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Actualités - CHRONOLOGIE

Départ imminent du personnel de l’ambassade de Grande-Bretagne Les missions étrangères désertent Islamabad

Après le départ de l’essentiel du personnel diplomatique américain, l’annonce du départ imminent des Britanniques, avec les risques d’attentats et la menace de guerre avec l’Inde, les diplomates en poste à Islamabad ne savaient plus où donner de la tête hier. Les coups de téléphone étaient particulièrement nombreux entre chancelleries, chacun cherchant à savoir les « raisons spécifiques » qui ont pu pousser le Foreign Office à annoncer le départ immédiat d’au moins 150 membres du personnel diplomatique britannique. Avec le départ des diplomates des deux principaux pays de la coalition antiterroriste, États-Unis et Grande-Bretagne, qui se trouvaient être les deux plus importantes présences diplomatiques au Pakistan, « nous les “petits” nous retrouvons maintenant en première ligne, si l’on considère que le terrorisme islamiste vise plus particulièrement les Occidentaux », déclarait un diplomate européen. À la menace permanente, depuis septembre, d’attentats islamistes ayant un éventuel lien avec la traque des éléments du réseau el-Qaëda au Pakistan ou dans l’Afghanistan voisin, s’ajoute, depuis quelques jours, le risque d’une guerre, éventuellement nucléaire, avec l’Inde. Plusieurs diplomates européens faisaient remarquer qu’au lendemain de l’attentat qui a coûté la vie à 14 personnes, dont onze Français, le 8 mai à Karachi, les « Britanniques n’avaient pas l’air particulièrement émus et n’avaient donné aucune consigne ». Pire, selon l’un d’entre eux, certains membres de la chancellerie britannique n’avaient pas de gardes à leur domicile, estimant que le seul intérêt du gardiennage était de « marquer la cible » pour des assaillants potentiels. Ces diplomates se demandaient hier si le départ des Britanniques avait un lien avec les bruits de bottes qui résonnent au Cachemire, où l’Inde et le Pakistan ont massé près d’un million de leurs soldats. « Après les Américains, les Canadiens avaient suivi. Après les Britanniques, y aura-t-il d’autres émules ? », s’interrogeait un diplomate européen, resté pour l’instant sans consigne de la part de son ministère. Les Américains avaient ordonné à leur personnel non essentiel et aux familles de tous les diplomates de quitter le Pakistan, au lendemain d’une attaque contre un temple protestant de l’enclave diplomatique d’Islamabad qui avait fait cinq morts, dont deux Américaines, le 17 mars. Les Canadiens du Pakistan avaient immédiatement suivi les Américains. Après l’attentat de Karachi, la France, elle, n’avait donné aucun conseil et son ambassadeur avait simplement « rappelé des consignes de prudence » à la communauté française, expliquant que la position de ce pays était de montrer sa détermination à ne pas se soumettre au chantage des terroristes. Mais les milieux d’affaires pakistanais redoutaient le pire : quels projets de développement et sur quels investisseurs peut-on compter lorsqu’un pays est mis sur la liste noire pour tous les voyageurs ? Le ministre français de la Défense, Michèle Alliot-Marie, en visite à Karachi au lendemain de l’attentat, avait tenté de les rassurer en affirmant que la coopération se poursuivrait entre la France et le Pakistan et que les contrats en cours seraient honorés.
Après le départ de l’essentiel du personnel diplomatique américain, l’annonce du départ imminent des Britanniques, avec les risques d’attentats et la menace de guerre avec l’Inde, les diplomates en poste à Islamabad ne savaient plus où donner de la tête hier. Les coups de téléphone étaient particulièrement nombreux entre chancelleries, chacun cherchant à savoir les « raisons...