Actualités - OPINION
Tribune Trafic, pollution de l'air .. issues ?
Par SEROF Serge, le 28 avril 2000 à 00h00
On ne saurait trop s’attarder sur la croissance de la pollution de l’air, sur l’augmentation incessante du trafic, ainsi que sur leurs effets sur la santé publique et les déséquilibres climatiques. À Beyrouth et dans sa région métropolitaine, il ressort, d’après une étude du CNRS, que les taux de certains polluants dans l’air sont souvent au moins dix fois supérieurs à ceux admis par les normes internationales. Que faire pour lutter contre ces fléaux ? Sachant que la pollution des véhicules est responsable d’au moins 70 % de la pollution de l’air, et en attendant un hypothétique renouvellement du parc automobile libanais ou des contrôles mécaniques sérieux, une solution durable serait la réduction de l’emploi de la voiture individuelle, en ville en tout cas. Voici par exemple les dispositions qui ont été prises dans plusieurs grandes villes du monde. Londres : limitation de la circulation dans le centre, normes faibles pour le stationnement lié aux emplois, voies réservées aux bus et aux taxis. Amsterdam : réduction de l’offre de stationnement, filtration des accès au centre. Bergen (Norvège) : droit d’entrée d’environ 2 USD pour les automobilistes. Zurich : création de zones piétonnes, limitation de la vitesse à 30km/h, création de parkings en tête des lignes de tramway... Édimbourg : bus en sites propres, stationnement réglementé. Rome : accès du centre historique réservé aux porteurs de laissez-passer. Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Saint-Étienne : mise en service du tramway. New York : accès limité au centre d’affaires, sanctions rapides des contrevenants, régime de faveur aux autobus, car-pooling (voies réservées aux véhicules transportant au moins 3 passagers). Singapour : permis d’accès au centre de l’agglomération, tarifs de stationnement augmentés, parcs de dissuasion aux abords, taxes élevées sur les véhicules. Ces dispositions ont permis dans certaines villes de réduire le trafic de 50 %. Où en est Beyrouth ? Soyons réalistes, les mesures se limitent actuellement à des aménagements en vue de fluidifier le trafic. En attendant un véritable plan de réduction des nuisances du trafic, voici quelques propositions pour Beyrouth : – Lancement d’une campagne médiatique nationale (journaux, télévision, écoles) visant à l’incitation des habitants aux modes de transport alternatifs (marche à pied, bus, taxis, car-pooling, vélo). – Récupération, augmentation et protection des trottoirs. – Augmentation de l’offre et de la qualité des transports collectifs. – Relance des grands projets de trains et de tramways. – Accès de certaines rues de la ville réservés à quelques voitures (police, ambulances, taxis-service, bus...). – Stationnement payant, limité et contrôlé en ville. – Création de secteurs piétonniers. – Arrêt de la construction des parkings en ville pour les immeubles de bureaux. Ces propositions ne sont pas tout à fait du domaine de la science-fiction. Correctement et régulièrement appliquées, elles permettraient de réduire l’afflux croissant des voitures en ville, et de limiter le trafic qui empoisonne notre ville quotidienne. Architecte – ancien délégué de l’Association des usagers des transports à Paris.
On ne saurait trop s’attarder sur la croissance de la pollution de l’air, sur l’augmentation incessante du trafic, ainsi que sur leurs effets sur la santé publique et les déséquilibres climatiques. À Beyrouth et dans sa région métropolitaine, il ressort, d’après une étude du CNRS, que les taux de certains polluants dans l’air sont souvent au moins dix fois supérieurs à ceux admis par les normes internationales. Que faire pour lutter contre ces fléaux ? Sachant que la pollution des véhicules est responsable d’au moins 70 % de la pollution de l’air, et en attendant un hypothétique renouvellement du parc automobile libanais ou des contrôles mécaniques sérieux, une solution durable serait la réduction de l’emploi de la voiture individuelle, en ville en tout cas. Voici par exemple les dispositions qui ont...
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