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Actualités - REPORTAGES

Le Mouvement social et les enfants défavorisés : histoire d'une réhabilitation(photos)

Sabah Badreddine, responsable du centre de Ghobeiry du Mouvement social, explique les moyens déployés par l’association caritative créée par Mgr Grégoire Haddad en 1961, et reconnue d’utilité publique, pour parvenir à remettre les enfants qui travaillent sur les rails de l’éducation. Un procédé long et difficile, mais dont les résultats se sont révélés encourageants. Les assistants sociaux du Mouvement social arpentent les régions défavorisées, à la recherche des enfants qui travaillent. De garage en terrain vague, de menuiserie en atelier de réparation de pneus, ils repèrent les enfants et s’adressent à leurs employeurs ou à leurs parents, pour les convaincre de leur permettre de suivre des cours de lecture et d’écriture. Souvent réticents, seuls 50 % des patrons finissent par collaborer et permettent aux enfants de quitter leur travail quelques heures par semaine pour aller s’instruire. Quant aux parents, plongés dans leur misère, ils confinent leurs filles à la maison, à participer aux tâches ménagères, mais envoient leurs garçons travailler, comptant sur leur salaire, même minime, persuadés qu’ils apprendront ainsi un métier. Or ces enfants, trop jeunes, ne font qu’exécuter les ordres de patrons qui les exploitent, et n’apprennent pas grand-chose d’un métier qu’ils n’ont pas choisi : ils passent ainsi d’un emploi à un autre, sans se stabiliser nulle part. Les assistants sociaux du Mouvement social, après avoir réussi à convaincre parents, employeurs et enfants, de la nécessité de remettre ces derniers sur les rails de l’instruction, tissent cette relation triangulaire, progressivement. Une relation de confiance qui profite à l’enfant, puisqu’il est le principal bénéficiaire du programme de réhabilitation entrepris par le Mouvement social à son intention, avec l’appui de l’Unicef. Trois genres de programmes spécialisés sont appliqués, explique Mme Badreddine. Les enfants illettrés suivent un programme d’apprentissage spécialisé à la lecture et à l’écriture. Hors du circuit scolaire depuis trop longtemps, ils ont un niveau scolaire d’enfants de 6 ans, avec la maturité des adolescents qu’ils sont. Ceux qui connaissent les rudiments de la lecture et de l’écriture suivent des cours de perfectionnement. Quant aux enfants qui lisent et écrivent correctement, ils reçoivent un enseignement plus poussé, basé sur la culture et le maniement d’outils technologiques modernes, comme l’ordinateur. Parallèlement, la réhabilitation de ces enfants comprend une éducation de base, ainsi qu’une explication sur leurs droits, en tant qu’enfants au travail, afin qu’ils apprennent à ne pas se faire exploiter, dans la mesure du possible. Dans une deuxième étape, les sessions de formation professionnelle s’adressent aux adolescents de plus de 15 ans, filles et garçons, et englobent une connaissance professionnelle du métier que chacun désire exercer, accompagnée de la formation humaine adéquate. Le centre de Ghobeiry forme ainsi des mécaniciens, menuisiers, coiffeuses ou esthéticiennes... À la fin de la session, les élèves passent un examen et le Mouvement social leur délivre un diplôme reconnu par l’ONE (office national pour l’emploi). En fait, l’évolution des adolescents est perceptible durant leur formation, et certains employeurs y sont sensibles, encourageant les progrès de l’enfant, devenu plus sûr de lui-même. Après la formation, un stage et un suivi de la part de l’association permettront à ces adolescents de prendre de l’assurance et de démarrer d’un pied ferme dans le métier de leur choix. Des prêts financiers sont même accordés à ceux qui sont capables de monter leur propre affaire. Mais le Mouvement social ne s’arrête pas là, il œuvre à présent à créer des clubs de loisirs pour les enfants des quartiers défavorisés, afin qu’ils puissent s’adonner à des sports et évoluer par le jeu, parce que tout enfant devrait avoir le droit de jouer... Une initiative louable de la part de cette association qui réussit son pari, depuis plusieurs années déjà, de réhabiliter une enfance opprimée, privée de ses moindres droits, parfois même violente, pour en faire des adultes responsables, sachant exercer un métier digne, et vivre au sein de la société.
Sabah Badreddine, responsable du centre de Ghobeiry du Mouvement social, explique les moyens déployés par l’association caritative créée par Mgr Grégoire Haddad en 1961, et reconnue d’utilité publique, pour parvenir à remettre les enfants qui travaillent sur les rails de l’éducation. Un procédé long et difficile, mais dont les résultats se sont révélés encourageants. Les assistants sociaux du Mouvement social arpentent les régions défavorisées, à la recherche des enfants qui travaillent. De garage en terrain vague, de menuiserie en atelier de réparation de pneus, ils repèrent les enfants et s’adressent à leurs employeurs ou à leurs parents, pour les convaincre de leur permettre de suivre des cours de lecture et d’écriture. Souvent réticents, seuls 50 % des patrons finissent par collaborer et permettent...