Raffarin sur la voie du féminisme : La route est encore longue(photo)
le 20 juin 2002 à 00h00
Même s’il ne peut encore être qualifié de féministe, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin semble sur la bonne voie : les femmes représentent plus d’un quart de son gouvernement alors qu’elles ne constituent que 12 % à peine de l’Assemblée nationale. Créant la surprise, M. Raffarin a nommé au ministère de la Recherche Claudie Haigneré, 45 ans, la première spationaute française. Pour arriver à ce poste, elle n’a sans doute pas pris le chemin le plus court, mais de loin le plus spectaculaire : deux séjours en orbite terrestre à bord de Mir en 1996 et de l’ISS en 2001. Avec sa nouvelle ministre des Affaires européennes, le Premier ministre a voulu peut-être démontrer qu’il pouvait, le cas échéant, « flirter » avec la gauche, la sensibilité politique que l’on prête à Mme Noëlle Noir, 54 ans. Elle aurait pu, selon des commentaires de la presse, être nommée par le socialiste Lionel Jospin s’il était parvenu à la présidence. Une autre nouvelle représentante des femmes au gouvernement est Nicole Fontaine, 60 ans. Après avoir présidé à Strasbourg le Parlement européen, elle est désormais ministre déléguée à l’Industrie. Après le remaniement ministériel, intervenu au lendemain de la large victoire de la droite au législatives, 10 femmes, siègent désormais aux côtés de 28 hommes chaque semaine au Conseil des ministres. Elles étaient 6 dans le premier gouvernement de M. Raffarin, ce qui lui avait valu quelques critiques. Avec 10 femmes, on est encore très loin de la parité, et gouverner reste donc « une affaire d’hommes ». Mais c’est toutefois une femme de plus que dans le gouvernement du socialiste Lionel Jospin, et la droite fait donc mieux que la gauche qui a pourtant la réputation d’être plus à l’écoute des problèmes féminins. Dans son premier gouvernement, nommé le 6 mai dernier après l’écrasante victoire du président Jacques Chirac sur le leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen, c’est grâce aux femmes que M. Raffarin avait déjà créé la surprise. Dans un univers considéré comme exclusivement masculin, celui des armes, c’est Michèle Alliot-Marie, 55 ans, qu’il avait choisie pour être la première femme en France à se charger du ministère de la Défense. À peine nommé, « MAM », comme on la surnomme familièrement, s’était rendue tambour battant à Karachi (Pakistan) pour rassurer les Français blessés dans un attentat qui avait tué 14 personnes. Elle poursuivra sa tâche dans le deuxième gouvernement de M. Raffarin. Innovant également, le Premier ministre avait, pour la première fois en France, fait entrer au gouvernement une femme d’origine maghrébine, Mme Tokia Saïfi, secrétaire d’État au Développement durable. Un geste fort après le choc politique créé à la présidentielle par le populiste Jean-Marie Le Pen, qui s’était appuyé sur une xénophobie latente d’une partie des Français pour arriver en finale. Mme Saïfi a été confirmée à son poste. Même si la féminisation du gouvernement reste modeste, elle est toutefois nettement supérieure à celle de l’Assemblée nationale. Sur 577 députés, 71 sont des femmes, soit une proportion de 12,3 %. Dans l’Assemblée élue en 1997, elles étaient 59. La progression n’a donc rien de spectaculaire, et elle démontre l’échec d’une loi adoptée en juin 2000 pour favoriser la parité hommes-femmes.
Même s’il ne peut encore être qualifié de féministe, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin semble sur la bonne voie : les femmes représentent plus d’un quart de son gouvernement alors qu’elles ne constituent que 12 % à peine de l’Assemblée nationale. Créant la surprise, M. Raffarin a nommé au ministère de la Recherche Claudie Haigneré, 45 ans, la première...
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