Actualités - CHRONOLOGIE
Philippines - Le négociateur de Manille a perdu le contact avec les ravisseurs Situation toujours bloquée pour les otages de l'île de Jolo (photo)
le 06 mai 2000 à 00h00
La situation est toujours bloquée aux Philippines pour les 21 otages, dont 10 touristes, aux mains des rebelles islamistes d’Abu Sayyaf, le négociateur chargé par Manille d’obtenir leur libération ayant déclaré hier qu’il avait perdu le contact avec les ravisseurs. Certains des otages européens ont été aperçus hier, avec leurs ravisseurs, par un milicien philippin dans un village reculé du sud des Philippines, et le médecin qui a examiné les captifs lundi a annoncé qu’une nouvelle tentative de ravitaillement aurait lieu aujourd’hui. «J’ai vu plusieurs Blancs, mais je ne saurais pas dire combien», a déclaré à Hadji, Asjada Abdu, chef de l’unité de milice locale. «Les otages se trouvaient à l’extérieur de cinq cabanes au bord d’un ruisseau dans le village de Lumping», a-t-il ajouté. Lumping se trouve aux pieds du mont Dao, dans l’île de Jolo, à sept kilomètres de l’emplacement de l’ancien camp où les otages avaient été détenus. Le milicien a indiqué cet endroit aux soldats philippins qui ont resserré leur dispositif d’encerclement des rebelles. «Les forces gouvernementales sont proches des lieux où les prisonniers sont gardés. Nous sommes en train de cerner la zone», a dit hier le colonel Candido Casimiro, chef de la police du groupe des îles Sulu où se situe Jolo. «Le mouvement n’a pas pour objectif une opération de secours», mais d’empêcher l’arrivée de renforts destinés au groupe de militants d’Abu Sayyaf, a-t-il assuré. Le colonel Casimiro a confirmé que les maquisards s’étaient divisés en cinq unités sous la pression accrue de l’armée. Le négociateur mandaté par Manille, Nur Misuari, a demandé aux autorités de ne pas laisser les soldats approcher les rebelles du groupe Abu Sayyaf, «car cela peut mettre en danger la vie des otages». Le groupe des otages se compose de neuf Malaisiens, trois Allemands, un couple de Français, deux Finlandais, un couple de Sud-Africains, la jeune Libanaise Marie Michel Moarbès et deux Philippins. Ils ont été enlevés, il y a 13 jours, par un commando d’Abu Sayyaf, le dimanche de Pâques, sur l’île touristique de Sipadan, en Malaisie, et emmenés dans le sud des Philippines. Deux cartons de vivres, contenant chacun 12 boîtes de rations alimentaires et des médicaments, ont été préparés en vue d’être délivrés à ces otages, qui souffrent beaucoup de la faim et de la soif, a dit Mme Nelsa Amin, médecin qui les a examinés, précisant, qu’ils devraient leur permettre de se nourrir pendant deux jours. Mme Amin nourrit de nombreuses craintes concernant le Français Stéphane Loisy, qui souffre, de façon très douloureuse, d’une grave infection urinaire, et l’Allemande Renate Wallert, qui est atteinte de problèmes cardiaques et d’hypertension. Lundi, date de son dernier contact avec les otages, le médecin leur avait remis de quoi se soigner, notamment une centaine de tablettes pour l’hypertension à Mme Wallert. Les otages ont toutefois été déplacés et des médicaments abandonnés à la hâte ont été retrouvés par l’armée. «Mais je leur ai dit de prendre leurs médicaments avec eux partout où ils allaient», a-t-elle néanmoins déclaré, se disant confiante sur les quantités qu’elle avait apportées. Tous les otages souffrent de la faim et de la soif, à tel point qu’ils avaient bu lundi dernier les poches de solution saline, normalement destinée à des transfusions, a raconté Mme Amin. Elle a aussi fait état de sa crainte de se rendre parmi les guérilleros du groupe Abu Sayyaf qu’elle a décrits comme très jeunes pour la plupart. Elle a estimé qu’ils étaient 300 au moment de sa visite. Enfin le ministère finlandais des Affaires étrangères a annoncé la mise en place aux Philippines d’une cellule de crise finno-franco-allemande pour contribuer à un dénouement pacifique de cette affaire. L’émissaire finlandais Holger Rotkirch devait rencontrer à Manille ses homologues français et allemand déjà arrivés sur place.
La situation est toujours bloquée aux Philippines pour les 21 otages, dont 10 touristes, aux mains des rebelles islamistes d’Abu Sayyaf, le négociateur chargé par Manille d’obtenir leur libération ayant déclaré hier qu’il avait perdu le contact avec les ravisseurs. Certains des otages européens ont été aperçus hier, avec leurs ravisseurs, par un milicien philippin dans un village...
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