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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

proche-orient - Tractations tous azimuts pour un compromis sur les résolutions Les résultats du Caire tributaires de la nouvelle explosion dans les Territoires

Dans l’indifférence des Cairotes, beaucoup plus préoccupés par les élections législatives qui ne prennent fin que le mois prochain, que les chefs d’État et rois de 21 pays arabes ont afflué hier dans la capitale égyptienne où se tient, aujourd’hui samedi et demain dimanche, le 24e sommet qualifié d’«extraordinaire» pour tenter de présenter un front unifié face aux agissements israéliens dans les Territoires où la violence a atteint hier son paroxysme mettant en péril le processus de paix dans son ensemble. Cette question était d’ailleurs au centre des multiples entretiens informels tenus par les dirigeants déjà arrivés au Caire. Ainsi, aussitôt arrivé à l’hôtel Sheraton Héliopolis, le président Émile Lahoud a reçu dans sa suite son homologue syrien Bachar el-Assad pour un tête-à-tête qui a duré 75 minutes. Au menu, la dégradation de la situation dans les Territoires, l’état de la coordination libano-syrienne concernant la position des deux pays sur les décisions attendues du sommet, ainsi que «la menace israélienne qui plane sur le Liban et la Syrie». D’ailleurs, les développements sur le terrain risquent de bouleverser la formule de compromis, encore boiteuse, à laquelle seraient parvenus à se mettre «relativement d’accord», selon un diplomate en poste sur les bords du Nil, les ministres arabes des Affaires étrangères après 24 heures de dures négociations entre durs (la Syrie, le Liban et les Palestiniens) et les modérés (l’Égypte et la Jordanie). La veille, en effet, tout le long de la nuit et jusqu’aux premières heures de l’aube, les ministres des Affaires étrangères des pays participants, au terme d’une journée qui avait révélé leurs profonds désaccords, avaient poursuivi leurs palabres informels sous forme de réunions bilatérales ou à plusieurs, prenant le soin de temps à autre, de consulter leurs capitales respectives. Ces tractations nocturnes, sur la foi, comme d’habitude, d’«indiscrétions» savamment dosées, serinées par les délégations accompagnatrices, auraient réussi à rapprocher quelque peu les points de vue entre durs et modérés. Les deux camps seraient arrivés à se mettre d’accord sur un projet de document qui condamne Israël pour ses agissements contre les Palestiniens dans les territoires occupés, sans pourtant remettre en cause le processus de paix en tant que tel. Le projet, toujours de même source, préconise des mesures formelles «limitées» contre l’État hébreu, tout en réaffirmant que la paix est un choix «stratégique» consenti par les pays arabes. Parmi les mesures : la réduction ou le gel des relations avec l’État hébreu de la part des pays de la Ligue à l’exception de ceux qui ont déjà signé des traités de paix avec les Israéliens, tels que l’Égypte, la Jordanie et l’Autorité palestinienne. À ce propos, Le Caire et Amman auraient fait valoir que le fait pour eux de maintenir les relations avec Tel-Aviv aurait pour avantage de garder des «canaux» ouverts pour faciliter la reprise des négociations. Seraient donc seuls concernés par cette mesure les pays qui ont «normalisé» leurs rapports avec Tel-Aviv, à savoir la Tunisie et le Maroc qui ont ouvert des «bureaux de liaison», ainsi que Qatar et Oman qui abritent des «représentations commerciales». Un gel ou un arrêt de la normalisation, selon les promoteurs de cette proposition, serait un avertissement suffisant à faire réfléchir le gouvernement israélien et à le pousser à plus de souplesse. Cependant, les durs, qui préconisent un boycott total et général de l’État hébreu, font valoir qu’un simple gel ne suffirait pas, mettant en relief la mise en garde modérée adressée, sans succès, à Israël, au terme du dernier sommet de juin 1996 au Caire. Les résolutions prises à cette occasion s’étaient résumées à trois conditions préalables à toute paix avec Israël : 1- Retrait des territoires palestiniens, autodétermination et Jérusalem-Est capitale du futur État. 2- Retrait total du Golan jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, ce que réclame actuellement Damas pour accepter de poursuivre les pourparlers. 3- Retrait du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. Quoi qu’il en soit, l’ordre du jour de la réunion d’aujourd’hui et de demain comporte deux sujets seulement : le dossier palestinien dans ses deux volets (les affrontements et Jérusalem) et le principe d’un sommet annuel régulier qui se tiendrait en mars, la convocation de sommets extraordinaires, comme celui d’aujourd’hui, devant rester tributaire d’un accord des deux tiers des pays arabes représentés au sein de la Ligue. La question d’une normalisation totale et officielle avec l’Irak et d’une réconciliation irako-koweïtienne, notamment, ne devant être examinée que lors du prochain sommet qui devrait se tenir en mars prochain à Amman sous la présidence du roi Abdallah de Jordanie. D’ailleurs, avant son arrivée hier au Caire, le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed el-Sabah, avait exclut cette possibilité, laissant par contre ouverte l’éventualité d’une normalisation des relations qui s’étaient refroidies entre son pays et l’Autorité palestinienne en raison de l’attitude palestinienne favorable à l’Irak lors de la guerre du Golfe. Par la même occasion, cheikh Sabah s’est déclaré opposé à l’utilisation de l’arme du pétrole contre les Israéliens, «sauf si c’est le seul moyen de recouvrer nos droits», ajoutant qu’une telle initiative «risquerait d’affamer les Arabes plus que les autres…».
Dans l’indifférence des Cairotes, beaucoup plus préoccupés par les élections législatives qui ne prennent fin que le mois prochain, que les chefs d’État et rois de 21 pays arabes ont afflué hier dans la capitale égyptienne où se tient, aujourd’hui samedi et demain dimanche, le 24e sommet qualifié d’«extraordinaire» pour tenter de présenter un front unifié face aux...