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Actualités - REPORTAGE

PROFESSIONS DE LA MODE Sculpteur de métaux précieux(photos)

Son métier fait penser aux armées du Moyen Âge, aux légions d’antan, aux Scythes, aux Croisés. Il manipule or et argent comme on manipulait ces temps-là le fer pour faire des panoplies, des javelots et des flèches... Un métier qui se perd? Nullement. Un art qui se perpétue en anoblissant ses objectifs: orfèvre d’objets de culte et ustensiles précieux... Le plus ancien et célèbre serviteur de ce métier qui se perd, menacé par l’industrialisation, est un Géorgien de 62 ans, Goudji, orfèvre-artiste ayant fui son pays natal à la suite de la révolution, il est installé depuis de longues années au marché couvert de Montmartre. Spécialisé en instruments emblématiques, tels les épées d’académiciens, la mitre d’évêques, les calices, torques et fibules, il est connu pour avoir fabriqué le marteau jubilaire du pape pour l’ouverture de la Porte sainte. Introduit à la culture française lors de sa jeunesse, à Tbilissi, en Géorgie, durant ses études à l’Académie des beaux-arts, par un professeur français durant les années trente, il rêvait de Paris. Deux Géorgiens lui apprendront la manipulation magique des métaux précieux. Il les observera, magnétisé, découper des cercles impeccables sans l’aide d’un compas, chauffer et manipuler l’or comme de la glaise pour faire surgir de magnifiques objets. À la suite d’une longue odyssée après la révolution soviétique, Goudji s’installera à Paris... Considérée par les autorités soviétiques comme un métier subversif, l’orfèvrerie était bannie. Son exercice était passible de 5 à 10 ans de prison. Quoique privilégié par les Soviets où il était le plus jeune membre de l’Union des artistes, en dessinant à satiété des médailles commémoratives et des moules à jouets, il quittera l’URSS pour s’installer à Paris en 1974. Sa chance fut d’être découvert par Hubert Givenchy, le célèbre couturier. En fuyant son pays, Goudji avait emporté ses créations. «Tout était dans ma tête», expliquera-t-il par la suite. Quand le célèbre couturier lui proposera de créer une collection de bijoux sous sa griffe, il posa une condition: «Tout sortira de mes mains ou ne sortira pas...». Interloqué, Givenchy le recommanda à une des plus célèbres galeries d’art de l’époque. Le succès fut immense et immédiat... En 1993, le directeur du Louvre lui commandera une collection de bijoux pour fêter le bicentenaire du musée. Trois années plus tard, vingt-cinq objets liturgiques créés par Goudji pour la cathédrale de Chartres s’inscrivaient à l’inventaire du patrimoine de la République... Égal toujours à lui-même, ce créateur de génie, la taille ceinte de son tablier de cuir, martèle le métal. Au musée des beaux-arts de Chartres, ses créations font partie, jusqu’au 21 octobre, de l’exposition des trésors de la cathédrale. Du 26 septembre au 17 novembre 2002, une exposition, au Musée d’art sacré de Fourvières, à Lyon, est entièrement consacrée à «l’art liturgique de Goudji»... Le Figaro du 18 juin passé consacre à ce «magicien d’or» une demi-page, en concluant: «Sourd aux trompettes et aux échos, penché sur sa table, Goudji tourmente la feuille d’or»... OLIVIER THEYSKENS À siècle nouveau, créateurs neufs Voilà bon nombre d’années que la mode combat la féminité. Soucieuse d’impressionner et de vendre, elle s’applique surtout à innover, voire à choquer afin de susciter curiosité et commentaires. Les nouveaux «vrais» talents pourtant existent. Ils cherchent, poussés par le feu sacré de l’inspiration, à vêtir, dans le sens noble du terme, l’éternel féminin... Parmi eux, Olivier Theyskens, un jeune couturier belge très doué, a réussi à imposer son style et sa griffe au niveau international. Novatrice, intuitive, sa création ouvre des horizons neufs, instaurant un style inédit, très personnel, conforme aux temps actuels. Olivier Theyskens a imposé très vite à Paris, la plus éclectique des capitales, son talent, son style et sa griffe. Créateur inspiré, il mélange les genres, les visions, les structures et les lignes pour redynamiser un domaine où tout n’est au fond que perpétuel recommencement... Lui-même qualifie sa mode de «sophistication évolutive». «Évolutive, explique-t-il, parce que la perception d’une silhouette change en fonction des paramètres ambiants. Je me raccroche à ces images et à celles que j’ai en moi avec une idée précise. La mode actuelle ne reflète pas la société qui est de plus en plus dure, elle évoque le rêve, tout en tenant compte des exigences commerciales, c’est là mon principe.» Olivier Theyskens réussit aussi bien le flou que le structuré: des vestes à fermeture éclair, des redingotes, des tailleurs d’inspiration des années 50, des collections à thème presque futuriste. «Je ne construis pas mes collections à partir d’une idée définie, déclarait-il au journal Elle il y a deux ans, mais à partir d’une intuition. J’aime la liberté. C’est elle qui m’impose une longueur de manche ou le style d’un vêtement. Une découpe ou la courbe d’un pan». Amoureux des chiffons depuis son premier âge, il commenca «petite main d’atelier» en faisant des boutonnières «par amour du travail bien fait. Je couds jusqu’à présententièrement mes prototypes», avoue-t-il. Olivier Theyskens n’est pas pour autant un artiste naïf et éthéré. Travailleur acharné, il vit à Bruxelles où il a son atelier, il défile à Paris et il part surveiller régulièrement sa fabrication en Italie «où l’industrie sait comme nulle part ailleurs faire travailler, simultanément, main et machine»... Olivier Theyskens représente une nouvelle génération de créateurs de la mode, innovateur rationnel et technicien averti, il sait «prendre le pouls» de son époque. Le regard attentif à l’imaginaire, il calcule sur son ordinateur coût et risque du rêve qu’il mijote. De quoi réussir, comme il le prouve, l’harmonie avec les temps actuels et l’impressionnant succès financier de sa griffe... Les deux versions de la griffe Saint Laurent Le légendaire tailleur YSL a droit à deux versions authentifiées par la maison du grand couturier, portant toutes les deux sa griffe. L’une vendue au 38 Fg Saint-Honoré, dans sa boutique Rive Gauche, où le célèbre smoking est proposé à plusieurs déclinaisons: droit, croisé, à ceinture, à jupe ou à pantalon, à partir de 7500 Fr la veste et 4500 Fr le pantalon. Un peu plus loin, la boutique haute couture Yves Saint Laurent ne vend que la version authentique à son prix initial, sensiblement plus élevé. Les fidèles qui ont la nostalgie de la légendaire «version première» n’ont qu’à assumer le lourd prix de la réminiscence de 1966. Avec la différence toutefois, que le smoking ici sera exécuté sur-mesure. À signaler: la première boutique est gérée par Tom Ford. La seconde par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Dirigée par Loulou de la Falaise, cette boutique propose tous les objets de la célèbre griffe (sacs, souliers, pulls, blouses, bijoux, etc.) et des copies de certaines créations mythiques du créateur, à éditions, toutefois, très limitée (jamais plus de dix). Parmi elles, le caban marine sur pantalon blanc (1962), le premier smoking (1966) en grain de poudre avec sa ceinture de satin drapée. Il y a un peu plus de dix ans, parlant de ce légendaire ensemble, Yves Saint Laurent disait: «Le smoking que j’ai mis à la mode en 1968, repris en 1981, est un vêtement pour l’éternité.» Trente-quatre ans plus tard, les chiffres de vente lui donnent raison... ACTUALITÉ La mode via Internet Pour inciter le public à l’achat, dernier moyen de stimulation l’Internet. À Paris, les boutiques en ligne rivalisent d’efforts et d’ingéniosité. Dernière trouvaille, un mannequin virtuel, correspondant à vos mesures, au site des Galeries Lafayette de Paris, se charge de présenter les diverses collections vestimentaires (robes du soir, de cocktail, de ville, lingerie, etc.). Après avoir décliné son identité, donné le mot de passe choisi (ce qui assure la totale confidentialité de la démarche), un mannequin demande à l’intéressée de se décrire (coupe et teinte de cheveux, forme du visage, teint de la peau, taille, poids). Un portrait-robot ainsi composé, incarné par un mannequin virtuel accusant les dimensions et traits particuliers énoncés, proposera les vêtements et objets de la collection. Après indication, les pièces choisies sont enfilées virtuellement par le jumeau fictif, après avoir indiqué le souhait de les voir plus en détail. Mais, car il y a toujours un «mais» à l’idyllique image du progrès, le mannequin est quasi sans jambes: l’image s’arrêtant près du genou. Pour des tenues de soirée et des pantalons, cette amputation est bien inopportune... Mais on n’arrête pas le progrès pour si peu... On continuera donc à commander jupes et pantalons dans l’espoir que le bas vaille le haut... Pour inciter le public à l’achat, dernier moyen de stimulation l’Internet. À Paris, les boutiques en ligne rivalisent d’efforts et d’ingéniosité. Dernière trouvaille, un mannequin virtuel, correspondant à vos mesures, au site des Galeries Lafayette de Paris, se charge de présenter les diverses collections vestimentaires (robes du soir, de cocktail, de ville, lingerie, etc.). Après avoir décliné son identité, donné le mot de passe choisi (ce qui assure la totale confidentialité de la démarche), un mannequin demande à l’intéressée de se décrire (coupe et teinte de cheveux, forme du visage, teint de la peau, taille, poids). Un portrait-robot ainsi composé, incarné par un mannequin virtuel accusant les dimensions et traits particuliers énoncés, proposera les vêtements et objets de la collection. Après indication, les pièces choisies sont enfilées virtuellement par le jumeau fictif, après avoir indiqué le souhait de les voir plus en détail. Mais, car il y a toujours un «mais» à l’idyllique image du progrès, le mannequin est quasi sans jambes: l’image s’arrêtant près du genou. Pour des tenues de soirée et des pantalons, cette amputation est bien inopportune... Mais on n’arrête pas le progrès pour si peu... On continuera donc à commander jupes et pantalons dans l’espoir que le bas vaille le haut... Inventeur avant-gardiste, à cheval sur deux cultures, celle de l’Occident et celle de l’Extrême-Orient, d’où il tire ses racines, le créateur Issey Miyake ouvre une boutique à Paris à l’intention des clientes qui souhaitent exécuter elles-mêmes ses créations: A POC, le nouveau magasin, propose des vêtements «prêts à moitié». C’est-à-dire façonnés dans du jersey tubulaire où la cliente taille en adaptant le modèle à son goût: manches longues ou raccourcies, dos nu, échancré, s’arrêtant à la nuque; longueur au genou, à mi-mollet ou à la cheville. Des accessoires complétant la tenue, rigolos ou classiques, sont disponibles également: gants, bonnets, écharpes, etc., le tout toujours prédécoupé dans le même tissu. La cliente peut ainsi s’associer directement à la création du grand couturier en y participant activement. Le vêtement acquiert ainsi la valeur d’une double création parfaitement adaptée à celle qui la porte et à sa personnalité. Un concept totalement neuf qui va certainement bouleverser le rituel de la manière de se vêtir, comme aussi l’industrie de la mode. FORME L’« eutonie », clef d’un état de grâce Une méthode d’accès à un état de grâce, atteint par la découverte de son propre rythme. Le mot lui-même (du grec eu: juste, positif, harmonieux, et tonie: tonus, tension) annonce clairement l’objectif de cet exercice. Ce qui implique que chaque personne doit et peut parfaitement trouver son propre rythme optimal en apprenant à maîtriser correctement son corps afin de dissoudre tout éventuel blocage. La technique fait appel à des postures et des mouvements réalisés avec une extrême attention. En s’observant ainsi, on s’attache à démanteler toutes les attitudes nocives, telles que rentrer les épaules, serrer les mâchoires, contracter les muscles, qui constituent des réactions usuelles au stress. Les exercices à exécuter seul(e) ou en groupe constituent un dialogue avec soi-même afin de savoir où on en est. La concentration intense sur cette idée représente la principale base de cette méthode. Cette concentration sur soi n’est pas très difficile. Sa réussite est dépendante de la disposition personnelle de faire des expériences neuves et de développer en l’agrandissant son champ de la connaissance et de la maîtrise de soi...
Son métier fait penser aux armées du Moyen Âge, aux légions d’antan, aux Scythes, aux Croisés. Il manipule or et argent comme on manipulait ces temps-là le fer pour faire des panoplies, des javelots et des flèches... Un métier qui se perd? Nullement. Un art qui se perpétue en anoblissant ses objectifs: orfèvre d’objets de culte et ustensiles précieux... Le plus ancien et célèbre serviteur de ce métier qui se perd, menacé par l’industrialisation, est un Géorgien de 62 ans, Goudji, orfèvre-artiste ayant fui son pays natal à la suite de la révolution, il est installé depuis de longues années au marché couvert de Montmartre. Spécialisé en instruments emblématiques, tels les épées d’académiciens, la mitre d’évêques, les calices, torques et fibules, il est connu pour avoir fabriqué le marteau jubilaire...