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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Lecture des noms des 270 victimes de l'attentat de la Pan Am Un silence de mort s'abat sur le procès Lockerbie

Un silence glacial s’est abattu hier sur la salle d’audience du procès des deux Libyens accusés de l’attentat de Lockerbie, à la lecture des noms des 270 victimes de cet acte, l’un des plus meurtriers de l’histoire du terrorisme. Auparavant, la piste d’une responsabilité palestinienne avait été de nouveau évoquée par la défense d’Abdel Basset Ali al-Megrahi et al-Amine Khalifa Fhimah.. Les deux hommes sont jugés depuis mercredi par une cour écossaise siégeant au Camp Zeist (centre des Pays-Bas). Ils sont accusés d’avoir provoqué le 21 décembre 1988 l’explosion en vol d’un Boeing 747 de la PanAm au-dessus du village écossais de Lockerbie. D’une voix solennelle, l’un des responsables de l’accusation, Alastair Campbell, a égrené hier la liste alphabétique des 243 passagers du vol PAA 103 Londres-New York, décédés dans la tragédie. Il a ensuite cité les noms des 16 membres de l’équipage de l’appareil, avant de terminer par ceux des 11 habitants de Lockerbie, qui résidaient tous dans la même rue du village, Sherwood Crescent, au-dessus de laquelle l’avion s’était désintégré. Seuls une vingtaine de proches des victimes ont assisté à cette évocation douloureuse. «Il a fallu trois quarts d’heure pour en arriver au nom de ma fille. Beaucoup des proches des autres noms sont devenus de bons amis. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est l’une des rares bonnes choses sorties de tout cela», a réagi Jim Swire, représentant des familles de victimes britanniques et qui a perdu sa fille Flora, 23 ans, dans l’attentat. «J’ai tendu le cou pour voir si je pouvais déceler une réaction de la part des accusés. Je voyais mal. Ils paraissaient impassibles. Parcourir une nouvelle fois cette liste n’était pas facile», a déclaré Daniel Cohen, un Américain dont la fille Theodora, 24 ans, est aussi décédée à Lockerbie. Abdel Basset Ali al-Megrahi, 48 ans, et al-Amine Khalifa Fhimah, 44 ans, sont accusés par la justice écossaise d’avoir fabriqué à Malte la bombe fatale au Boeing de la PanAm, avant de la dissimuler dans une valise routée sur Francfort (Allemagne) puis Londres, d’où elle avait été embarquée sur le vol. Les deux hommes, qui comparaissent depuis mercredi, plaident non coupables. Hier, leurs défenseurs ont de nouveau mis en cause la responsabilité du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP-CG) d’Ahmed Jibril dans l’attentat de Lockerbie. En réponse à une question de William Taylor, l’avocat d’Abdel Basset Ali al-Megrahi, Gordon Ferrie, un ancien policier chargé des premières investigations après l’explosion du Boeing, a reconnu que l’enquête s’était d’abord concentrée sur cette organisation. Dès l’ouverture du procès, mercredi, la défense des deux accusés avait fait part de son intention d’incriminer le FPLP-CG ainsi que le Front de lutte populaire palestinien (FLPP). Les deux organisations ont catégoriquement démenti jeudi toute implication dans l’attentat. M. Ferrie a précisé qu’il avait eu connaissance d’un certain nombre d’arrestations de membres du FPLP-CG en Allemagne en octobre 1988 et de la saisie d’armes, d’explosifs et de matériels pouvant servir à fabriquer des bombes. Le policier écossais s’était également rendu à deux reprises à Rome pour enquêter sur un incident à bord d’un vol de la compagnie aérienne israélienne El Al, assurant la liaison Rome-Tel-Aviv, le 16 août 1972. Un paquet avait explosé à bord mais, placé dans un compartiment à l’épreuve des bombes, avait seulement blessé quelques passagers. Trois hommes, dont un certain Marwan Khreesat, avaient été condamnés par contumace à de lourdes peines de prison pour cet attentat. En juin 1990, l’enquête avait «conduit les policiers sur d’autres pistes que celle du FPLP-CG», a cependant reconnu M. Ferrie.
Un silence glacial s’est abattu hier sur la salle d’audience du procès des deux Libyens accusés de l’attentat de Lockerbie, à la lecture des noms des 270 victimes de cet acte, l’un des plus meurtriers de l’histoire du terrorisme. Auparavant, la piste d’une responsabilité palestinienne avait été de nouveau évoquée par la défense d’Abdel Basset Ali al-Megrahi et al-Amine...