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Les films à la télé Une semaine à la fois musclée et humaine(photos)

Un curieux mélange: de grands sentiments et de la violence. Faut-il en déduire que le monde est ainsi fait? L’humain, vous le retrouverez dans les personnages attachants de «Smoke» du Chinois Wayne Wang qui décortique le comportement des habitants d’une rue de Brooklyn; vous les retrouverez à travers le fermier de «The Journey of August King» confronté au racisme, de même que vous partagerez les affres d’un couple dont le fils est accusé de meurtre dans «Before and After» du Français Barbet Shroeder. Du muscle avec le monolithique Steven Seagal dans «On Dangerous Ground» mais surtout avec l’excellent «Air Force One» de Wolfgang Petersen. Enfin l’aventure est présente dans le film d’action «Captain Horatio Hornblower» et dans le Western «Carson City», des films que portent sur leurs solides épaules Gregory Peck et Randolph Scott. Smoke de Wayne Wang est une tranche de vie qui nous restitue le petit monde de Brooklyn qui gravite autour de la boutique d’un marchand de cigarettes. Auggie tient un bureau de tabac au cœur de Brooklyn, mais sa vocation est la photographie. Chaque matin, depuis quatorze ans, il prend une photo de son magasin. Chez lui, les clients sont des amis. Paul, écrivain, a perdu l’inspiration depuis la mort de sa femme. Il fait la connaissance de Rashid, un jeune Noir mythomane, qui lui évite un accident de la circulation. Pour le remercier, Paul l’héberge. Ruby, une ancienne maîtresse d’Auggie, vient le voir. Elle lui révèle qu’il est le père de sa fille. Celle-ci se drogue et elle implore Auggie de l’aider. Pour incarner tous ces personnages un peu paumés, Wayne Wang a réuni une interprétation de choix. Harvey Keitel est bouleversant d’humanité dans le personnage de Auggie. Paul, l’écrivain raté, est incarné par William Hurt, tout en nuances. Le jeune Rashid est joué par Harold Perrineau Jr tandis que son père, Cyrus, a les traits du monumental Forrest Whitaker. Stockard Channing est Ruby, la copine droguée d’Auggie et, dans un petit rôle, Ashley Judd faisait des débuts prometteurs. Smoke est finalement une belle traduction du monde de l’écrivain Paul Austin. Et Wayne Wang a donné à ce puzzle, qui aurait pu se perdre dans ses circonvolutions, une fluidité magique. Diffusion samedi à minuit sur LBCI Un souffle d’aventures traverse Captain Horatio Hornblower d’après le roman d’un spécialiste des récits maritimes C.S. Forester. 1807. L’Angleterre est en guerre avec la France, à laquelle s’est allié l’Espagne. La marine britannique est donc contrainte de faire face à un double adversaire. Le capitaine Horatio Hornblower part à bord de la «Lydia», avec une mission secrète: rencontrer Don Julian, El Supremo, un dictateur latino-américain qui lutte contre l’Espagne et peut donc devenir un allié de l’Angleterre... L’œuvre de Raoul Walsh a été consacrée à la grande aventure. Capitaine sans peur a pour décor l’aventure maritime, un univers mouvementé où se succèdent abordages et attaques de châteaux et où, entre deux coups de canon, on évoque les renversements d’alliances. L’amour, l’ambition et la raison d’État se mêlent tout au long de cette succession d’épisodes riches en coups de théâtre, et Raoul Walsh dirige de main de maître Gregory Peck, qui allait, quelques années plus tard, personnifier, sous la férule de John Huston, un autre marin, mythomane et halluciné celui-là, Achab, le commandant du «Pequod» de «Moby Dick». Diffusion samedi à minuit sur Future TV Honey, I Shrunk the Kids de Joe Johnston va faire la joie des enfants d’autant plus qu’il est diffusé à une heure qui leur sied. Inventeur excentrique, Wayne Szalinski habite en banlieue dans une maison qu’il a transformée en laboratoire. Il y poursuit inlassablement la mise au point d’un rayon laser destiné à rétrécir les objets. Mais ses expériences n’ont guère été concluantes, au point que ses employeurs doutent de ses capacités tandis que ses voisins se plaignent du bruit et que sa femme, lasse d’être délaissée, est allée vivre momentanément ailleurs. Seuls ses deux enfants, Amy et Nick, contraints de se débrouiller, l’observent avec patience et philosophie. Mais un jour où Wayne est absent, une balle de base-ball lancée par l’un des enfants du voisinage vient heurter le rayon laser qui se met à fonctionner contre toute attente, avec des conséquences inattendues. En un instant, Amy et Nick, ainsi que leurs deux voisins Ron et Russ, se retrouvent réduits à une taille presque microscopique dans un monde soudainement transformé en jungle mortelle... Sur le thème de «L’homme qui rétrécit», Johnston brode une fable nouvelle où le spectaculaire flirte avec l’insolite. Et comme c’est produit par Disney, on y croise moult animaux dont certains presque... humains. Les fantastiques effets spéciaux font le reste. Diffusion dimanche à 14h00 sur Future TV Dans la foulée de Jean-Claude Van Damme, Steven Seagal a connu un moment de célébrité, vite perdue lorsqu’il s’est avéré de se mettre en scène comme ce fut le cas dans On Deadly Ground. Mais ce qui étonne un peu c’est qu’un acteur comme Michael Caine se soit laissé entraîner dans cette triste aventure. La compagnie pétrolière AEGIS est sur le point de mettre en service en Alaska la plus grande raffinerie du monde. Mais son impitoyable président, Michael Jennings, a obtenu des Indiens Inuits une concession qu’il risque de perdre si la raffinerie n’est pas très vite opérationnelle. Il enfreint donc les règles de sécurité les plus élémentaires. Heureusement, Forrest Taft, spécialiste de la lutte contre les incendies pétroliers, veille... Steven Seagal sauvegarde l’environnement à coups de dynamite dans cette série B musclée, qui se résume à une succession de combats, de courses poursuites et d’effets pyrotechniques, mis en scène sans le moindre soupçon d’originalité. Diffusion lundi sur LBCI à 20h30 Vous aimez les bons vieux westerns de série? Carson City d’André de Toth, interprété par ce «héros» du genre que fut Randolph Scott, devrait vous satisfaire pleinement. William Sharon, qui est banquier, conseille à Charles Cocker, l’un des dirigeants du «Central Pacific Railroad», de construire une ligne de chemin de fer, de Viriginia City à Carson City. Sharon est prêt à financer les travaux, pourvu qu’il ait un ingénieur de confiance. Jeff Kincaid, qui est originaire de Carson City, est choisi pour cette mission périlleuse. On craint, en effet, une opposition de certains habitants de Carson City, peu désireux d’accueillir chez eux le chemin de fer et les transformations qu’il apporte inévitablement. Arrivé à Carson City, Jeff y revoit son demi-frère, Alan, et Susan Mitchell, qui l’aimait autrefois. Sharon, lui, explique son projet aux notabilités de la ville, et notamment à «Big Jack» Davis, qui possède une mine. Comme il le craignait, Sharon découvre que tous ses interlocuteurs sont défavorables à la création de la ligne de chemin de fer. Les travaux commencent pourtant, mais un chargement de machines-outils, destiné à Jeff, est attaqué par les hommes de Davis. La principale originalité de ce petit western de série, tourné par le vétéran borgne André de Toth, est la personnalité haute en couleur de «Big Jack», que joue Raymond Massey. Davis, qui se livre avec ses hommes à l’attaque des diligences, a pour habitude d’offrir aux passagers ainsi arrêtés un somptueux festin arrosé de champagne... En dehors de cette surprenante habitude, le film baigne en pleine convention et rien ne manque, ni le valeureux ingénieur incompris, ni le courageux journaliste local, ni la douce héroïne. Les scènes d’action sont vigoureusement menées, mais on est évidemment loin du style des grands westerns. Randolph Scott lui-même, bien que toujours très à l’aise, n’a pas encore la maturité psychologique qu’il manifestera dans ses futurs westerns, dirigé par Budd Boetticher. Le héros marqué par le destin, la vie de «Commanche Station» et de «Ride Lonesome», n’est encore ici qu’un personnage sans relief, dont le comportement est sans surprise. Diffusion lundi à 01h00 sur Future TV L’univers carcéral est, à l’évidence, la raison d’être de Girls in Prison de John McNaughton, spécialiste de la série «B», vite faite, avec de petits moyens. Ici, il est question de trois femmes qui se retrouvent derrière les barreaux, mais l’une d’entre elles est recherchée par un assassin qui veut se débarrasser d’elle. L’action se déroule en 1954, période à laquelle un autre film, portant le même titre, fut réalisé. Mais les scénarios divergent complètement. Les interprètes, toutes inconnues, se tirent pas mal d’affaires et la réalisation est honnête sans plus. La surprise vient du fait que ce scénario inconsistant est signé par le metteur en scène Samuel Fuller... Diffusion lundi à minuit sur LBCI Celtric Pride de Tom De Carchio est également un film de série «B», qui avait au départ une bonne idée, laquelle, malheureusement, n’a pas été exploitée. Nous avons donc deux fanatiques d’une équipe de basket-ball, les Celtics, qui ne rêvent que de voir leurs poulains triompher. Un soir qu’ils ont bu un verre de trop, ils décident de kidnapper l’arrogante vedette du groupe auquel les Celtics vont être confrontés, ce qui leur donnera une chance quasi-certaine de gagner la compétition. On attendait une comédie mais voilà que ce film se prend au sérieux et se veut réaliste. Résultat: un constat navrant qui ne parvient jamais à intéresser... Diffusion mercredi à 01h00 sur Future TV Faites abstraction de toutes les invraisemblances dont le scénario est truffé, Air Force One de Wolfgang Petersen est un film comme seuls les Américains savent les réussir: palpitant de bout en bout. Lors d’un voyage à Moscou, James Marshall, le président des États-Unis, prononce un discours très virulent contre le terrorisme. Il rejoint ensuite son avion officiel, le Air Force One, où l’attendent sa femme, sa fille, les membres de son cabinet et une équipe de journalistes. Mais peu après le décollage, ces derniers tombent le masque: ce sont de dangereux criminels. Menés par leur chef Ivan Korshunov, ils prennent les passagers en otages et menacent de les tuer si leur leader, le général Radek, un tyran sanguinaire arrêté trois mois plus tôt, n’est pas libéré. Aidé par deux de ses hommes, le président simule une évasion en larguant une capsule de sauvetage et se réfugie dans les soutes. De ses actions au Vietnam, l’homme d’État a gardé un sang-froid extraordinaire, et se prépare à mener une action musclée contre le commando. Patriotique en diable et partant d’un postulat peu crédible, ce cocktail survitaminé a fait un tabac aux États-Unis et hérissé le poil de la critique française. Il regorge pourtant de scènes d’action époustouflantes et offre à Gary Oldman un rôle visiblement jubilatoire. Diffusion jeudi à 21h30 sur Future TV Dans A Covenant With Death de Lamont Johnson, un homme injustement condamné à mort tue accidentellement son bourreau. Or, au même moment, le véritable assassin du crime dont il est accusé confesse sa faute. Et voilà l’innocent devenu coupable... L’idée de départ de ce film est intéressante. Son traitement l’est moins car il sombre rapidement dans le mélodrame pour s’attacher au cas de conscience du juge chargé de juger cette nouvelle affaire. Le fait d’avoir situé l’intrigue dans une petite communauté mexicaine et d’avoir fait du juge en question un sang-mêlé constituent les seuls éléments originaux d’un film dans lequel on retrouvera un Gene Hackman à ses débuts, aux côtés de Katy Jurado et d’Émilio Fernandez, Mexicains bon teint alors que George Maharis, dans le rôle du juge, est visiblement maquillé pour faire illusion. Diffusion jeudi à minuit sur Future TV Avec The Journey of August King, John Duigan a signé un beau film, superbement photographié et qui, de plus, a un très beau message à délivrer. Le scénario de John Elbe a été tiré de son propre roman. Son personnage principal August King est un veuf. Fermier, il ne s’est pas remis de la disparition de sa femme. Le hasard va le confronter à une jeune esclave noire qui s’est enfuie de la plantation où elle travaillait. August King va lui venir en aide. Nous sommes en 1815 en Caroline du Nord et l’esclavage n’a pas encore été aboli... Très belle leçon d’humanisme, The Journey of August King est à la fois émouvant et vrai, sans jamais s’apitoyer sur le sort de ses personnages qui ne sont pas des stéréotypes mais des êtres de chair avec leurs faiblesses et leurs sens des valeurs. Dans les rôles principaux, Jason Patric et la belle Thandie Newton font merveille. Sam Waterston, qui tient un rôle secondaire de propriétaire terrien, a coproduit cette œuvre intelligente. Diffusion vendredi à minuit sur LBCI Before and After du Français (établi depuis aux USA) Barbet Schroeder ressemblerait presque à l’histoire d’un fait divers. Le metteur en scène, venu de l’école du documentaire, l’a ainsi voulu: intense et véridique. Carolyn Ryan, pédiatre, et son mari Ben, sculpteur, mènent avec leurs deux enfants, Jacob et Judith, une existence sans histoire dans une petite ville du Massachusetts. Jusqu’au jour où Jacob, 16 ans, s’enfuit après le meurtre de sa petite amie. Peu après, Ben découvre des preuves accablantes dans la voiture de son fils mais réussit à les faire disparaître avant l’arrivée de la police. L’idée que le garçon pourrait être un assassin plonge dès lors ses parents et sa sœur dans la peur et la confusion. L’autopsie d’une famille dans le désarroi, rigoureusement pratiquée par Barbet Schroeder dans un drame de mœurs qui bénéficie en outre des interprétations parfaitement sobres de Meryl Streep et Liam Neeson. Diffusion vendredi à minuit sur Future TV L’ACTUALITÉ Pierre Richard, nouveau Robinson Crusoé, pour la télévision Après plusieurs mois de repérages à travers le monde, c’est au bout du bout oriental de Cuba, à Baracoa, là même où les caravelles de Christophe Colomb jetèrent l’ancre en 1492, que le réalisateur Thierry Chabert a trouvé l’endroit idéal. Écrin naturel préservé et encore ignoré du flot touristique, ce site unique se prêtait à merveille au décor de Robinson Crusoé, la nouvelle fiction de prestige en tournage pour France 2. C’est l’île du naufrage, avec la grotte, aménagée comme la cabane de nos rêves d’enfant, la forêt, exubérante et tropicale, la plage, déserte: c’est exactement ce que nous avons tous imaginé en lisant le roman mythique de Daniel Defoe. Et, bien sûr, il y a Robinson, le héros légendaire. Pierre Richard en rêvait. Pierre Richard le fait quand, après le succès de Sans famille – son premier rôle à la télévision en 2000 –, France 2 a souhaité de nouveau travailler avec lui. Fini le grand blond maladroit et distrait, fignolé durant trois décennies. Depuis une quinzaine d’années, l’acteur a changé de peau. Le voilà aujourd’hui en haillons, cheveux et barbe cotonneux et filasses. On devine sans peine, derrière le regard bleu électrique, la jubilation du comédien à incarner le célèbre naufragé.
Un curieux mélange: de grands sentiments et de la violence. Faut-il en déduire que le monde est ainsi fait? L’humain, vous le retrouverez dans les personnages attachants de «Smoke» du Chinois Wayne Wang qui décortique le comportement des habitants d’une rue de Brooklyn; vous les retrouverez à travers le fermier de «The Journey of August King» confronté au racisme, de même que vous partagerez les affres d’un couple dont le fils est accusé de meurtre dans «Before and After» du Français Barbet Shroeder. Du muscle avec le monolithique Steven Seagal dans «On Dangerous Ground» mais surtout avec l’excellent «Air Force One» de Wolfgang Petersen. Enfin l’aventure est présente dans le film d’action «Captain Horatio Hornblower» et dans le Western «Carson City», des films que portent sur leurs solides épaules...