Livre - Le gouverneur de la Banque centrale se veut rassurant Salamé : la situation est sous le contrôle de la BDL

Le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, a affirmé hier qu’il entendait poursuivre sa politique de stabilisation de la monnaie nationale, soumise à des pressions limitées liées au retrait israélien du Liban-Sud. «Nous assistons sur le marché des changes à des réactions ponctuelles liées à la question du retrait israélien. Il n’existe pas de renversement de tendance, preuve en est : nous avons maintenu à 20 % le taux de réescompte des Bons du Trésor en livres libanaises et nous n’avons pas l’intention de l’augmenter», a-t-il déclaré à l’AFP. Selon M. Salamé, «la situation est sous le contrôle de la BDL qui intervient pour combler le déficit entre la demande, qui a augmenté, et une offre, qui existe toujours». Fidèle à la politique qu’il suit depuis sa nomination il y a sept ans, M. Salamé n’a pas dévoilé le montant de dollars vendu par la BDL depuis la mi-avril, lorsque les premières pressions sur la livre sont apparues. «Nous ne déclarons pas nos chiffres dans les deux sens, qu’on soit acheteur ou vendeur, comme nous n’avons pas pris l’habitude de révéler le montant de nos réserves nettes», a-t-il dit. Du fait de l’augmentation de la demande sur le billet vert, un dollar a été échangé lundi à 1 514 LL, au haut de la fourchette de fluctuation fixée depuis le 9 septembre 1999, alors que début avril, il était échangé à 1 501 LL, au bas de cette fourchette. Le bilan des avoirs en devises étrangères de la Banque centrale montre qu’ils ont baissé, passant de 7,25 milliards de dollars à la mi-avril à 7,17 milliards aujourd’hui. M. Salamé soutient à ce propos que «le différentiel ne représente nullement le volume de l’intervention de la BDL sur le marché des changes, car le chiffre publié englobe les dépôts bancaires en devises auprès de la BDL, ainsi que les variations des taux de change des différentes devises de son panier». Selon des sources bancaires, la Banque centrale a vendu près de 200 millions de dollars ces trois dernières semaines de ses réserves nettes, qui se montent à environ cinq milliards de dollars, pour satisfaire la demande en dollars. Le gouverneur de la Banque centrale a en outre indiqué qu’il n’aura pas recours à la hausse des taux d’intérêt servis sur la monnaie nationale, «car nous allons au contraire maintenir des taux stables au vu de la conjoncture». Sous l’impulsion de la BDL, les taux d’intérêt ont baissé de 3 à 4 points au cours des 12 derniers mois pour se stabiliser à 13 % sur les bons sur un an et à 14 % sur ceux de deux ans.