Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

COMMÉMORATION Fouad Téhini, dix ans déjà

 Il y a dix ans, un 4 décembre, disparaissait Fouad Téhini, député citoyen du Chouf. Élu de toute la nation, comme il se plaisait à le répéter, il croyait fondamentalement que l’unité du Liban tenait en celle de tous ses fils et particulièrement en l’unité de la montagne, berceau de la République. Né à Deir el-Qamar, il avait, en effet, grandi avec la conviction que la coexistence druzo-chrétienne était le seul chemin menant au salut du pays. De son père médecin, il avait acquis la certitude que l’essentiel dans la vie était de développer une vocation au service du bien public. Il avait donc opté pour le droit. À partir de 1968, à l’âge de 38 ans, il est régulièrement élu député à l’Assemblée nationale sur la liste de Kamal Joumblatt. Compagnon de route du fondateur du Parti socialiste, à l’époque où d’aucuns voulaient fermer les yeux sur le fossé qui allait en s’élargissant entre ceux qui profitaient des fruits de la croissance et les laissés-pour-compte, Fouad Téhini luttait pour l’égalité des chances. La guerre, dès le départ, il l’a vécue comme une aberration. Aconfessionnel, il estimait que les considérations religieuses pervertissaient la donne. Sa grande idée pour redonner son lustre à la vie politique était le bipartisme : des alliances pluriconfessionnelles devaient confronter des programmes sur base desquels le pays serait gouverné. Il a subi les combats et les combattants, comme tant d’autres citoyens, avec une sorte de neutralité agacée, sauf qu’à chaque fois où ses choix déplaisaient, il en payait le prix fort : menaces, dynamitage, déménagements… Malade pendant de longues années, il n’a pourtant pas ménagé sa peine quand sa présence au Parlement pouvait sauver le jeu institutionnel. En 1982, pour assurer le quorum à l’élection présidentielle, il s’était rendu à Fayadieh, directement de son lit d’hôpital, avec deux sondes dans ses poches. Pour son ami René Moawad, dont la mort sonnait curieusement le glas de la sienne, il ne pouvait plus faire le déplacement et l’assurer de son soutien. Il est parti avec la fin de la guerre. Dix ans après, son idée du bipartisme mérite toujours réflexion.
 Il y a dix ans, un 4 décembre, disparaissait Fouad Téhini, député citoyen du Chouf. Élu de toute la nation, comme il se plaisait à le répéter, il croyait fondamentalement que l’unité du Liban tenait en celle de tous ses fils et particulièrement en l’unité de la montagne, berceau de la République. Né à Deir el-Qamar, il avait, en effet, grandi avec la conviction que la coexistence druzo-chrétienne était le seul chemin menant au salut du pays. De son père médecin, il avait acquis la certitude que l’essentiel dans la vie était de développer une vocation au service du bien public. Il avait donc opté pour le droit. À partir de 1968, à l’âge de 38 ans, il est régulièrement élu député à l’Assemblée nationale sur la liste de Kamal Joumblatt. Compagnon de route du fondateur du Parti socialiste, à...