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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie - Un nouveau président partisan des réformes démocratiques Le juge Ahmet Necdet Sezer succède à Demirel

Le chef de la Cour constitutionnelle Ahmet Necdet Sezer, partisan résolu de réformes pour une démocratisation, a été élu hier président par le Parlement, un atout pour la Turquie dans sa marche vers l’Union européenne (UE). M. Sezer, 59 ans, a recueilli 330 suffrages, dépassant largement la majorité absolue de 276 voix sur les 550 députés requise pour être élu, a annoncé le vice-président du Parlement Ali Iliksoy. Son élection pour un mandat unique de sept ans était acquise au vu de ses résultats des deux premiers tours, où il avait décroché 281 puis 314 voix, mais pas la majorité des deux tiers nécessaire lors de ces premiers scrutins. Son plus proche adversaire parmi les quatre autres candidats en lice, tous députés, Nevzat Yalcintas, du Parti islamiste de la vertu (Fazilet), a obtenu 113 voix. Sitôt élu par le Parlement, M. Sezer a souligné les lacunes de la Turquie en matière de démocratie et indiqué qu’il préserverait «sans faille» les principes laïcs qui fondent l’État turc. «Dans la vie politique et sociale en Turquie, la démocratie n’est pas suffisamment développée et n’est pas ancrée dans les traditions», a-t-il dit. «La démocratie et les valeurs démocratiques doivent être instaurées dans notre système conformément au principe de l’État de droit», a-t-il précisé. M. Sezer a ajouté qu’il préserverait «sans faille» la laïcité, «principe fondamental de la démocratie» et l’une des bases de l’État turc. M. Sezer, un juriste respecté, a été proposé par le Premier ministre Bulent Ecevit, qui a obtenu l’accord de ses deux partenaires au gouvernement : Mesut Yilmaz, chef de l’ANAP, et Devlet Bahceli, du Parti de l’action nationaliste (MHP, extrême droite). Puis il a rallié à lui les chefs des deux partis de l’opposition représentés au Parlement : Recai Kutan, du Fazilet, et Tansu Ciller, du DYP. «Nous avons surmonté avec grand succès un test démocratique et réalisé un compromis politique sans précédent», a déclaré M. Ecevit à l’issue du vote. L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a immédiatement réagi à son élection en demandant à M. Sezer de «prendre des mesures immédiates pour élargir la liberté d’expression en Turquie». «La Turquie a une chance de faire de réels progrès dans le domaine des droits de l’homme avec ce nouveau président», souligne l’organisation basée à New York dans un communiqué reçu à Ankara, espérant qu’il traduise ses propos en actes une fois président. Sur les neuf présidents qu’a connus la Turquie depuis sa création en 1923 par Mustafa Kemal Ataturk, M. Sezer est le seul à n’être ni un militaire ni un politicien et le premier juriste de formation. Il a accédé à la notoriété publique par un discours en 1999 à l’occasion de l’anniversaire de la Cour constitutionnelle, dans lequel il proclamait la nécessité de réformer la Constitution et de se conformer aux normes universelles du droit. La loi fondamentale a été rédigée en 1982 sous le contrôle des auteurs du coup d’État militaire de septembre 1980 et fait l’objet de vives critiques. Quelques mois plus tard, la Turquie décrochait le statut de candidat à l’Union européenne (UE) à Helsinki, ce qui la met en demeure d’améliorer son bilan en matière de respect des droits de l’homme en vue de l’ouverture de négociations d’adhésion. «M. Sezer peut remédier aux lacunes de la Turquie en matière de démocratie et des droits de l’homme» dans son «long chemin» pour adhérer à l’UE, estimait vendredi l’éditorialiste du journal libéral Milliyet. Le mandat du président Suleyman Demirel, 75 ans, expire le 16 mai. La passation de pouvoirs et la prestation de serment du nouveau président doivent se faire ce jour-là.
Le chef de la Cour constitutionnelle Ahmet Necdet Sezer, partisan résolu de réformes pour une démocratisation, a été élu hier président par le Parlement, un atout pour la Turquie dans sa marche vers l’Union européenne (UE). M. Sezer, 59 ans, a recueilli 330 suffrages, dépassant largement la majorité absolue de 276 voix sur les 550 députés requise pour être élu, a annoncé le...