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Actualités - CHRONOLOGIE

Un facteur d’incertitude pour le processus de paix

La crise gouvernementale en Israël, qui fait planer le risque d’élections anticipées, constitue un facteur d’incertitude supplémentaire pour un processus de paix qui n’arrive déjà pas à redécoller. « Le risque d’avoir des élections anticipées est réel et une telle éventualité nuira au processus de paix », a dit l’analyste David Kimche, qui dirige à Tel-Aviv le groupe de réflexion « Israël Council on Foreign Relations ». Du côté palestinien, cette crise politique et la perspective d’un nouveau scrutin suscitent également des craintes. « Des élections anticipées risqueraient de faire entrer au Parlement, et donc au gouvernement, une majorité de droite radicale hostile au processus de paix », a affirmé l’analyste palestinien Khalil Shikaki. La crise a été provoquée par le limogeage lundi soir par le Premier ministre Ariel Sharon des ministres du puissant parti ultraorthodoxe Shass et des vice-ministres appartenant à la Liste unifiée de la Torah (également ultraorthodoxe), qui ont voté en première lecture au Parlement contre un plan d’austérité économique. Ce limogeage ne prenant effet qu’à minuit, le départ de ces deux partis de la coalition gouvernementale peut encore être évité, mais ni M. Sharon, qui a maintenu son programme d’austérité économique, ni le Shass ne semblaient prêts à céder. Les prochaines élections législatives doivent normalement avoir lieu en octobre 2003. « Il vont finir par s’entendre » L’analyste israélien Mark Heller, du Centre Jaffee pour les études stratégiques de l’Université de Tel-Aviv, a affirmé « ne pas croire qu’Israël soit confronté à une vraie crise politique ». « Ils vont finir par s’entendre », a-t-il prédit. D’éventuelles élections anticipées, a-t-il estimé, entraîneraient « le gel de ce qui est déjà gelé » en ce qui concerne le processus de paix israélo-palestinien. « Ariel Sharon serait obligé d’adopter des mesures dures sur le volet palestinien de sa politique afin de s’assurer de sa réélection », a-t-il poursuivi. Mais d’un autre côté, selon M. Kimche, une éventuelle sortie du Shass de la coalition gouvernementale pourrait accroître l’influence du Parti travailliste, plus enclin à rouvrir des négociations avec les Palestiniens. « Cette crise place le Parti travailliste dans une position clé et s’ils savent œuvrer intelligemment, ils pourront se rapprocher d’une reprise des négociations avec les Palestiniens », a-t-il dit. Par la voix du chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, le Parti travailliste a apporté son soutien à la décision de M. Sharon de limoger les ministres du Shass. En outre, une éventuelle entrée dans la coalition gouvernementale du Shinouï (six députés), parti centriste laïc, contribuerait à rééquilibrer le gouvernement israélien, dont le centre de gravité est actuellement très à droite, en accroissant le poids des partis centristes. M. Shikaki a ainsi souligné que « si cette crise conduit à l’entrée du Shinouï au gouvernement, ce serait une bonne chose, car Sharon serait obligé d’écouter plus de voix demandant des négociations » avec les Palestiniens. Mais, a fait valoir David Kimche, une rupture entre M. Sharon et les ultraorthodoxes n’est pas encore certaine. « Sharon pourrait faire un geste symbolique et trouver une solution pour éviter une rupture avec le Shass », a-t-il souligné.
La crise gouvernementale en Israël, qui fait planer le risque d’élections anticipées, constitue un facteur d’incertitude supplémentaire pour un processus de paix qui n’arrive déjà pas à redécoller. « Le risque d’avoir des élections anticipées est réel et une telle éventualité nuira au processus de paix », a dit l’analyste David Kimche, qui dirige à Tel-Aviv le groupe de...