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Inde-Pakistan - Islamabad procède à son troisième essai de missile depuis samedi, en présence de Straw L’Inde exclut de parler au Pakistan avec un « pistolet sur la tempe »(photo)
le 29 mai 2002 à 00h00
L’Inde a exclu hier toute discussion avec le Pakistan tant que ce pays n’aura pas démantelé des « camps d’entraînement » dans la partie du Cachemire sous son contrôle et mis fin aux infiltrations de combattants islamistes. Dans une conférence de presse à New Delhi, le ministre indien des Affaires étrangères Jaswant Singh a déclaré avec force que l’Inde refuserait de reprendre le dialogue avec Islamabad aussi longtemps qu’elle aurait « un pistolet sur la tempe ». Ces déclarations sont intervenues quelques heures après que le Pakistan eut procédé à un nouvel essai de missile, le troisième depuis samedi, alors que le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, était en mission à Islamabad pour tenter d’éviter une guerre avec l’Inde. Le secrétaire au Foreign Office doit gagner New Delhi après Islamabad, dans le cadre des démarches diplomatiques en cours pour apaiser les tensions entre l’Inde et le Pakistan, dont le face-à-face militaire le long de la frontière internationale et de la ligne de contrôle au Cachemire menace de dégénérer en conflit ouvert. Jack Straw a plaidé pour le « dialogue » entre les deux pays, puissances nucléaires, mais admis les « limites » d’une médiation internationale, et implicitement renouvelé les pressions qui s’accumulent sur le Pakistan, accusé de ne pas agir assez fermement pour empêcher les infiltrations de la guérilla musulmane vers le Cachemire indien. « Je pense que le président Musharraf sait parfaitement quelles sont les attentes de la communauté internationale pour qu’une action claire soit menée, en plus de ce qui a déjà été fait, afin de porter un coup d’arrêt de manière efficace au terrorisme transfrontalier », a déclaré le ministre britannique. La présence de M. Straw n’a pas empêché l’armée d’annoncer le succès du tir de missile de type HATF-II Abdali, capable de transporter des ogives sur une distance de 180 kilomètres, après ceux d’un missile de moyenne portée samedi et de courte portée dimanche, présentés comme des tirs de « routine », sans rapport avec l’actuelle tension. Mais, pour les analystes, il s’agit bien d’une démonstration de force du plus petit des deux États (145 millions d’habitants contre un milliard à l’Inde), à la puissance militaire très inférieure, après les menaces verbales de son voisin et dans un contexte à hauts risques. Commentant le discours de lundi soir du président pakistanais, le ministre indien des Affaires étrangères l’a qualifié de « décevant » et de « dangereux ». Un discours, selon New Delhi, n’a rien apporté de nouveau. « Laissons le monde reconnaître qu’aujourd’hui, l’épicentre du terrorisme international se situe au Pakistan », a dit Jaswant Singh. « Des terroristes, qui visent non seulement l’Inde mais aussi d’autres pays, reçoivent un soutien de structures d’État au sein du Pakistan », a-t-il ajouté. M. Singh s’est également insurgé contre ce que New Delhi considère comme des menaces nucléaires proférées ces derniers jours par le Pakistan. Il a demandé à la communauté internationale de prendre note des déclarations du général Musharraf et de certains de ses ministres qui parlent « avec beaucoup de désinvolture » de guerre nucléaire. « L’Inde n’a jamais parlé d’armes nucléaires », a affirmé M. Singh en rappelant la politique « déclarée et sans ambiguïté » de son pays qui ne sera « pas le premier à utiliser » l’arme atomique. Le chef de la diplomatie indienne a encore estimé que les pressions exercées sur le Pakistan par de nombreuses capitales, notamment Washington et Londres, n’avaient apparemment pas abouti aux résultats escomptés. Pendant sa conférence de presse, Jaswant Singh a souligné que l’Inde ferait à son tour des gestes si le Pakistan stoppait les infiltrations et fermait, de façon permanente, les « camps d’entraînement » séparatistes dans la partie du Cachemire qu’il contrôle. En attendant, M. Singh a qualifié d’impossible toute rencontre entre le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, et le général Musharraf en marge d’une conférence asiatique à Almaty (Kazakhstan) la semaine prochaine. MM. Vajpayee et Musharraf ont toutefois confirmé hier « leur accord et leur intérêt » pour des rencontres avec le président russe Vladimir Poutine à Almaty.
L’Inde a exclu hier toute discussion avec le Pakistan tant que ce pays n’aura pas démantelé des « camps d’entraînement » dans la partie du Cachemire sous son contrôle et mis fin aux infiltrations de combattants islamistes. Dans une conférence de presse à New Delhi, le ministre indien des Affaires étrangères Jaswant Singh a déclaré avec force que l’Inde refuserait de reprendre...
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