée la polémique et provoque la colère des islamistes Manifestation d'étudiants : une cinquantaine de blessés et 20 arrestations

Une cinquantaine d’étudiants ont été blessés hier à l’université islamique d’al-Azhar au Caire et vingt autres ont été arrêtés lors d’une manifestation de protestation contre le roman d’un écrivain syrien, jugé blasphématoire. Parmi la cinquantaine de blessés, cinq étudiants l’ont été grièvement par des balles en caoutchouc et plus d’une quarantaine d’autres souffrent d’intoxications provoquées par les tirs de grenades lacrymogènes, selon un responsable des services d’ambulance, qui a requis l’anonymat. Les blessés ont été transportés vers un hôpital proche de la cité universitaire, dans la banlieue de Médinat Nasr (nord-est du Caire). Vingt étudiants ont par ailleurs été arrêtés, selon une source policière qui n’a pas donné d’autres précisions. Les étudiants, au nombre de plusieurs milliers, manifestaient contre un roman de l’écrivain syrien Haïdar Haïdar, Festin des algues de mer, qu’ils accusent de présenter le prophète comme un «coureur de jupons» et d’injurier le Coran. Le roman, écrit il y a une quinzaine d’années, a été édité il y a deux mois par le ministère de la Culture, dans le cadre d’une série de rééditions. La manifestation a pris fin vers 15h00 locales (12h00 GMT), mais les forces de l’ordre ont maintenu leur présence dans l’après-midi dans le quartier de l’université, un vaste complexe regroupant des facultés de toutes disciplines, dont des facultés d’enseignement théologique, et accueillant 195 000 étudiants. Les étudiants avaient manifesté une première fois dans la nuit de dimanche à lundi, dans le périmètre universitaire et dans les rues proches, et trois policiers avaient été blessés par des jets de pierre. Les étudiants, qui criaient «O Islam, nous sacrifions notre sang et notre âme pour toi», ont réclamé également le départ du ministre de la Culture Farouk Hosni. «La police a lancé des gaz lacrymogènes pour empêcher les étudiantes de se joindre à la manifestation», a déclaré l’un des manifestants, Sayyed Mohammed Ali, président de l’Union des étudiants de la faculté de commerce. «La police est ensuite entrée dans notre cité et a tiré des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes contre nous alors que notre manifestation était pacifique», a ajouté l’étudiant. L’université religieuse d’al-Azhar n’est pas mixte. Hommes et femmes fréquentent des facultés et des cités séparées. Le recteur de l’université d’al-Azhar, Ahmad Omar Hachem, s’était rendu dans la nuit auprès des manifestants et leur avait assuré que le gouvernement avait décidé de retirer le roman des librairies. Les manifestants protestaient aussi contre la position du ministre de la Culture qui a défendu le roman, après l’avoir dans un premier temps dénoncé dans des déclarations publiées par la presse égyptienne. Le ministre avait annoncé le 30 avril le retrait du livre et la mise en place d’une commission d’enquête sur les circonstances de sa publication. Dimanche, il a indiqué que l’ouvrage resterait en vente, précisant que la commission «n’est pas chargée d’enquêter, mais de présenter au public une explication réelle sur le contenu du roman».
Une cinquantaine d’étudiants ont été blessés hier à l’université islamique d’al-Azhar au Caire et vingt autres ont été arrêtés lors d’une manifestation de protestation contre le roman d’un écrivain syrien, jugé blasphématoire. Parmi la cinquantaine de blessés, cinq étudiants l’ont été grièvement par des balles en caoutchouc et plus d’une quarantaine d’autres...