Actualités - CHRONOLOGIE
Union européenne - Les ministres des Finances préoccupés par la baisse de la monnaie unique L'euro en mal d'intervention
le 09 mai 2000 à 00h00
L’euro est retombé hier sous 0,90 dollar, affaibli par la mollesse des ministres des Finances de la zone euro qui n’ont pas évoqué d’intervention contrairement aux attentes du marché. Les ministres réunis au sein de l’Euro-11 ont exprimé leur «préoccupation commune» quant au niveau actuel de l’euro, dans une déclaration qui n’a toutefois même pas indirectement mentionné une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir sa monnaie face au dollar. L’euro a immédiatement replongé sous 0,90 dollar, seuil péniblement repassé vendredi avec des spéculations sur une intervention de la BCE ravivées par un communiqué exceptionnel de son président Wim Duisenberg. Ce dernier s’était adressé directement aux citoyens de la zone euro pour leur promettre une monnaie forte. «Les marchés sont déçus, car le moment était propice à une intervention vu les récentes performances de l’euro», note Audrey Childe-Freeman économiste à la Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC) à Londres. Les responsables européens «auraient peut-être dû saisir l’occasion», ajoute-t-elle, d’autant que la BCE a doublé hier ses réserves disponibles, à 89 milliards d’euros. «Il est assez surprenant que (les responsables européens) aient autant favorisé les attentes pour finalement en faire aussi peu», renchérit Michael Metcalfe, économiste à NatWest GFM à Londres. «Ils se sont au moins exprimés, mais il faudrait autre chose que des mots». Le spectre d’une intervention effraie néanmoins toujours les marchés, ce qui soutient l’euro juste au-dessus de 0,89 dollar. Les ministres des Finances portugais et français ont évoqué hier dans les mêmes termes cet instrument «qui existe et qui est disponible». Le président de la Bundesbank Ernst Welteke avait auparavant souligné dans un entretien au quotidien allemand Die Welt que «des interventions ne sont jamais exclues. Mais elle sont accompagnées de risques importants». «Je suis quasiment certain qu’il y aura des mesures significatives pour protéger la valeur de l’euro», pense Jonathan Chapman, stratégiste sur les changes à Standard Chartered, qui table sur une intervention au cas où l’euro tombe à 0,8865 dollar. Les analystes attendent les commentaires de la BCE jeudi lors de sa prochaine réunion, qui devrait selon eux maintenir les taux déjà relevés d’un quart de point le 27 avril. Mais ils se montrent sceptiques sur les chances de succès d’une intervention en solo. «Il est clair que pour avoir 100 % de chance de réussite, il faudrait l’appui du Japon, ce qui serait possible, mais surtout celui des États-Unis, ce qui est plus improbable» note Audrey Childe-Freeman. Il semble en effet plus probable que la Banque centrale japonaise accepte d’aider la BCE alors que la faiblesse de l’euro met à mal le redressement économique du Japon en renchérissant le coût de ses exportations dans la zone euro. En revanche, «les États-Unis sont moins concernés par la chute de l’euro, cela augmente le montant du déficit commercial vers l’Europe, mais ce n’est pas catastrophique pour leur économie, en pleine forme», explique Audrey Childe-Freeman. Certains experts notent aussi que contrairement aux années 80, une intervention concertée coûterait très cher en raison de l’augmentation des capitaux circulant dans le monde. Le marché des changes brasse quelque 1 500 milliards de dollars par jour.
L’euro est retombé hier sous 0,90 dollar, affaibli par la mollesse des ministres des Finances de la zone euro qui n’ont pas évoqué d’intervention contrairement aux attentes du marché. Les ministres réunis au sein de l’Euro-11 ont exprimé leur «préoccupation commune» quant au niveau actuel de l’euro, dans une déclaration qui n’a toutefois même pas indirectement mentionné...
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