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LOISIRS - Les Libanais séduits par les disciplines asiatiques Le rei-ki, vecteur de l’énergie universelle
Par A. F., le 23 novembre 2000 à 00h00
Tout a commencé par la présence d’une poignée d’adeptes, initiés qui à Londres, qui à Koweït, qui en Australie, tous Libanais et ne se connaissant pas les uns les autres. Un événement, l’agonie d’un homme jeune, l’été dernier, et l’intervention d’une adepte proche de la famille ont permis aux reikistes libanais de se regrouper et d’agir par leurs moyens pour tenter de soulager l’entourage et de faciliter le «passage» à ce jeune homme qui se savait condamné. «Attention, nous ne sommes pas une secte religieuse», tient à préciser Imad Mekahal, maître en rei-ki fort médiatisé ces derniers temps. Il explique : le rei-ki est une discipline méditative développée par un groupuscule de moines tibétains il y a plus de 10 000 ans. Longtemps confidentiel, le rei-ki fut introduit aux USA dans les années 70 par une améro-japonaise du nom de Takata, persuadée d’avoir été guérie d’un cancer par un médecin pratiquant cette discipline. Initiée à son tour, elle forme elle-même des «masters» qui essaimeront, particulièrement dans les pays anglophones, jusqu’à atteindre le million d’adeptes recensés actuellement dans le monde. Dans les faits, le rei-ki considère que tout ce qui existe est chargé d’une énergie universelle qu’il s’agit de capter et de canaliser pour surmonter les blocages, accroître le bien-être, la conscience de soi et les chances de succès. Simple technique, apparentée au yoga, à la méditation transcendantale et même aux arts martiaux asiatiques, le rei-ki comporte plusieurs degrés d’évolution. Pour ceux qui souhaitent s’initier, une première séance de six heures sera nécessaire pour «ouvrir les chakras», en français, les sept points du corps humain qui permettent de véhiculer l’énergie. À la suite de cette séance, l’initié pourra, par simple imposition des mains, même pas un massage, soulager ses propres maux et ceux d’un proche. Une fois cette technique maîtrisée, le grade supérieur consiste à travailler directement sur la cause mentale des maladies et même les traiter à distance en transformant par l’envoi d’ondes les schémas de pensée négatifs qui bloquent l’énergie. Le troisième degré consiste en une initiation fondamentale pour devenir maître rei-ki. «Les initiés du rei-ki ne vivent pas en communauté. Nous sommes une grande famille d’individus convaincus du bien-fondé de leur discipline, libres de la pratiquer quand bon leur semble – l’idéal est de pouvoir ressourcer son énergie tous les 21 jours – et toujours heureux de se retrouver. Notre relation à autrui fait appel à tous les sens. On s’embrasse spontanément. Chacun essaie de communiquer à l’autre, même par le toucher, quelque chose de positif. Nous ne prétendons remplacer aucune religion. Au contraire, notre travail sur la spiritualité et la conscience permet à chacun de vivre au mieux sa propre religion. Nous comptons actuellement au Liban environs trois cents adeptes, et sans doute un certain nombre qui ne se sont pas manifestés. Presque tous ont été au départ initiés à l’étranger. Le rei-ki n’est vraiment organisé au Liban que depuis trois ans. Avec l’aide de Clémence Saghbini – initiée au Canada – et de Guita Saadé, dont le local à Beit-Chaar est un véritable lieu de rencontre pour tous ceux qui cherchent une dimension spirituelle dans leur vie, nous organisons également des rencontres une fois par semaine à l’Envers du Décor pour un cours de spiritualité». Simple constat : les techniques de méditation, dont le yoga était le fleuron dans le Liban d’avant-guerre, ont connu une apogée au plus fort des combats à travers la méditation transcendentale et une adhésion massive aux préceptes du Maha-Rishi. Le rei-ki est-il une technique parmi d’autres ou bien apporte-t-il un plus qui se résume en un échange d’énergie positive parmi les humains, sans autre contrainte ni engagement ? Une forme de communication, en somme, dans une société naguère réputée pour sa solidarité et qui souffre tout à coup d’une individualisation massive où vient se greffer une chaleur humaine codifiée, puisque tout est à réapprendre ? F.A.
Tout a commencé par la présence d’une poignée d’adeptes, initiés qui à Londres, qui à Koweït, qui en Australie, tous Libanais et ne se connaissant pas les uns les autres. Un événement, l’agonie d’un homme jeune, l’été dernier, et l’intervention d’une adepte proche de la famille ont permis aux reikistes libanais de se regrouper et d’agir par leurs moyens pour tenter de soulager l’entourage et de faciliter le «passage» à ce jeune homme qui se savait condamné. «Attention, nous ne sommes pas une secte religieuse», tient à préciser Imad Mekahal, maître en rei-ki fort médiatisé ces derniers temps. Il explique : le rei-ki est une discipline méditative développée par un groupuscule de moines tibétains il y a plus de 10 000 ans. Longtemps confidentiel, le rei-ki fut introduit aux USA dans les années...
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