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Actualités - REPORTAGE

Droits de l’homme - La polémique se poursuit autour du dossier des disparus de la guerre Les ONG dénoncent le manque de sérieux dont font preuve les responsables

Les ONG qui suivent de près l’affaire des Libanais disparus durant le guerre, FDHDH, MDH, Solid et Solida, ont dénoncé hier en chœur la « légèreté » avec laquelle les responsables libanais traitent ce dossier. Au cours d’une conférence de presse organisée au siège de la Fondation des droits de l’homme et des droits humanitaires (FDHDH), les représentants de ces associations et les parents des détenus en Syrie ont exprimé leur « déception » vis-à-vis de l’attitude des responsables libanais « qui persistent dans leur refus d’intervenir auprès des autorités syriennes pour obtenir la libération des personnes détenues en Syrie », ou tout au moins, pour mettre au clair ce dossier qui traîne en longueur depuis des années. « À ce stade, la solution à ce problème ne peut venir que des Syriens », insiste le représentant des Nouveaux droits de l’homme (NDH), Élie Abou Aoun. « Toutes les informations relatives à ce sujet ont déjà été remises par les familles et les ONG locales et internationales aux responsables libanais qui doivent désormais intervenir auprès des autorités syriennes », a-t-il précisé. Critiquant la politique d’atermoiements du gouvernement libanais, M. Abou Aoun rappelle que, jusque-là, « aucun communiqué officiel à ce sujet n’a été publié par les responsables». Les participants ont par ailleurs dénoncé les multiples démentis des responsables officiels affirmant « qu’il n’y a plus de Libanais détenus en Syrie ». « Ces déclarations sont en contradiction totale d’une part avec la liste révélée par le procureur général Adnane Addoum (en décembre 2000) sur l’existence de 95 personnes dans les prisons syriennes et d’autre part avec la libération, à intervalles réguliers, de plusieurs détenus dont on avait annoncé la mort auparavant. » Dans un communiqué de presse publié à l’issue de la conférence, les représentants des ONG concernées ont critiqué la récente déclaration du Premier ministre, Rafic Hariri, selon laquelle « la Syrie a déjà libéré tous les prisonniers ». «M. Hariri a ainsi dépassé les prérogatives de la commission d’enquête formée par le Conseil des ministres qu’il préside », souligne le texte du communiqué. Commentant ce point précis, un membre de la FHDH affirme : « Personne n’a demandé au Premier ministre de se faire le porte-parole des Syriens. » « On lui demande simplement d’assumer ses responsabilités et d’effectuer le nécessaire pour éclaircir cette affaire. » Rappelons que la commission d’enquête présidée par le ministre d’État à la Réforme administrative, Fouad es-Saad, avait, pour sa part, reporté à une date ultérieure la publication du rapport de la commission, en assurant aux parents qu’elle continuera de suivre de près ce dossier « tant qu’il y a de l’espoir ». Évoquant la Déclaration universelle contre les disparitions forcées des Nations unies de 1992, dont le Liban est signataire, le communiqué précise que « sur la base de l’article 13 de cette déclaration, les États s’engagent à effectuer les investigations nécessaires sur les cas de disparitions forcées ». La commission d’enquête présidée par M. Saad doit pouvoir effectuer de véritables investigations et ne pas se contenter d’écouter et de recueillir les témoignages, ont affirmé les participants, qui ont par ailleurs exhorté le président syrien, Bachar el-Assad, « de libérer sans plus tarder tous les détenus et d’accepter qu’un comité international indépendant enquête sur tous les Libanais qui ont été arrêtés et transférés en Syrie ». « L’intérêt d’une telle instance est qu’elle répond à des critères internationaux qui lui confèrent une neutralité et une indépendance par rapport aux pouvoirs politiques », a précisé le président de Solid, Ghazi Abi Aad. Les ONG et les parents des détenus dans les prisons syriennes ont enfin fait part de leur détermination à ne pas lâcher prise tant que la lumière n’aura pas été faite sur cette question. Je.J.
Les ONG qui suivent de près l’affaire des Libanais disparus durant le guerre, FDHDH, MDH, Solid et Solida, ont dénoncé hier en chœur la « légèreté » avec laquelle les responsables libanais traitent ce dossier. Au cours d’une conférence de presse organisée au siège de la Fondation des droits de l’homme et des droits humanitaires (FDHDH), les représentants de ces associations et...