Actualités - CHRONOLOGIE
Finances L'Asie de l'Est, Japon et Chine en tête, va se doter d'une défense monétaire
le 09 mai 2000 à 00h00
L’Asie de l’Est, Japon et Chine en tête, a décidé de mettre en place un mécanisme de défense monétaire, pour la première fois commun à toute la région et fondé sur des accords mobilisant plusieurs dizaines de milliards de dollars, afin de se protéger de crises financières comme celle de 1997. Le principe en avait été proposé récemment par le Japon aux 10 pays de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) ainsi qu’à la Chine et la Corée du Sud. Il a été entériné comme prévu samedi dernier par les ministres des Finances de cette ASEAN +3 en marge de la réunion annuelle de la Banque asiatique de développement (ADB) à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Ce mécanisme repose sur un accord dit de «swaps», qui permet aux banques centrales de s’échanger des blocs de devises en cas d’attaques sur la monnaie de l’une d’entre elles, et ce à d’éventuelles fins d’interventions sur les marchés. Si un tel mécanisme existait déjà entre certains pays de l’ASEAN, il était limité à quelques centaines de millions de dollars et ne couvrait pas toute la région. Cette fois, il liera non seulement l’ensemble de l’ASEAN (Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam), mais aussi ses trois principaux partenaires asiatiques, le Japon, la Corée du Sud et la Chine, selon un communiqué officiel. Ce pacte – baptisé «initiative de Chiang Mai» – doit aussi permettre aux 13 pays membres d’échanger des informations sur les marchés des changes et d’instaurer un mécanisme de surveillance pour prévenir les crises financières. Ainsi, le groupe de l’ASEAN +3 s’efforcera d’échanger des données «cohérentes et opportunes» sur les mouvements de capitaux, a précisé le communiqué des ministres. L’effondrement du baht thaïlandais le 2 juillet 1997 avait déclenché par contagion une violente tempête monétaire en Asie orientale, amplifiée par le retrait brutal des capitaux étrangers investis dans la région. Les détails techniques n’ont pas encore été finalisés, ni les conditions et la date de mise en place de l’accord. Le grand argentier japonais, Kiichi Miyazawa, a néanmoins qualifié «l’initiative de Chiang Mai» de «très significative». Elle pourrait en théorie déboucher à terme sur une sorte de Fonds monétaire asiatique (FMA), création qui serait autant politique que financière, notent des analystes. Le Japon avait déjà proposé la création d’un FMA en septembre 1997, en pleine crise, mais l’idée avait été combattue par les États-Unis et les autres grands pays du G-7 pour qui une telle structure affaiblirait l’action du Fonds monétaire international. Toutefois, les délégués japonais à Chiang Mai soulignaient samedi que l’accord ne cherche en rien à contrecarrer le FMI et qu’il ne s’agit pas de ressusciter la proposition «mort-née» de 1997. «Nous n’en sommes encore qu’au commencement. Ce qui est important, c’est que cela ne va pas s’arrêter là», a assuré pour sa part le chef de la délégation malaisienne.
L’Asie de l’Est, Japon et Chine en tête, a décidé de mettre en place un mécanisme de défense monétaire, pour la première fois commun à toute la région et fondé sur des accords mobilisant plusieurs dizaines de milliards de dollars, afin de se protéger de crises financières comme celle de 1997. Le principe en avait été proposé récemment par le Japon aux 10 pays de...
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