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Actualités - CHRONOLOGIE

INDE-PAKISTAN - Vajpayee décidé à gagner la « guerre imposée », le peuple pakistanais prêt « à combattre toute agression » La rhétorique guerrière monte d’un cran entre New Delhi et Islamabad

La rhétorique guerrière est montée d’un cran hier entre l’Inde et le Pakistan, suscitant une attention plus forte de la communauté internationale, inquiète des conséquences d’un conflit total entre les deux États nucléaires de l’Asie du Sud. Au lendemain de l’assassinat d’un dirigeant musulman modéré au Cachemire indien, qui a aggravé la crise actuelle selon des diplomates, les gouvernements de Delhi et d’Islamabad ont maintenu des postures de fermeté l’un vis-à-vis de l’autre. S’adressant à des troupes indiennes mobilisées face à des positions pakistanaises à la frontière, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a déclaré que le moment était venu pour son pays de « gagner » la « guerre par procuration » imposée par le Pakistan. « Notre objectif doit être la victoire, parce que l’heure d’un combat décisif a sonné et, dans cette guerre, nous gagnerons », a-t-il dit, alors qu’au même moment, à Islamabad, le chef de l’État pakistanais, le général Pervez Musharraf, présidait une réunion du gouvernement et de son Conseil de sécurité. Le Pakistan a qualifié la situation d’« explosive » et réaffirmé son souhait de « désescalade », tout en soulignant qu’il était prêt à parer à toute éventualité. « Les forces pakistanaises et le peuple pakistanais sont prêts à combattre toute agression qui leur serait imposée », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Aziz Ahmed Khan. Des duels d’artillerie quasi quotidiens opposent l’Inde au Pakistan depuis un nouveau massacre de civils au Cachemire indien le 14 mai, attribué par New Delhi à des combattants islamistes propakistanais. « L’ennemi a trouvé un nouveau moyen de combattre, a expliqué le Premier ministre indien. Il ne se bat pas face à face (...) il livre une guerre par procuration ». L’Inde accuse le Pakistan d’utiliser des « mercenaires », décrits comme des « combattants de la liberté », pour organiser des « infiltrations » au Cachemire indien, théâtre de violences politiques depuis 1989 et où la population est majoritairement musulmane. « Des mercenaires, recrutés grâce à de l’argent et des rêves de paradis, sont envoyés ici (au Cachemire) pour être sacrifiés. Ils ne font pas la guerre, ils tuent des innocents », a dit M. Vajpayee. Besoin de dialogue global Le gouvernement d’Islamabad a répondu en renouvelant son engagement de ne pas laisser « le territoire du Pakistan, ou tout territoire dont la défense est de la responsabilité du Pakistan, être utilisé pour des activités terroristes où que ce soit dans le monde », selon un communiqué officiel. Dans le même temps, le Pakistan a réaffirmé son soutien à l’autodétermination du Cachemire, ajoutant qu’il « continuera à fournir un soutien moral, politique et diplomatique à la lutte légitime du peuple » cachemiri. Le Pakistan, au terme d’une réunion du gouvernement et du Conseil de sécurité, a répété que la question du Cachemire doit être résolue « par des négociation bilatérales », et souligné le « besoin d’un dialogue global entre l’Inde et le Pakistan ». Depuis 1947, trois guerres ont opposé l’Inde au Pakistan, dont deux pour le contrôle du Cachemire divisé. Une partie non négligeable de la population cachemirie, lassée d’être prise entre l’Inde et le Pakistan, est favorable à l’indépendance totale du territoire. La communauté internationale, inquiète de la nouvelle escalade militaire indo-pakistanaise, a multiplié ces derniers jours les appels à la retenue et au dialogue. « Plus le risque de guerre s’accroît, plus la communauté internationale s’implique », a noté un diplomate occidental en poste à New Delhi. Plusieurs hauts responsables étrangers sont désormais attendus dans la région, dont le commissaire européen aux Relations extérieures Chris Patten, le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw et le secrétaire d’État adjoint américain Richard Armitage.
La rhétorique guerrière est montée d’un cran hier entre l’Inde et le Pakistan, suscitant une attention plus forte de la communauté internationale, inquiète des conséquences d’un conflit total entre les deux États nucléaires de l’Asie du Sud. Au lendemain de l’assassinat d’un dirigeant musulman modéré au Cachemire indien, qui a aggravé la crise actuelle selon des diplomates,...