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Les films à la télé Des acteurs derrière et devant la caméra!(PHOTOS)
Par PLISSON Alain, le 24 août 2002 à 00h00
Il existe bon nombre d’acteurs (et d’actrices) qui rêvent de troquer leurs rôles pour passer derrière la caméra. Cette semaine deux exemples: celui de Billy Crystal, acteur mais aussi réalisateur (et scénariste) de «Forget Paris», et de Sondra Locke qui, elle, s’est contentée de signer «Impulse». Devant la caméra, nous retrouverons un couple mythique: Humphrey Bogart et Lauren Bacall, et des vedettes confirmées comme Jack Nicholson, Kim Basinger et Michael Keaton, dans le premier volet de «Batman», Gregory Peck et Danny De Vito, dans «Other People’s Money», et la fine fleur des vedettes britanniques: Julie Christie, Alan Bates, Peter Finch et Terence Stamp dans «Far From the Madding Crowd». On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. C’est ce qu’a dû se dire Billy Crystal en écrivant le scénario (avec Lowell Ganz et Babaloo Mandell) de Forget Paris. L’amuseur s’est amusé à concocter une comédie romantique dans laquelle il s’est bien entendu réservé le rôle principal. Pour satisfaire les dernières volontés de son père, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, Mickey Gordon, arbitre professionnel de basket-ball et célibataire endurci, débarque à Paris afin d’enterrer son père en Normandie. Mais une surprise de taille l’attend: le cercueil a été égaré. Mickey doit prendre son mal en patience. Heureusement pour lui, Helen, la responsable américaine des relations publiques de la compagnie d’aviation, compatit à son malheur. Avec gentillesse, elle lui propose de lui faire visiter la ville qu’elle connaît par cœur. C’est le coup de foudre. Entre Montmartre et les quais de la Seine, ils vivent une idylle follement romanesque. Une fois son père enterré – on a fini par retrouver le cercueil – Mickey rentre aux États-Unis, après avoir fait promettre à Helen de le rejoindre. Ils se marient. Mais loin du charme de Paris, le couple saura-t-il surmonter les épreuves? Il n’y a pas que le charme de Paris dans le film: il y a aussi celui du couple que forment Billy Crystal et Debra Winger. Il fonctionne parfaitement et parvient à nous faire entrer dans leur jeu. Et Billy Crystal, qui réalisa également le film, apporte à sa mise en scène une simplicité qui joue en sa faveur. Diffusion samedi à minuit sur Future TV Dark Passage de Delmer Daves constitue une occasion de revoir à l’écran un couple mythique, celui que formèrent dans la vie comme à l’écran Hymphrey Bogart et Lauren Bacall. Le scénario (de Delmer Daves également) ne leur permet pas pourtant d’exprimer cette fascination qu’ils exercèrent dans leurs deux films précédents T Have and Have Not et The Big Sleep. Et pourtant Humphrey Bogart incarne un personnage qui lui est familier: celui d’un meurtrier (présumé!) qui réussit à s’enfuir. Il a recours à un chirurgien qui lui refait un nouveau visage, afin de lui permettre de démasquer le véritable criminel. Durant toute la première partie du film, Humphrey Bogart est invisible. La caméra subjective le remplace et nous fait voir les choses à travers son regard. C’est lorsqu’on lui enlève ses pansements qu’on découvre enfin son visage. Entre-temps, Boguie a trouvé refuge dans l’appartement d’une artiste (Lauren Bacall) et, bien entendu, celle-ci tombe amoureuse de l’homme sans visage. Ce sont les seconds rôles qui se tirent le mieux de cette histoire: Agnès Moorehead dans le rôle de la meurtrière, Tom d’Andrea, en chauffeur de taxi, Clifton Young, un petit voyou, et Houseley Stevenson, dans le rôle du chirurgien accomodant, tirent au mieux leur épingle du jeu. Diffusion dimanche à minuit sur LBCI Le personnage de Batman fait partie de la mythologie américaine. Cette bande dessinée, qui vit le jour dans les années 40, a magnifié un personnage sans peur et sans reproche, qui fait la justice et défie les méchants. Et au fil de ses aventures, ses ennemis sont à la hauteur: ils bénéficient eux aussi de pouvoirs assez exceptionnels. De 1943 à nos jours, Batman, l’homme au double visage, a tenté plus d’un cinéaste. Mais il a fallu attendre 1989 pour qu’un metteur en scène comme Tom Burton, spécialiste du film fantastique, nous plonge dans l’univers de ce héros, incarné dans cette première version qui connut de nombreuses suites, par Michael Keaton. La violence et le désordre règnent à Gotham City où, depuis quelques semaines, Batman, un homme portant cape et masque de chauve-souris, a entrepris de lutter contre la pègre. Ce soir-là, il corrige deux malfrats qui venaient de dévaliser un couple d’étrangers, tandis que le maire présente le nouveau district attorney. Il clame sa ferme intention de nettoyer la ville des néfastes éléments et pense tout particulièrement au gangster Carl Grissom. L’annonce, relayée par la télévision, met en joie Jack Napier, l’extravagant homme de main de Carl Grissom, qui sait la police impuissante et même corrompue en la personne de Eckhardt. Quant à Batman, peu de gens sont convaincus de son existence, à l’exception du journaliste Alexander Knox, que tous prennent pour un illuminé, et de la belle photographe Vicki Vale qui brûle du désir de le rencontrer... Diffusion lundi à 20h35 sur LBCI Avec Other People’s Money, Norman Jewison nous entraîne dans les coulisses de Wall Street et dans le monde de la haute finance. Issu d’un milieu modeste, Lawrence Garfield aime passionnément l’argent et la puissance qu’il accorde. À force de travail et de ruse, il a réussi à devenir l’un des financiers les plus en vue de Wall Street. Sa spécialité est le rachat d’entreprises vulnérables, qu’il démantèle sans état d’âme afin d’en extraire la moelle financière. Pour l’heure, il a jeté son dévolu sur la New England Wire and Cable, une entreprise à l’ancienne, entièrement évoluée à son PDG, Andrew Jorgenson. La New England étant sous-cotée en Bourse, Larry lance une OPA. Jorgensen décide de relever le défi: il engage une jeune avocate, Kate Sullivan, la propre fille de sa compagne Bea. Dès leur première entrevue, Larry tombe amoureux de Kate, ce qui n’entame aucunement sa détermination à vaincre. Une joute sans merci, faite d’escarmouches et de coups tordus, oppose les deux parties. Jusqu’au jour de l’Assemblée générale, qui voit le triomphe de Larry, grâce, il est vrai, à la trahison de l’un des piliers de la New England et ami de longue date de Jorgenson. Pourtant ce dernier ne mord pas la poussière, des industriels japonais se proposent à point nommé pour renflouer l’entreprise... Norman Jewison a souvent eu à cœur de conjuguer efficacité et ambition (via des sujets à teneur sociale). Other People’s Money ne fait pas exception, même si le ton est celui de la comédie, présence de Danny De Vito oblige. En stigmatisant le pouvoir aveugle de l’argent-roi et la finalité non productive de l’activité des requins de Wall Street, Jewison se pose néanmoins en moraliste. Il remet ainsi au goût du jour la fable sociale qui fit la gloire d’un Frank Capra. Sans pour autant réussir a en restituer la force, sans doute par manque de réelle conviction, ou de sincérité. Reste une comédie intelligente, soutenue à train d’enfer par un duo de choc, le rondouillard Danny De Vito semblant être l’exact contraire du vénérable Gregory Peck (et de son image d’intégrité, véhiculée par l’une des carrières les plus riches de Hollywood). Diffusion lundi à minuit sur Future TV Sondra Locke fut longtemps la compagne de Clint Eastwood. C’est après sa rupture avec ce dernier qu’elle s’essaya à la mise en scène. Impulse fut son second opus. Un film résolument féministe. Lottie Mason est policier en civil à Hollywood où, habillée de façon provocante, elle traque les maniaques sexuels, mais surtout les dealers. Ses problèmes personnels (un mariage raté, des ennuis financiers) sont encore compliqués par l’harassement sexuel dont elle est victime de la part de son supérieur, le lieutenant Joe Morgan. Quand l’assistant du district attorney, Stan Harris, lui porpose un gros coup sur un énorme trafic de drogue, sa vie bascule dans le cauchemar. On trouve un cadavre dans son appartement et, ayant découvert la clé d’une consigne contenant une grosse somme d’argent, elle est à la fois poursuivie par un tueur et soupçonnée par ses confrères. Stan Harris, dont elle s’est éprise, l’aide à prouver son innocence. Après un Rat Boy qui flirtait avec le fantastique, Sondra Locke aborde à nouveau le film de genre avec cette «flic story». Laquelle, si elle comporte son lot d’ambiances urbaines crépusculaires, de ripoux, de sombres machinations et de violences, veut se démarquer des archétypes avec un portrait de femme composite, complexe et complexée. Bien qu’elle soit active et séduisante, Lottie n’a guère d’amis (à l’exception de la psychiatre de la police). Son dégoût des hommes provient à la fois de ses expériences malheureuses et de l’identification qui l’envahit avec le rôle de femme facile qu’elle joue pour attirer les suspects. Il y avait donc, en germe, une intéressante approche du phénomène de la femme-policier que les structures et les mentalités n’ont pas encore intégré. Mais le caractère conventionnel de la réalisation, qui éparpille cet excellent sujet au milieu de péripéties d’une grande banalité, laisse ces intentions généreuses à l’état de virtualités. Diffusion mercredi à minuit sur Future TV Metro de Thomas Carter se situe à une époque, pas très lointaine d’ailleurs (1996), où Eddie Murphy ramait au creux de la vague, dans de vagues intrigues policières dans l’espoir de retrouver le triomphe de 48 Hours. Scott Roper, un flic de San Francisco, spécialiste des négociations lors des prises d’otage, préfère utiliser sa force de persuasion plutôt que son arme. Mais, cette fois, flanqué de Kevin, un partenarire débutant dans le métier, il va affronter un criminel un peu plus retors que les autres. Michael Korda, bien connu de la police, commet un braquage chez un bijoutier avant de prendre la fuite. Au terme d’une folle course-poursuite dans les rues de la ville, Roper arrête Korda et l’envoie en prison. Pas pour longtemps. Faussant compagnie à ses gardiens, Korda retrouve sa liberté, plus que jamais décidé à récupérer son butin et à se venger de Roper. Un film boiteux où Eddie Murphy nous ressert son numéro de cabotin grimaçant, de plus en plus essoufflé et à court d’imagination. Diffusion vendredi à 20h30 sur Future TV Far From the Madding Crowd de John Schlesinger est certainement un grand film. Non pas parce qu’il dure 169 minutes deux soirs de suite à la télévision, mais parce qu’il s’agit d’une très belle adaptation du roman de Thomas Hardy, qui fut mésestimée à son époque. Il est difficile de dire pour quelles raisons ce film fut boudé du public et éreinté par la critique. L’histoire, très romanesque, est non seulement filmée d’une manière remarquable, mais bénéficie d’une interprétation hors pair avec Julie Christie en vedette. Elle incarne une jeune fille volontaire et déterminée qui va suciter l’amour de trois hommes très différents: ces trois hommes sont incarnés par Terence Stamp, Peter Finch et Alan Bates, autrement dit la fine fleur des comédiens anglais de cette époque. Alors que les deux derniers fort nantis n’en veulent pas à sa fortune, la jeune fille se laisse séduire par le premier, un sergent cynique et joueur qui va la mener à sa ruine. On ne défie pas sans payer le prix les conventions et les usages de la société victorienne de l’époque. Une superbe réalisation que vous regarderez avec un plaisir évident. Diffusion vendredi à minuit sur LBCI DOCUMENTS «Envoyé spécial». Magazine présenté par Guilaine Chenu. • «Des chiffres et des êtres» de Frédéric Dupuis et Maire-Pierre Cassignard. Connue depuis la nuit des temps, la numérologie n’a rien perdu de son pouvoir et de son attraction. Cette «pratique divinatoire», fondée sur les nombres, qui serait à même de dégager les grandes tendances de l’avenir de chacun, a ses maîtres et ses adeptes. Les premiers prétendent «lire en vous à chiffres ouverts». Les seconds comptent sur elle pour mieux vivre leur vie. Au risque d’y laisser des plumes et beaucoup d’euros. Rencontre avec un yogi qui initie ses étudiants à la numérologie dans la campagne bavaroise, une chroniqueuse numérologue de radio, chez les Kabalarians à Vancouver (Canada) et dans le cabinet de quelques praticiens face à leurs clients. Pythagore a bon dos! L’enquête est passionnante, autant pour ce qu’elle révèle des manipulations et autres dérives sectaires, que pour ce qu’elle montre des symptômes d’une société en mal de vivre. Une intervention plus longue du psychologue Christian Balicco aurait été toutefois la bienvenue. • «Henri Burin des Roziers, l’avocat des sans-terre» de Sébastien Vibert, Jean-François Monier, Christophe Moyon et Anne Rochefort. À Xinguara, au Brésil, aux confins de la forêt amazonienne, les paysans survivent comme ils peuvent dans des camps de fortune. Leurs patrons, les fazendeiros, riches propriétaires terriens, les exploitent sans vergogne. Un prêtre français, Henri Burin des Roziers, 72 ans, consacre sa vie à combattre cette injustice. Un jour de juin 2000, cet infatigable compagnon de lutte des sans-terre a même réalisé l’impensable: envoyer en prison un fazendeiro pour le meurtre d’un syndicaliste. Frère Henri sait que sa tête est mise à prix. Il n’en continue pas moins de dénoncer les exactions des «maîtres du travail esclave». Au-delà de la mobilisation de ce «juste» religieux dominicain, une terrible illustration de la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Mais aussi une brèche ouverte contre l’impunité des puissants. À lire «Frère Henri Burin des Roziers, avocat des sans-terre» Bernadette Toneto (Éd. du Cerf). Diffusion jeudi à 23h00 sur MTV variétés «Tubes d’un jour, tubes de toujours». Divertissement présenté par Flavie Flament avec Fabrice Ferment. Spécial reprises. Flavie Flament rend hommage à la chanson française, des standards de l’entre-deux guerres aux chansons à succès des années 90, en passant par la folie disco. Chaque tube évoque, pour chacun de nous, un passé, une émotion, des couleurs, des sensations particulières. Elle accueille, comme invité d’honneur, Patrick Bruel. Il interprète: Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux? Mon amant de Saint-Jean; La complainte de la Butte et, en duo avec Laurent Voulzy, Que reste-t-il de nos amours? autant d’extraits de son double album Entre-deux. Ces morceaux des années 30 ont traversé le temps sans prendre une ride. De son côté, Fabrice Ferment raconte la petite histoire de ces adaptations et s’intéresse à d’autres chansons, telles Comme d’habitude et Le Sud, ainsi qu’aux auteurs-compositeurs disparus, Michel Berger et Daniel Balavoine. Avec Julien Clerc: Mon fils, ma bataille. Yannick: Ces soirées-là. Geri Halliwell: It’s Raining Men. Patrick Juvet : Le lundi au soleil. Hélène Ségara: Donner tout. Dave: Est-ce par hasard? Chantal Goya: Capitaine Flam. Models: Fame. Karen Mulder: I Am What I Am. Élisa Tovati: Et si tu n’existais pas. Dany Brillant: Tu vuo fa’ l’americano. Diffusion mardi à 22h30 sur MTV
Il existe bon nombre d’acteurs (et d’actrices) qui rêvent de troquer leurs rôles pour passer derrière la caméra. Cette semaine deux exemples: celui de Billy Crystal, acteur mais aussi réalisateur (et scénariste) de «Forget Paris», et de Sondra Locke qui, elle, s’est contentée de signer «Impulse». Devant la caméra, nous retrouverons un couple mythique: Humphrey Bogart et Lauren Bacall, et des vedettes confirmées comme Jack Nicholson, Kim Basinger et Michael Keaton, dans le premier volet de «Batman», Gregory Peck et Danny De Vito, dans «Other People’s Money», et la fine fleur des vedettes britanniques: Julie Christie, Alan Bates, Peter Finch et Terence Stamp dans «Far From the Madding Crowd». On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. C’est ce qu’a dû se dire Billy Crystal en écrivant le...