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Les films à la télé Deux grandes actrices... deux grands disparus!(photos)
Par PLISSON Alain, le 17 août 2002 à 00h00
Les femmes d’abord. Cette semaine, nous retrouverons deux actrices exceptionnelles dans des films qui les magnifient. Michelle Pfeiffer n’a jamais été aussi sensuellement troublante que dans «The Fabulous Baker Boys». Quant à Glen Close, elle est tout simplement sensationnelle dans «Meeting Venus» où elle incarne une diva. C’est Kiri Te Kanawa qui la double! Quant aux deux grands disparus, ils ont pour nom Errol Flynn, qui fut le plus bel aventurier de l’écran et que nous retrouverons dans «Kim», une aventure exotique puisqu’elle se déroule en Inde, et Robert Taylor, qui fut un des grands noms du cinéma américain durant une bonne vingtaine d’années. Dans les années 70, les studios Disney produisirent une série de films à l’intention des jeunes, des comédies loufoques en général qui dispensaient une bonne humeur communicative. C’est le cas de The Barefoot Executive de Robert Butler qui a l’avantage, au-delà de la simple loufoquerie, de ridiculiser un brin la télé. En effet, le jeune héros du film, incarné par Kurt Russell, découvre un signe particulièrement savant puisqu’il est capable de concevoir des émissions à haute audience. Notre jeune héros, grâce à son complice simiesque, sera promu au rang de vice-président d’une compagnie de télé, jusqu’au jour où... Diffusé en fin d’après-midi, ce film va certainement trouver son public. Diffusion samedi à 17h30 sur Future TV Un fait unique qui ne s’est plus jamais reproduit à l’écran: celui de réunir deux frères, acteurs, dans un film. Il s’agit de Jeff et de Beau Bridges, et le film s’intitule The Fabulous Baker Boys. Les frères Jack et Frank Baker ont constitué jadis un duo de pianistes qui connut quelque succès. Mais les auditoires des Fabulous Baker Boys sont désormais clairsemés et les engagements aléatoires. Frank, le manager, décide d’engager une chanteuse: Susie Diamond, une ex-«escort girl». C’est le succès. Jack, qui est un vrai musicien, redevient créatif et, attiré par la belle et fantasque Susie, abandonne ses conquêtes faciles. En l’absence de Frank, il devient son amant. La tension, alimentée par les ambitions de la chanteuse, grandit entre les deux frères. Jack rompt avec Susie, qui quitte le groupe, puis il se querelle violemment avec son frère, gestionnaire pépère du duo. C’est la fin des Baker Boys. Quelques semaines plus tard, Jack rend visite à Frank, qui se prépare à une vie besogneuse de prof de piano. Les deux frères se réconcilient. Mais, pour Jack, seules comptent la musique et Susie, qu’il retrouve et qui l’acceptera auprès d’elle... Pour son premier film comme réalisateur, Steve Kloves a associé deux thèmes éprouvés: celui de l’amitié/affection entre deux hommes bouleversés par l’intrusion d’une tierce et féminine personne, et celui du «show» usé par la routine mais régénéré par un apport extérieur. L’histoire manque de nouveauté mais elle reste crédible: les personnages, bien servis par les interprètes, ne sont pas stéréotypés, et Kloves décrit avec justesse les lieux de l’action – boîte minable, bars huppés... – et le climat nocturne des fins moroses d’après-spectacle. Mais les ressorts du film sont surtout psychologiques: l’affection et le conflit entre les deux frères, la relation Jack/Susie. Or, sur ce plan, on reste dans le domaine du conventionnel. Et les moments de crise et de passion, loin d’être les temps forts du film, sont ceux où la sentimentalité l’envahit... Mais il y a pour emporter l’adhésion du spectateur la présence sensuelle de Michelle Pfeiffer qui n’a jamais été aussi belle. Dans le personnage de Susie, elle fait une création remarquable, et le moment où elle chante, couchée sur un piano, Making Whoopee est entré dans la légende cinématographique! Diffusion samedi à minuit sur Future TV Rudyard Kipling fut le chantre de l’Inde et son roman Kim reprend des thèmes qui lui sont chers. À Lahore, aux Indes, en 1885. Le jeune Kim, qui sert volontiers de commissionnaire et de coursier, aide et prend soin d’un lama, âgé et fatigué par la vie. Le marchand de chevaux Mahbub Ali le charge de porter un message au colonel Creighton. Ce dernier craint l’avance des Russes, prêts à supplanter les Anglais aux Indes. Kim réussit à rejoindre le colonel et il lui donne le pli qui lui avait été confié. Il apprend qu’une attaque de rebelles, soutenus par les Russes, est prévue pour bientôt... Depuis de longues années, Victor Saville souhaitait porter à l’écran le roman de Rudyard Kipling, qui figurait parmi les classiques de la littérature pour enfants. La MGM, dont il était devenu l’un des producteurs-metteurs en scène, lui en donna enfin l’occasion, et Saville tourna pendant plusieurs semaines aux Indes, avec son chef-opérateur, William Skall, des plans destinés à renforcer l’authenticité du film. Le reste – notamment toutes les scènes avec Errol Flynn – fut réalisé à Hollywood, en studio. Comme dans le roman de Kipling, le film est avant tout l’histoire du jeune Kim, pris entre sa vie insouciante et celle que les autorités veulent lui faire mener à l’orphelinat militaire. Le charme d’Errol Flynn – qui n’est, en fait, que le faire-valoir de Kim – et le technicolor de l’époque contribuent à la qualité de cette adaptation habile et soignée. On peut seulement regretter que le film ne possède pas toujours le parfum d’aventures et le panache que lui auraient apporté un Richard Thorpe ou un Raoul Walsh... Diffusion samedi à minuit sur LBCI Poltergeist de Tobe Hooper ouvrit la voie dans les années 80 à une série de films produits, écrits et imaginés par Steven Spielberg. Le premier de la série qui est à l’affiche demeure le meilleur, comme c’est souvent le cas. Steve et Diane Freeling mènent une vie sans histoire dans un paisible quartier résidentiel jusqu’au jour où leur maison est agitée par un surprenant tremblement de terre qui semble épargner les demeures voisines. Carol Anne, la jeune fillette du couple, entretient par ailleurs des relations de plus en plus étranges avec le poste de télévision... Produit, écrit et imaginé par Steven Spielberg, mis en scène par Tobe Hooper, Poltergeist porte la marque de ces deux cinéastes. L’influence de Tobe Hooper est évidente lors de l’intrusion d’éléments purement horrifiques et macabres (la séquence des squelettes, celle où le parapsychologue voit son visage se décomposer). On doit en revanche à Steven Spielberg la description d’une Amérique quotidienne et provinciale, soudain confrontée aux forces de l’au-delà. L’un et l’autre se souviennent d’éléments «bizarres» qui leur sont advenus, Spielberg à Scottsdale, dans l’Arizona, où il a vécu, Tobe Hooper dans les jours qui suivirent la mort de son père. L’apparition presque féerique du Poltergeist et le moment où Carol Anne parle au poste de télévision s’opposent à la violence de certaines scènes, l’ensemble formant un tout constamment intéressant. À l’opposé des films d’horreur à la mode qui se baignent dans des bains d’hémoglobine, Poltergeist pose un véritable problème fantastique et a l’intelligence de le placer dans un contexte social et humain. Une réussite. Diffusion dimanche à minuit sur LBCI L’opéra est à l’honneur dans Meeting Venus d’Istvan Szabo. Zoltan Szanto, jeune chef d’orchestre hongrois, vient de recevoir une proposition qui pourrait bien le propulser sur le devant de la scène et le faire connaître mondialement: on lui a demandé de diriger «Tannhäuser» à l’Opéra Europa de Paris. Mais aussitôt débarqué dans la capitale, il doit déchanter. Loin de tendre vers un but unique, à savoir un spectacle total, aussi proche de la perfection que possible, les différents responsables du spectacle, les musiciens, les techniciens passent leur temps à se tirer dans les pattes. En outre, la diva, Karin Anderson, se montre à son égard d’une froideur rare. La troupe lui apparaît n’être qu’une indescriptible collection d’égoïsmes dont l’hétérogénéité est renforcée par les différentes nationalités et cultures qui la composent, pour ne rien dire des tempéraments... Comme il faut se battre également contre les inerties bureaucratiques et le zèle syndical de certains, Zoltan est prêt à renoncer. Paradoxalement, c’est Karin qui lui redonne confiance: la diva a cessé de lui battre froid. Elle semble même séduite par la volonté qui habite Zoltan. Une liaison s’ébauche entre eux, ce qui déstabilise un peu le chef d’orchestre, quand il commet l’erreur de l’avouer à sa femme... Mais tant bien que mal, les répétitions avancent, jusqu’au jour de la représentation. Un dernier coup dur manque de tout faire échouer: les machinistes se mettent en grève. Mais Zoltan demande à sa troupe de chanter sans costumes et sans décor, devant le rideau, pour l’amour de la musique. C’est un triomphe... À travers le montage de l’opéra «Tannhäuser», riche en rebondissements divers, c’est à une réflexion sur la construction de l’Europe (ou plus largement du monde occidental) que nous sommes conviés. Quelques mois après la chute du rideau de fer, à quelques mois de l’ouverture du Grand Marché européen, le sujet de l’harmonisation des cultures et des mentalités est à l’ordre du jour... Et Szabo ne cache pas son inquiétude sous un ton goguenard (nous restons à égale distance de Kafka et de Courteline). Nous nageons naturellement en pleine métaphore, comme c’était déjà le cas dans le Prova d’orchestra de Fellini. On le voit: le projet ne manquait pas d’ambition. Le résultat est à la hauteur: La tentation de Vénus est à la fois tonique et subtil. Même si le film ne tient pas tout à fait la longueur et si l’histoire d’amour entre Karin et Zoltan ne nous touche que très moyennement. C’est malgré tout du beau travail... Diffusion jeudi à minuit sur Future TV Robert Parrish, le réalisateur de Saddle the Wind, est un enfant de Hollywood. Il a grandi dans cette ville a tour à tour été enfant-acteur, monteur, ingénieur du son et, finalement, réalisateur. S’il n’a jamais occupé la place qu’il méritait, c’est parce que le cinéma de Parrish ne se coule jamais dans des moules propres au système des studios. Son style est à la fois soigné et nonchalent. C’est celui d’un conteur qui ne dédaigne ni de s’attarder à un détail plastique fascinant ni, au contraire, de jouer avec l’élipse. Saddle the Wind est donc un Western qui se démarque de la formule habituelle. Moins d’action mais en revanche une solide analyse de caractères. Son héros est, comme souvent dans les films de Parrish, à la recherche d’une seconde chance. Steve Sinclair, marqué par l’expérience de la guerre, en a gardé une haine de l’homicide sous toutes ses formes. Il s’est installé dans une vallée d’éléveurs de bétail et y mène une vie paisible. Steve a inculqué les mêmes principes à son frère, Tony. Mais ce dernier lui ressemble peu. Il va vers la ville et en revient flanqué d’une danseuse, Joan, et surtout muni d’un énorme revolver dont il se met à jouer pour impressionner son aîné... Face à Robert Taylor et Julie London, parfaits de discrétion, John Cassavates, qui était alors à ses débuts, fait une création remarquable de précision. Un beau film! Diffusion vendredi à minuit sur LBCI VARIÉTÉS «Tout le monde en parle». Magazine présenté par Thierry Ardisson, proposé par Catherine Barma et Thierry Ardisson. En compagnie de ses invités, stars du cinéma, de la télévision, de la mode, rois du sport, hommes et femmes politiques, chanteurs ou encore écrivains, Thierry Ardisson présente son incontournable talk-show du week-end, durant lequel décontraction et impertinence sont fortement conseillées! Au programme, plusieurs rubriques, auxquelles participent, dans la bonne humeur, tous les invités. Diffusion samedi à 23h00 sur MTV «Dalida: 15 ans déjà...». Divertissement présenté par Flavie Flament et Orlando. Réalisé par Pascal Duchêne. Pour rendre hommage à la légendaire et lumineuse Dalida, disparue il y a quinze ans, le 3 mai 1987, trois générations de vedettes de la chanson se sont donné rendez-vous: Lorie, Sheila, Hélène Segara, Liane Foly, Marc Lavoine, Muriel Robin, Dany Brillant, Serge Lama, Line Renaud, Toto Cutugno, Linda Lemay, Ishtar... Tour à tour ou en duo, ils interprètent Gigi l’amoroso (qui avait battu le record de ventes détenus par Strangers in the Night, de Franck Sinatra); Gandolier; Il venait d’avoir 18 ans; Bambino (le premier disque d’or de Dalida, en 1956); Paroles, paroles; Itsi Bitsi petit bikini; Darla dirladada; Mourir sur scène... Flavie Flament présente cette soirée en compagnie d’Orlando, le frère de Dalida. Ensemble, ils nous font découvrir des images d’archives (certaines sont inédites), des extraits de spectacles et de films (dont Le Sixième Jour, de Youssef Chahine). De la jeune Miss Égypte, à «Mademoiselle Juke-box» des années 50, jusqu’au sacre de «grande diva» des années 80, on revit les étapes, les émotions et les triomphes d’une artiste magnifique, toujours présente dans nos cœurs. Diffusion mardi à 22h30 sur MTV dOCUMENTS «Envoyé spécial». Magazine présenté par Françoise Joly. • «Mariages forcés» de Serge De Sampigny, Christophe Bushé, Arnaud Mansir et Carine Poidatz. Des dizaines de milliers de jeunes Françaises, issues de l’immigration turque, malienne, sénégalaise ou maghrébine, sont contraintes, par leur famille, de se marier dans le pays de leurs origines, avec un homme qu’elles n’ont pas choisi. Différents organismes tentent de les aider à s’en sortir, avant ou après les unions. Il existe en particulier l’association turque Élélé, soutenue par Gaye Petek et Pinar Hüküm, à Paris, ou le GAMS, «Groupe de femmes pour l’abolition des mutilations sexuelles», dont s’occupe Khady Koïta. Au cours d’une longue enquête, menée depuis le mois de juillet dernier, Envoyé spécial a pu rencontrer quelques victimes de ces mariages forcés: trois jeunes filles, dont les familles sont d’origine turque, marocaine et malienne. Elles ont accepté de témoigner et d’être suivies dans leur fuite. Une enquête remarquable, lourde et difficile à mener, tant au plan humain que journalistique. On réalise l’urgence et la nécessité de lever le voile sur la violence de ces drames familiaux, de plus en plus fréquents en France. • «Questions pour un sondage» de Jacques Cardoze et Blaise Grenier. En période préélectorale, les études menées par les instituts de sondage (Sofrès, Ifop, BVA ou Louis-Harris) sont, plus que jamais, placées sous les projecteurs. Envoyé spécial décortique la manière dont ces enquêtes sont menées, s’interroge sur leur fiabilité, leur importance voire leur influence sur les votes. La confiance que les hommes politiques accordent aux instituts d’opinion est-elle justifiée? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les chiffres publiés ne sont pas le simple reflet de ceux que recueillent les sondeurs. Ils sont passés dans l’ordinateur qui doit opérer un savant corrigé des variations idéologiques et surpondérer certaines réponses au détriment d’autres. Les candidats ne sont pas les seuls à jouer leur carrière sur une élection. Les responsables des instituts de sondages mouillent aussi leur chemise et leurs erreurs d’additions risquent de leur coûter gros. Témoin, Stéphane Rozes, de l’institut CSA, qui, en pleine campagne de 1995, est le seul à quelques jours du scrutin à donner Jacques Chirac en tête des candidats de droite au premier tour. Diffusion jeudi à 23h00 sur MTV
Les femmes d’abord. Cette semaine, nous retrouverons deux actrices exceptionnelles dans des films qui les magnifient. Michelle Pfeiffer n’a jamais été aussi sensuellement troublante que dans «The Fabulous Baker Boys». Quant à Glen Close, elle est tout simplement sensationnelle dans «Meeting Venus» où elle incarne une diva. C’est Kiri Te Kanawa qui la double! Quant aux deux grands disparus, ils ont pour nom Errol Flynn, qui fut le plus bel aventurier de l’écran et que nous retrouverons dans «Kim», une aventure exotique puisqu’elle se déroule en Inde, et Robert Taylor, qui fut un des grands noms du cinéma américain durant une bonne vingtaine d’années. Dans les années 70, les studios Disney produisirent une série de films à l’intention des jeunes, des comédies loufoques en général qui dispensaient une...