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Des métiers et des produits nouveaux(photos)
Par DAOUD Barbara, le 27 avril 2000 à 00h00
Les contraintes, exigences et défis de l’environnement économique et financier globalisé ont fait déborder les activités bancaires modernes du cadre traditionnel des banques commerciales. Progressivement, les banques libanaises suivent la cadence internationale : diversification des produits et des services, spécialisation, sophistication des instruments et des moyens. L’une des principales caractéristiques de la mutation de l’activité bancaire au Liban réside dans le développement des métiers de banque d’affaires, mieux connus sous le terme anglo-saxon de «investment banking». Sous ce chapeau, plusieurs fonctions, maintes activités, divers instruments et aussi de plus en plus d’intervenants. Les concepts et les activités Le monde de la finance est truffé de termes anglo-saxons qui mènent souvent à des anglicismes, mais parfois aussi à des confusions. Ainsi, une clarification s’impose d’abord au sujet des termes «banque d’affaires» et «investment bank». Si le métier de «investment banking» repose fondamentalement sur les activités liées aux fusions-acquisitions, aux prises de participations et aux émissions de titres, celui de banque d’affaires est généralement accepté comme étant encore plus large. En effet, il englobe aussi les activités sur les marchés de capitaux (intermédiation financière, gestion de portefeuille, services financiers personnalisés ou «private banking»). Trois acteurs principaux Au Liban, les métiers de la banque d’affaires sont partagés entre les banques et les sociétés financières. Pour exercer un ou plusieurs de ces métiers, la plupart des grandes banques commerciales de la place ont établi des directions spécialisées au sein de leur entité (cas, par exemple, de la BLF et de la SGLEB), créé une banque d’affaires affiliée (le Crédit Libanais entre autres), ou encore créé ou racheté une société financière (cas de la Banque Saradar avec La Financière Saradar, et de la SGLEB avec Fidus). Certaines banques ont simplement signé des accords de partenariat avec des sociétés financières pour collaborer sur des activités spécifiques. D’autres, comme la BLF et le Crédit Agricole Indosuez Liban, sont affiliées du fait de leur appartenance à un même groupe, dans ce cas le Crédit Agricole. Bien que le cadre légal libanais délimite généralement le type et l’ampleur de l’intervention de chacune des trois catégories d’institutions financières concernées (banques commerciales, banques d’affaires et sociétés financières), les frontières, en termes d’activités, restent assez brouillées entre ces intervenants, et la collaboration dans un ou plusieurs domaines devient de plus en plus courante. Le financement de projets en tête de liste Les besoins de la reconstruction et le boom économique du début des années 90 au Liban ont poussé les banques commerciales de la place à assurer des services spécifiques à plus ou moins long terme, essentiellement destinés à financer des projets de grande envergure, publics et privés. La Banque Libano-Française et la Société Générale Libano-Européenne de Banque sont leaders en matière de financement de projets et de financements structurés, jouant à plusieurs reprises le rôle de chefs de files ou de participants dans des financements consortiaux de plusieurs dizaines de millions de dollars. «Mais les financements structurés n’impliquent pas uniquement les grandes entreprises, d’ailleurs peu nombreuses au Liban», assure Rabih Abdallah, chargé d’études à la Direction banque d’investissement de la SGLEB. «Certains de nos clients n’arrivent qu’avec des idées pour un nouveau projet, une start-up petite mais prometteuse, et nos équipes les assistent dès le départ. L’essentiel est que la banque soit convaincue de la viabilité du projet et de son potentiel», confirme Éliane Tannous, directeur du département. Le projet d’usine et de ferme de la société Liban Lait dans la Békaa compte parmi les projets récemment financés par syndication par la SGLEB. D’autres formes d’intervention limitées, mais au fort potentiel Les entreprises libanaises souffrent aujourd’hui d’une sous-capitalisation endémique et souvent de taux d’endettement beaucoup trop élevés pour permettre une croissance équilibrée de l’entreprise. Les augmentations de capital, les restructurations, les cessions, les fusions-acquisitions, les ouvertures de capital et même les privatisations font partie des opérations devenues impératives au Liban. Ce type d’opérations appartient par excellence au cadre d’activité des banques d’affaires et des sociétés financières. Pourtant, très peu d’opérations de ce genre ont déjà été entreprises dans le pays, retardées par un environnement économique en crise, des marchés de capitaux peu développés et très peu fluides, des défaillances majeures en matière de transparence et un cadre légal peu adapté. En revanche, les grandes institutions financières de la place affirment disposer de l’expertise et de la technicité nécessaires à de telles opérations. Lorsque les compétences des équipes internationales sont jugées indispensables dans le cadre d’opérations et de montages financiers spécifiques et sophistiqués, il arrive que des institutions comme la BLF, le Crédit Agricole Indosuez Liban, la SGLEB, Fidus ou la Banque Saradar recourent à des spécialistes complémentaires, souvent originaires de la maison-mère ou d’un partenaire stratégique.
Les contraintes, exigences et défis de l’environnement économique et financier globalisé ont fait déborder les activités bancaires modernes du cadre traditionnel des banques commerciales. Progressivement, les banques libanaises suivent la cadence internationale : diversification des produits et des services, spécialisation, sophistication des instruments et des moyens. L’une des principales caractéristiques de la mutation de l’activité bancaire au Liban réside dans le développement des métiers de banque d’affaires, mieux connus sous le terme anglo-saxon de «investment banking». Sous ce chapeau, plusieurs fonctions, maintes activités, divers instruments et aussi de plus en plus d’intervenants. Les concepts et les activités Le monde de la finance est truffé de termes anglo-saxons qui mènent souvent à des...
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