Actualités - OPINION
1er août 1934–1er août 1940(photo)
Par HELOU Charles, le 20 octobre 2002 à 00h00
Par Charles HÉLOU 1934-1940. Un anniversaire est une journée de souvenir et de vérification de comptes. Que les circonstances nous interdisent, au seuil de ce nouvel anniversaire du Jour, de nous attarder sur le passé, – nous ne perdons, pour autant, aucun des témoins de nos efforts, de nos luttes et de nos espérances. Pour quelques vérités très simples, mais éclairantes et nécessaires à la vie même et à l’équilibre de ce pays, il nous a fallu, des années durant, livrer bataille tous les jours. Tous les jours, ici, nous avons combattu le préjugé dangereux, les réputations usurpées, les mœurs et les procédés qui, dans le domaine politique, conduisaient notre pays à l’anarchie – et, dans le domaine moral, à l’avilissement. Les résultats obtenus sont connus. Les progrès accomplis sont immenses. Ils peuvent constituer les premiers éléments d’un bilan. Contre les partisans de « l’économique d’abord », nous avons toujours soutenu que le Liban est un véritable défi aux lois économiques et qu’il ne se concevrait pas sans un perpétuel recours aux forces morales, sans une inébranlable fidélité à ses traditions, à ses amitiés, à sa foi. L’État libanais, la nation libanaise n’auraient pas été (le Liban n’aurait pas été si exigu, ni entouré de tant de barrières et d’hostilités, il n’aurait pas résisté à toutes les tentatives d’oppression), si les Libanais s’étaient laissé dominer exclusivement par des préoccupations matérielles – si graves, si légitimes et angoissantes qu’elles soient. Voué à la corruption, le Liban serait perdu. « Le moral et le politique d’abord ! » Il y a politique et politique. Il y a une politique sage qui, tenant compte de notre position géographique, de notre rôle dans le Proche-Orient, de l’inévitable diversité de notre population, doit s’occuper par-dessus tout d’assurer chez nous la paix, la collaboration de tous les éléments du pays. Il y a une prudente et lucide politique d’équilibre et il y a une politique du déséquilibre, du désordre. Une politique de l’égoïsme ravageur, de la cupidité dévastatrice. Contre les méfaits d’une telle politique, nous n’avons pas cessé de mettre en garde tout le pays. Ainsi faisant, fidèles à notre doctrine, à nos amitiés – et à nos inimitiés – méprisant la menace, nous moquant de la sottise, réclamant la bonne foi dans la gestion de la chose publique, une justice égale pour tous, la protection des légitimes intérêts de toutes les classes, aimant notre terre, nos paysages, la paix chez nous, menant la vie dure à ceux qui prétendent faire de notre pays un champ d’expériences hasardeuses, nous pouvons nous dire avec fierté qu’à travers toutes les vicissitudes, malgré des offres variées et des séductions de toute sorte, malgré les mesures arbitraires et les persécutions, nous n’avons rien changé à notre politique ; que nous ne nous sommes inclinés devant aucune tyrannie, que nous n’avons cédé devant aucun chantage, et qu’aujourd’hui comme hier nous ne renions rien. Le jour, 1er août 1940
Par Charles HÉLOU 1934-1940. Un anniversaire est une journée de souvenir et de vérification de comptes. Que les circonstances nous interdisent, au seuil de ce nouvel anniversaire du Jour, de nous attarder sur le passé, – nous ne perdons, pour autant, aucun des témoins de nos efforts, de nos luttes et de nos espérances. Pour quelques vérités très simples, mais éclairantes et nécessaires à la vie même et à l’équilibre de ce pays, il nous a fallu, des années durant, livrer bataille tous les jours. Tous les jours, ici, nous avons combattu le préjugé dangereux, les réputations usurpées, les mœurs et les procédés qui, dans le domaine politique, conduisaient notre pays à l’anarchie – et, dans le domaine moral, à l’avilissement. Les résultats obtenus sont connus. Les progrès accomplis sont immenses. Ils...