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ENSEIGNEMENT - Quand un professeur « en a marre de la police de l’Éducation » Vive l’université populaire !

« J’adore mes élèves mais j’en avais marre de la police de l’Éducation nationale » : après vingt ans d’enseignement, le philosophe français Michel Onfray vient de rendre son tablier pour créer à la rentrée à Caen (ouest de la France) une université populaire dont il espère qu’elle fera beaucoup de petits. Dès octobre, ce philosophe de 43 ans, un peu vite catalogué comme un spécialiste du plaisir, vivra de ses seuls droits d’auteur, un fait rarissime, depuis Socrate, dans cette discipline. Si Michel Onfray peut se le permettre, c’est que presque tous ses ouvrages (une vingtaine à ce jour, dont le fameux Journal hédoniste, L’art de jouir, Théorie du corps amoureux, L’invention du plaisir, ou plus récemment l’Antimanuel de philosophie) rencontrent un succès constant et sont à ce jour traduits dans une douzaine de langues. « La première version de l’université populaire, explique Onfray, avait été lancée à la fin du XIXe siècle par des intellectuels progressistes, souvent socialistes, qui proposaient des cours gratuits à destination de la classe ouvrière. » Construire son soi « Le nouveau concept inauguré à Caen, précise le philosophe, vise un objectif semblable, mais actualisé. Le but est de démocratiser la culture au travers d’un accès gratuit au savoir, mais une culture vécue comme un auxiliaire de la construction de soi et non pas comme un énième signe de reconnaissance sociale. » Construire son soi, le maître mot est lâché, c’est l’ambition majeure de la nouvelle université populaire, qui dispensera des cours gratuits de la mi-octobre à mai, sans aucune condition d’âge ou de niveau. Pas de diplômes non plus, bien entendu, précise Onfray, qui reconnaît se situer dans une mouvance libertaire refusant d’être la courroie de transmission du système. Pour le philosophe, en pleine déferlante mondialiste de la société de marché, en ces temps de pensée unique et de modèles imposés, « se changer soi-même est en fait une manière de s’opposer, de changer à terme le monde au travers d’une “ révolution des singularités ”, qui l’une à l’autre ajoutées créeront autant de poches de révolution. » « C’est une utopie praticable », estime-t-il. C’est Michel Onfray qui assurera à la rentrée le premier cours (deux heures hebdomadaires) de cette « univ’ pop’ ». Le thème en sera sans surprise l’histoire de la philosophie hédoniste « dans l’archipel pré-chrétien », qu’il connaît sur le bout des doigts. Mais notre philosophe attend que d’autres le rejoignent. À Caen d’abord, pour traiter d’autres disciplines comme la médiologie, l’art contemporain, la psychanalyse... Mais aussi ailleurs, « la première de Caen se voulant une invite à l’essaimage » le plus vaste. Quant aux élèves du lycée technique de Caen où Onfray officia longtemps, ils devront désormais se passer de lui. « L’une d’entre elles m’a dit : c’est dommage pour ceux qui ne vous auront pas », confie le philosophe.
« J’adore mes élèves mais j’en avais marre de la police de l’Éducation nationale » : après vingt ans d’enseignement, le philosophe français Michel Onfray vient de rendre son tablier pour créer à la rentrée à Caen (ouest de la France) une université populaire dont il espère qu’elle fera beaucoup de petits. Dès octobre, ce philosophe de 43 ans, un peu vite catalogué comme...